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CHIEN DE GARDE de Sophie Dupuis : la critique du film

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La Mondo-Note :

Carte d’identité :
Nom : Chien de Garde
Mère : Sophie Dupuis
Date de naissance : 2018
Majorité : 14 novembre 2018
Type : Sortie en salles
Nationalité : Canada
Taille : 1h27 / Poids : NC
Genre : Drame, Thriller

Livret de famille : Jean-Simon Leduc, Théodore Pellerin, Maude Guérin…

Signes particuliers : Entre le thriller et le drame familial, un premier film réussi.

UNE FAMILLE TRÈS ENCOMBRANTE

LA CRITIQUE DE CHIEN DE GARDE

Synopsis : JP et son jeune frère Vincent, un être impulsif et instable, sont comme deux petits princes de la rue. Leur royaume ? Verdun, quartier de Montréal, qu’ils sillonnent en « collectant » pour leur oncle, un petit malfrat plus dangereux qu’il n’y paraît. Dans le même appartement bruyant s’entassent les deux frères, leur mère Joe, alcoolique aux périodes de sobriété fragiles, et Mel, la fiancée de JP, qui, comme lui, aspire à mieux. Mais peut-on jamais échapper à son milieu, à son sang ? Deux frères qui fricotent avec la pègre par l’intermédiaire de leur oncle mafieux vont voir leur existence vaciller quand leurs choix se confronteront à leur réalité. Le pitch de départ de Chien De Garde, premier long-métrage de la réalisatrice québécoise Sophie Dupuis, ne propose rien de très original sur le papier, d’autant que le film sort la même semaine que l’italien Frères de Sang, au sujet pas très éloigné. Mais au-delà de leurs apparentes similitudes, les deux œuvres explorent des thématiques différentes et pour une première œuvre, Sophie Dupuis réussit à se faire remarquer avec un film fort qui évolue avec une admirable modestie.

Chien de Garde s’intéresse au concept de la famille comme marqueur indélébile de ce que l’on est et de ce que l’on va devenir. Sophie Dupuis nous plonge dans la banlieue de Montréal via JP, un jeune homme qui rêve d’échapper à son milieu et qui va devoir lutter pour y parvenir car retenu par un déterminisme social qu’il aspire à dépasser. Dans son petit appartement, JP vit avec sa mère alcoolique, son frère impulsif et hyperactif, sa petite-amie qui voudrait déménager pour qu’ils aient leur propre chez-eux, et les allées et venues de son oncle manipulateur et malsain. Le jeune voudrait quitter cet univers asphyxiant mais rien n’est simple. Pétri dans les codes du thriller subordonné au drame familial, Chien de Garde malaxe sa matière avec un habile esprit de conviction qui confère authenticité et empathie à son récit. Intelligemment, Sophie Dupuis ne cherche pas l’originalité, le pari aurait été trop casse-gueule. La cinéaste lui préfère un maximum de sincérité et une écriture qui peaufine ses personnages et le décor dans lequel ils évoluent, pour mieux crédibiliser son histoire étouffant son personnage principal en le piégeant dans une situation inextricable et dénuée d’options. Par moments, on pense de loin au Animal Kingdom de David Michôd en plus mineur mais si le parcours emprunté est assez balisé, Sophie Dupuis parvient néanmoins à injecter suffisamment de personnalité à son premier exercice, pour en faire un premier long prenant et doucement bordé d’aspérités, au passage servi par d’excellents jeunes comédiens.


BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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