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LES CHOSES QU’ON DIT, LES CHOSES QU’ON FAIT d’Emmanuel Mouret : la critique du film

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Carte d’identité :
Nom : Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait
Père : Emmanuel Mouret
Date de naissance : 2019
Majorité : 16 septembre 2020
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 2h02 / Poids : NC
Genre : Drame, Romance

 

Livret de famille : Camélia Jordana, Niels Schneider, Vincent Macaigne, Emilie Dequenne, Jena Thiam, Guillaume Gouix, Julia Piaton…

Signes particuliers : Une pure merveille.

 

 

L’AMOUR ET SES PETITES COMPLICATIONS

NOTRE AVIS SUR LES CHOSES QU’ON DIT, LES CHOSES QU’ON FAIT

Synopsis : Daphné, enceinte de trois mois, est en vacances à la campagne avec son compagnon François. Il doit s’absenter pour son travail et elle se retrouve seule pour accueillir Maxime, son cousin qu’elle n’avait jamais rencontré. Pendant quatre jours, tandis qu’ils attendent le retour de François, Daphné et Maxime font petit à petit connaissance et se confient des récits de plus en plus intimes sur leurs histoires d’amour présentes et passées…

Il y a deux ans, Emmanuel Mouret régalait avec Madame de Jonquières, drame romanesque en costumes qui réussissait à vivifier le genre en étant à la fois classique et d’une incroyable modernité. Le cinéaste y parlait des affres de l’amour et du désir, deux thématiques qui se retrouvent à nouveau au cœur de son nouveau long-métrage, Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait. Sauf que cette fois-ci, pas de grandes robes, de jabots et de châteaux, Emmanuel Mouret abandonne les costumes, adieu le film d’époque et bonjour le contemporain où les turpitudes de l’amour n’ont finalement que peu changé.

Qu’est-ce que l’amour ? Qu’est-ce que le plaisir ? Est-on vraiment fait pour l’un ou pour l’autre ? Les deux ? Peut-on aimer une personne toute une vie ? Que faire si l’on s’est engagé sur un mauvais chemin, continuer ou revenir en arrière ? Et si l’on était condamné à ne jamais être avec la bonne personne ? Ce ne sont là que quelques-unes des questions avec lesquelles Emmanuel Mouret s’amuse dans son drame lumineusement tragique qui badine avec les sentiments. Quelques-unes seulement car Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait est d’une richesse mirifique, aussi dense dans son fond que d’une étourdissante fluidité sur la forme. Les idées glissent comme un bon vin mature sous le palais pendant que Mouret disserte sur l’amour, le plaisir, le désir, le couple, avec une virtuosité et une grâce délicieusement poétique et amère.

Fruit d’un scénario à l’écriture aussi intelligente que d’une rare finesse, mis en scène avec un génie malicieusement joueur, Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait emprunte autant au drame crépusculaire qu’à la douce comédie romanesque, les deux étant très intimement liés dans cette valse aux accents philosophiques. Sur le fond, ce nouveau film d’Emmanuel Mouret est profondément triste, presque désespéré par moments. Mais sur la forme, on se surprend à rire parfois de ce petit théâtre (parfois joué comme tel) où les protagonistes se croisent et se recroisent comme manipulés par un destin scellé d’une délectable ironie du sort. Toute la complexité des sentiments et de l’amour jaillit dans une œuvre brillante, rondement menée par son parterre de formidables comédiens, de Camélia Jordana à Niels Schneider en passant par Vincent Macaigne et Emilie Dequenne. Jubilatoire.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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