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EXIT de Rasmus Kloster Bro : la critique du film

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Spectateurs

Carte d’identité :
Nom : Cutterhead
Père : Rasmus Kloster Bro
Date de naissance : 2019
Majorité : 15 juillet 2020
Type : sortie en salles
Nationalité : Danemark
Taille : 1h24 / Poids : NC
Genre : Catastrophe, Thriller

Livret de famille : Christine Sønderris, Samson Semere Russom, Kresimir Mikic…

Signes particuliers : Un thriller claustrophobique qui démarre bien… puis s’enlise.

PAR ICI LA SORTIE

NOTRE AVIS SUR EXIT

Synopsis : Rie, une journaliste danoise, visite le chantier du métro de Copenhague pour réaliser un projet sur la coopération européenne. Mais sous terre, un accident se produit. Rie se retrouve bloquée dans un sas de décompression aux côtés de Bharan et Ivo, deux ouvriers. Le reportage se transforme en cas pratique, où chacun doit apprendre à coopérer pour espérer survivre.

  

Attention, à ne pas confondre avec son homologue coréen du même nom. Descendu du royaume du Danemark, Exit (également connu sous le nom de Cutterhead) est un petit thriller minimaliste entre le film catastrophe et le survival voulu angoissant, déroulant le cauchemar de trois personnes piégées dans un sas de décompression dans les sous-sols du chantier du futur métro de Copenhague, à la suite d’un accident. En gros, un film à pitch reposant essentiellement sur un postulat prétexte à faire grimper la jauge du stressomètre à son maximum.

Sur le papier, Exit donnait envie. Avec l’espoir secret de retrouver un peu de la claque vécue avec son compatriote The Guilty il y a deux ans, autre film comme lui basé sur un concept et en huis-clos. Le cinéma nordique est souvent capable de bonnes surprises et le pitch, simple et efficace, laissait augurer un bon petit survival claustrophique, du genre à s’en ronger les ongles jusqu’au sang. Malheureusement, Exit passe complètement à côté de son effet. Pourtant, les choses commençaient plutôt bien. Rasmus Kloster Bro (dont c’est le premier film) avait fait le pari du réalisme absolu avec une approche formelle très documentarisée, renforçant le pouvoir d’immersion. Parce qu’on a vraiment l’impression que tout est vrai (sensation aidée par un tournage partiellement en décors réels sur le vrai chantier souterrain du métro de Copenhague), Exit est instantanément crédible et prenant. Pendant que Rasmus Kloster Bro élabore son scénario « catastrophe », le spectateur est pris et redoute les événements malgré un premier reproche freinant : le ton ultra-technique engendré par cette même volonté de réalisme total. Exit est si précis et technique, qu’il s’appuie sur des connaissances que l’on n’a pas, à moins d’être ingénieur BTP surqualifié. Résultat, on ne comprend pas forcément toujours bien les enjeux, on se pose des questions sur le pourquoi du comment, et cette absence de repères pourra paraître un peu pénible. Mais ce n’est pas cette première maladresse qui va vraiment enterrer Exit et son expérience immersive.

Très désargenté, le film de Rasmus Kloster Bro fait avec les moyens du bord et va logiquement manquer de « spectacle ». Avec des idées et une mise en scène fortiche, le cinéaste aurait pu compenser cette problématique, en étant malin et en jouant la carte du point de vue unique des protagonistes abandonnés et coupés de tout. Mais Kloster Bro n’est pas Rodrigo Cortès et Exit n’est pas Buried. Le réalisateur gère très mal son jeu avec l’espace, l’environnement, les rebondissements et surtout les coups de stress. Sans compter que ses personnages ont du mal à exister et que ses quelques bonnes idées scénaristiques ne prennent pas forme à l’écran. Exit creuse sa tombe sans trouver la lumière. Le film commence à déraper et une légèrement impatience picotent les jambes. Déraper avant de complètement dévisser. Alors qu’il approche de son climax où tout est censé s’énerver, Exit bascule vers un minimalisme assassin. Coincé par son manque d’ambition, et pire d’inventivité, pour contourner ses problèmes, l’expérience claustrophobique sombre dans un chiant abyssal avec en point d’orgue, une scène de lutte interminable tournée sur fond noir… D’un passage espéré intense, on se retrouve avec une chorégraphie miteuse évoquant un trip expérimental façon danse contemporaine à 2h du matin sur Arte.

Mal pensé, Exit s’inscrit finalement à l’opposé de l’efficacité qui aurait dû être sa force motrice. On pourrait tenter de sauver son mini propos politique alors qu’il représente son chantier souterrain comme une version condensée de l’Europe cosmopolite (les ouvriers sont tous des travailleurs immigrés venus gagner de l’argent et vont devoir lutter pour survivre) mais là encore, cette bonne idée se noie dans un effort tristement raté sur la forme.

BANDE-ANNONCE :

Par David Huxley

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