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LES VEUVES de Steve McQueen : la critique du film

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La Mondo-Note :

Carte d’identité :
Nom : Widows
Père : Steve McQueen
Date de naissance : 2018
Majorité : 28 novembre 2018
Type : Sortie en salles
Nationalité : Angleterre, USA
Taille : 2h09 / Poids : NC
Genre : Thriller, Drame

Livret de famille : Viola Davis, Michelle Rodriguez, Elizabeth Debicki, Cynthia Erivo, Colin Farell, Jaki Weaver, Brian Tyree Henry, Daniel Kaluuya, Liam Neeson, Jon Bernthal, Lukas Haas, Robert Duvall…

Signes particuliers : Pas le meilleur Steve McQueen mais un polar intéressant.

DES FEMMES FORTES ET BATTANTES

LA CRITIQUE DE LES VEUVES

Synopsis : Chicago, de nos jours. Quatre femmes qui ne se connaissent pas. Leurs maris viennent de mourir lors d’un braquage qui a mal tourné, les laissant avec une lourde dette à rembourser. Elles n’ont rien en commun mais décident d’unir leurs forces pour terminer ce que leurs époux avaient commencé. Et prendre leur propre destin en main…

D’ordinaire à la tête de films aux sujets forts et importants (Hunger, Shame, Twelve Years a Slave), le cinéaste Steve McQueen change un peu de registre et adapte au cinéma Les Veuves, une série télévisée britannique des années 80 dans laquelle les épouses de plusieurs criminels morts lors d’un braquage, se réunissent pour concrétiser le prochain casse de leurs défunts maris, sous la pression de créanciers issus du monde politique. Si le choix de Steve McQueen peut surprendre un peu de prime abord avec un film en apparence plus distractif, on se laisse toutefois intriguer par un thriller dramatique choral qui transpose l’action de la série du Londres des 80’s vers le Chicago d’aujourd’hui, pour s’inscrire dans un style plus proche d’un Collision de Paul Haggis par exemple. Et pour achever de convaincre et de nourrir la curiosité, le metteur en scène -devenu l’un des auteurs les plus prisés d’Hollywood- s’offre un casting impressionnant avec rien de moins que Viola Davis, Michelle Rodriguez, Elizabeth Debicki, Colin Farrell, Liam Neeson, Robert Duvall, Jon Bernthal, Daniel Kaluuya (Get Out) ou encore Jacki Weaver et Lukas Haas. Une sacrée distribution qui cumule les talents.

Méfiance, si le pitch pourrait laisser imaginer une sorte d’ersatz d’Ocean’s 8 avec son gang de femmes organisant un braquage, Les Veuves en est loin, très loin. Loin de tout esprit de comédie d’action et loin de tout panache rocambolesque, le film de Steve McQueen s’attache au réalisme avant tout, pour dérouler un polar très sombre, dont la noirceur le rapprocherait même à certains égards, du Cartel de Ridley Scott. A travers ses différents personnages dont les récits se croisent et s’entrecroisent, McQueen signe un polar plus complexe qu’il n’y paraît, lequel parle de deuil, de religion, de survie, de la criminalité, de lutte sociale et ethnique, des femmes d’aujourd’hui et de la vision qui leur est accordée, et surtout qui parle de politique, dressant d’ailleurs un parallèle ironique entre le monde des politiciens et celui des criminels, les deux étant tout aussi impitoyables, carnassiers et magouilleurs. Moderne dans l’approche de ses personnages, le scénario de Gillian Flynn (Gone Girl) et le cinéaste qui se l’approprie n’hésitent pas à mettre l’accent sur le côté « femmes fortes et battantes » du film, où ses héroïnes vont prendre le contrôle de leur vie pour tenter d’accomplir ce dont personne ne les croyait capables. A l’heure où l’on parle énormément du rapport qu’entretient Hollywood avec le féminisme, le film pointe comme une saillie ancrée dans son temps, brandissant ses « femmes » ordinaires qui vont tenter d’accomplir un dessein les mettant à égalité avec leurs « hommes » disparus. Comme un parfum de passation de pouvoir cinématographique signifiant que les femmes peuvent faire tout aussi bien que les hommes, mais dans un geste bien plus convaincant et moins futile qu’Ocean’s 8 justement.Néanmoins, en dépit de ses thématiques esquissées qui s’agitent en toile de fond, Steve McQueen n’arrive que rarement à les rendre vraiment prédominantes, au point que Les Veuves passe pour un film faussement creux et très manufacturé, ou pour une distraction un poil plus intelligente que la moyenne, efficace et réellement engagée dans un propos. Toutefois, l’effort est suffisamment captivant et les ambitions sont là, ce qui rattrape ses petits manquements, notamment un déroulé narratif un peu cousu de fil blanc.


BANDE-ANNONCE :

Par David Huxley

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