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EVERYTHING EVERYWHERE ALL AT ONCE des Daniels : la critique du film

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Nom : Everything Everywhere All at Once
Père : Les Daniels
Date de naissance : 2021
Majorité : 31 août 2022
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 2h19 / Poids : NC
Genre : Comédie, Action, Fantastique

Livret de Famille : Michelle YeohKe Huy QuanJamie Lee Curtis, Stephanie Hsu…

Signes particuliers : Dingue, survolté, imaginatif… et trop long. 

Synopsis : Evelyn Wang est à bout : elle ne comprend plus sa famille, son travail et croule sous les impôts… Soudain, elle se retrouve plongée dans le multivers, des mondes parallèles où elle explore toutes les vies qu’elle aurait pu mener. Face à des forces obscures, elle seule peut sauver le monde mais aussi préserver la chose la plus précieuse : sa famille.

 

LE VRAI « MULTIVERSE OF MADNESS »

NOTRE AVIS SUR EVERYTHING EVERYWHERE ALL AT ONCE

Le multiverse a récemment été mis à l’honneur avec Doctor Strange 2, l’un des premiers longs-métrages Marvel a vraiment se plonger dans les rouages du concept. Si globalement le film a récolté de bons avis, une petite déception a souvent été notée, son exploitation du fameux multiverse vendu par le titre. « In the Multiverse of Madness » (soit « dans le multiverse de la folie » pour les non-anglophones, ou les québécois) qu’il disait sur l’affiche. Mais le film de Sam Raimi était finalement assez timide en termes d’illustration et surtout d’exploitation de cette fameuse folie interdimensionnelle. Et justement, pour tous ceux qui se seraient sentis un peu frustrés, Everything Everywhere All at Once est tout ce que Doctor Strange 2 n’était pas de ce côté-ci. Une exploitation totale et complètement dingue des infinies possibilités d’un multiverse à rendre fou.
On l’annonce partout comme « le film phénomène du box office US ». A juste titre puisqu’outre-Atlantique, le film des Daniels (duo de réalisateurs composé de Daniel Kwan et Daniel Scheinert) a cassé la baraque de manière assez inattendue. Production indépendante chiffrée à 25 millions de dollars, le film a déjà rapporté plus de 88 millions dans le monde, suite logique d’un petit buzz médiatique et d’excellentes critiques. Il faut dire qu’outre l’exploitation d’un truc à la mode (le Multiverse donc), le film réunit quelques têtes d’affiches appréciées (Michelle Yeoh, Jamie Lee Curtis ou le goonies Ke Huy Quan), un tandem de producteurs de renom (les frères Russo qui ont officié sur les franchises Captain America et Avengers) et surtout, il est la nouvelle proposition d’un duo que les cinéphiles sont loin d’avoir oubliés. On se souvient encore du délire complètement barré qu’était Swiss Army Man avec Daniel Radcliffe, leur premier long-métrage, sorte de buddy movie déjanté entre un mec et un cadavre. Bonne nouvelle, ça ne s’est pas arrangé dans les têtes des Daniels. Everything Everywhere All at Once est une nouvelle entreprise de construction massive, un sorte gigantesque portnawak totalement halluciné, animé par environ 75000 idées à la seconde (fourchette basse). Boulimique. Peut-être même un peu trop.

Pour leur nouvelle bizarrerie, les Daniels ont pioché plein de trucs dans la culture populaire actuelle. Ça part dans le multiverse si à la mode grâce à Marvel, ça fuse du côté des films de kung-fu asiatiques, ça pioche chez Kingsman ou dans le cinéma des Wachowski, ça rebondit sur Spider-Man, Rick et Morty, Terry Gilliam ou Wong Kar-Wai…. Tout ces inspirations, les Daniels le malaxent dans un ofni survitaminé qui ne s’arrête jamais, qui cavale dans les sens, qui s’essouffle un peu aussi, mais dont on salue l’extrême vitalité, autant que la créativité. Everything Everywhere All at Once est une folie absurde, délirante, bizarre, drôle, effrénée, avec les défauts de ses qualités et vice versa. Car le seul vrai reproche que l’on pourrait formuler à son encontre, c’est le revers de la médaille de son extrême générosité. Son trop-plein finit par l’aspirer comme un trou noir. Sur un moment, le film des Daniels est savoureusement dingue, foutrement incroyable, sacrément cool. Sur la durée, il devient parfois lassant tant il est foutraque voire brouillon. C’est souvent le souci avec les « films concept ». Leur proposition peut tourner au vinaigre quand le concept se décline à n’en plus finir sur deux heures (ici 2h19 de surcroît). Et conjugué à l’hystérie permanente qui fait vibrer cette aventure loufoque, cet effet fait quelques dégâts sur le plaisir que l’on éprouve devant l’ardeur que met en œuvre le film, ses auteurs et acteurs, pour nous faire vivre une expérience… originale. C’est couillu et déjanté au possible, mais c’est aussi long et fatiguant.

 

Par Nicolas Rieux

One thought on “EVERYTHING EVERYWHERE ALL AT ONCE des Daniels : la critique du film

  1. Quasi d’accord avec Nicolas Rieux.  » Everything everywhere all at once  » est d’un absurde qui vire à l’excessif ! Fallait-il cette débauche de truquages numériques pour faire passer un message relatif aux moeurs ? A trop vouloir traiter de thèmes (everything everywhere…) on en dessert le sens. A moins que ce film-patchwork ne soit l’hypotypose du titre même. Au risque de zapper la louable intention de départ : l’humanisme…
    Philippe Modol

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