Nom : Saint-Ex
Père : Pablo Agüero
Date de naissance : 11 décembre 2024
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h38 / Poids : NC
Genre : Drame, Biopic fantaisiste
Livret de Famille : Louis Garrel, Diane Kruger, Vincent Cassel…
Signes particuliers : Original mais bancal.
Synopsis : En 1930, Antoine de Saint-Exupéry est pilote de l’Aéropostale en Argentine. Quand Henri Guillaumet, son meilleur ami et le meilleur pilote de l’Aéropostale, disparaît dans la Cordillère des Andes, Saint-Ex décide de partir à sa recherche. Cette quête impossible l’oblige à se dépasser, en faisant de sa capacité à rêver sa plus grande force…
DANS L’IMAGINAIRE DU PETIT PRINCE
NOTRE AVIS SUR SAINT-EX
Quatre ans après Les Sorcières d’Akelarre et sa razzia aux Goyas (les César espagnols), le franco-argentin Pablo Agüero est de retour avec un bien curieux projet. Saint-Ex est une sorte de rencontre entre le biopic et la fable, prenant pour sujet le légendaire Antoine de Saint-Exupéry, l’aviateur comme l’auteur du Petit Prince. Louis Garrel prête ses traits au surnommé Saint-Ex, entouré de Vincent Cassel et Diane Kruger. Une belle distribution pour un film qui risque d’en décontenancer plus d’un par son approch eet son ton… fantaisistes.
Début des années 30, Antoine de Saint-Exupéry est pilote pour la Compagnie Générale Aéropostale, convoyant le courrier par ligne aérienne vers l’Amérique du Sud. Quand son meilleur ami et collègue Henri Guillomet disparaît dans la Cordillères des Andes, Saint-Ex part à sa recherche.
A tout ceux qui s’offusquent de l’insipidité récurrente des biopics actuels souvent étouffés par leur didactisme, leur superficialité ou leur manque d’originalité, Saint-Ex prend un sacré contrepied aux codes habituels des films qui déroulent linéairement leurs histoires façon condensé d’une page Wikipedia. Pablo Agüero signe un long-métrage pour le moins original qui essaie de dresser un portrait de Saint-Exupéry librement inspiré de ses aventures plutôt que de se borner à la plate biographie illustrée selon les conventions du fact checking. On entend par là que ce qui est relaté à l’écran comporte des faits avérés et bien connus de sa vie, lesquels sont ensuite enrubannés dans un tissu fictif pétri dans un imaginaire rêveur foisonnant renvoyant à son futur conte culte. Et l’entreprise de se transformer en pari audacieux… et périlleux.
L’idée d’avoir pris des éléments de la vie de Saint-Exupéry et de les avoir liés à des motifs de son fameux Petit Prince pour créer une sorte de fantaisie onirique était plutôt bonne sur le papier. Au détour d’une aventure en avion, on croise un enfant seul sur sa planète, un renard, un mouton, un carnet avec des dessins… Le point de rencontre entre Saint-Exupery l’aviateur et Saint-Exupery le futur écrivain. Dommage que rien (ou pas grand-chose) ne fonctionne à l’écran. À commencer par le ton. Saint-Ex est balancé entre le film d’aventure à suspens et la fable teintée de comédie presque décalée. Mais le mariage entre le sérieux haletant et le comique fantaisiste peine à prendre et déroute au point de perdre le spectateur devant des intentions affirmées en coulisses mais troubles à l’écran. Ce même décalage perturbe aussi dans la direction artistique, qui se veut à la fois élégante et exagérément grotesque. À l’image de ce choc entre des images soigneusement stylisées et ces fonds verts sur-visibles, presque visuellement caricaturaux. Sont-ils assumés pour souligner une esthétique voulue onirique en prise avec le ton ou juste le résultat d’un ratage par manque de moyens ? Toujours est-il que cela ne marche pas. Pas plus que le jeu des comédiens… volontairement exagéré ou réellement catastrophique ? On se pose encore la question.
Pour toutes ces raisons, Saint-Ex est curieux et laisse poindre un sentiment de confusion. Était-ce un pari osant une vision artistique originale et très tranchée ? Ou était-ce un navet qui a totalement glissé sur ses ambitions dérapantes ? Au mieux, le premier, au pire le second. Reste que cela ne fonctionne pas vraiment et c’est bien dommage car Saint-Ex a au moins le mérite de ne ressembler à rien d’autre qu’à lui-même.