ELEMENTAIRE de Peter Sohn : la critique du film

Chaque nouveau Pixar est un événement à défaut d’être une réussite. Pour preuve ce Elémentaire qui avait connu les honneurs d’une présentation au dernier festival de Cannes. La célèbre firme d’animation reste sur un loupé (artistique et commercial) avec le retour de Buzz l’éclair. Dommage car juste avant lui, la dynamique était excellente avec le duo Luca (❤️) et Alerte Rouge. Bref. En attendant le très alléchant Vice Versa 2, le studio proposait Élémentaire signé Peter Sohn, réalisateur du Voyage d’Arlo. Un Pixar qui nous projette dans Element City, une ville où vivent ensembles les différents éléments. C’est là que débarquent une famille Feu. Flam, leur fille intrépide au caractère bien trempé va faire la connaissance de Flack, un Eau. Le début d’une aventure dans laquelle ils vont se réaliser.

Pixar en mode mineur disait-on. Le principal problème d’Elementaire, c’est qu’il ne dégage pas grand-chose. Outre leurs propos de fond, Alerte Rouge suscitait le rire et titillait notre nostalgie adolescente, Luca était un appel aux vacances délicieusement feel good, Là-Haut faisait dans l’émotion XXL, les Toy Story célébraient des souvenirs d’enfance, les Cars c’était l’esprit d’amitié et d’aventure, et ainsi de suite. Élémentaire, lui, laisse étrangement de marbre. Malgré la joyeuserie de son ton comique, malgré son côté buddy movie, malgré sa romance voulue mignonne, le film se traverse comme une autoroute balisée des marqueurs Pixar : humour, émotion et propos humaniste (sur la tolérance, le racisme, le vivre-ensemble). Ces marqueurs bien placés traduisent tout au fond, Elémentaire n’invente rien et Pixar semble tourner en rond autour des mêmes thématiques (celles de Luca par exemple ou du Zootopie de la maison-mère Disney). C’est bien fichu, bien réalisé (Peter Sohn est bon, on l’avait déjà vu sur Arlo) mais aussi terriblement formaté et consensuel. Et malgré son dynamisme, cette impression de déjà-vu fait glisser le film à la lisière d’un ennui poli, pour ne pas dire de l’indifférence.