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CASA DE MI PADRE (critique)

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Carte d’identité :
Nom : Casa de mi Padre
Père : Matt Piedmont
Livret de famille : Will Ferrell (Armando), Genesis Rodriguez (Sonia), Gael Garcia Bernal (Onza), Diego Luna (Raul), Pedro Armendàriz Jr (Miguel Ernesto), Adrian Martinez (Manuel), Efren Ramirez (Esteban)…
Date de naissance : 2012 / Nationalité : États-Unis
Taille/Poids : 1h23 – 6 millions $

Signes particuliers (+) : Une comédie parodique qui n’hésite pas à aller à fond au bout de son idée gentiment moqueuse. Will Ferrell est décidément un dingue génial et Genesis Rodriguez une bombe magique.

Signes particuliers (-) : Quelques longueurs et lassitudes. Rira bien qui aimera le style.

 

L’HOMMAGE À L’HOMMAGE

Résumé : Afin de sauver le ranch familial, deux frères sont obligés d’entrer en guerre contre un grand trafiquant de drogue. D’un côté, Raul, le fils prodigue adoré de son père qui a réussi à la ville et de l’autre, Armando, l’éternel idiot aux yeux de son paternel qui le croit incapable et benêt, ce qui n’est pas complètement faux…

Toujours en quête de nouvelles idées pour faire marrer, l’inénarrable Will Ferrell a dû certainement voir l’hommage aux péloches bisseuses des seventies dites « Grindhouse » par les amis Tarantino et Rodriguez. De même qu’il a dû tomber sur les rejetons directs ou indirects que leur diptyque Death Proof/Planet Terror a engendré comme Machete ou Bad Ass. Et c’est d’un œil amusé qu’il y a saisi le potentiel parodique dans cette façon de faire volontairement rétrograde toute pourrie, recréant une époque et un filon commercial où les films (ou les produits filmiques devrait-on dire) étaient conçus à la chaîne et à l’économie au mépris de toute considération qualitative. Des produits ultra-basiques, calibrés et modelés en série, souvent d’un cheap et d’un ringardisme désuet, aujourd’hui rigolo. Le mot est lâché : rigolo. Et bing, Will Ferrell était là, caché en embuscade, prêt à bondir sur l’opportunité de choper au vol ce « rigolo » ouvrant de folles inspirations comiques gentiment moqueuses.


Après les vieilles bobines de blackploitation, d’horreur ou d’action, c’est aux vieux western bis d’avoir droit à leur revival Grindhouse sauf que ce sera sans Rodriguez ou Tarantino (enfin, bientôt puisqu’il va venir avec son Django) mais version Ferrell. Exit la violence sensationnaliste ou le cul voyeuriste, exit leur esprit fun qui a motivé ces hommages cinématographiques récents et bienvenu à l’humour parodique d’un style, d’une façon de produire. Casa de mi Padre fait revivre ces vieux westerns de série B aux histoires archi-simplistes de revolvers et de romance sur fond d’histoires familiales et souvent de vengeance. Des films souvent fait de bric et de broc pour trois francs six sous pour alimenter les doubles programmes des salles de cinéma bis et abreuver les amateurs du genre. Croisant les caractéristiques de ce courant prolifique avec celui des télénovelas mexicaines, le comédien ici producteur, aidé d’un scénariste (Andrew Steele) et d’un réalisateur ami de longue date (Matt Piedmont) tous deux issus comme lui du TV show The Saturday Night Live, s’éclate avec un second degré débridé et loufoque convoquant régulièrement les Monty Python comme point de référence, pour s’amuser à tourner en dérision les décors cartons pâtes des tournages en studio, les clichés les plus usités reproduits de film en film, les scénarios bas de gamme très limités narrativement, les dialogues affligeants, les visuels cheap etc…

Comme à son habitude, Ferrell met du cœur à l’ouvrage et croit à fond à ce qu’il joue (un peu comme Nicolas Cage dans un autre registre). C’est d’ailleurs peut-être ça qui en fait un comique si apprécié, cette faculté qu’il a à toujours être totalement impliqué et à jouer en étant passionné voire habité au second degré par son personnage, mais non sans un grand décalage comique qui va de pair avec la visée de ces films venus à chaque fois de nulle part. Car autre marque de fabrique récurrente du comédien, cette propension à nous pondre chaque année des films qui débarquent d’on ne sait où ! Fallait convaincre un studio de se lancer dans un projet pareil quand même (même pour seulement 6 millions) volontairement mauvais pour faire marrer et à l’humour bien perché à la limite du délire entre potes. Sauf que Ferrell semble considérer tout le monde comme ses potes d’où son succès !

Et le résultat est plutôt plaisant à condition de se laisser prendre à cette entreprise d’autodestruction du bon goût, nullisime au possible, avec comme seule finalité de provoquer l’hilarité à chacune de ses âneries ringardes, des galops à cheval simulés statiques (merci Sacré Graal) aux fusillades ridicules et improbables, des pumas miteux qui parlent (un comédien dans un costume acheté chez tout à dix balles bien sûr) au jeu d’acteur sur-appuyé en passant par un grand méchant ultra-caricatural campé par Gael Garcia Bernal venu s’éclater un peu entre deux rôles sérieux.

Dans Casa de mi Padre, Ferrell joue un fermier chiquito un peu idiot mais volontaire, plein de bonnes intentions pour obtenir la reconnaissance d’un père qui ne peut s’empêcher de voir en lui qu’un fils un tantinet pas malin. Et ce fils que l’on croyait incapable de devoir se battre contre des narco-trafiquants pour sauver le ranch familial. Un Ferrell qui joue dans un mexicain très approximatif pour la référence à ces acteurs ricains qui endossaient des rôles de sud-américains sans l’être.

Grand n’importe quoi mêlant les délires et les inspirations (Cristina Aguilera qui chante un générique à la James Bond, Pedro Armendàriz Jr. qui est ressorti par Ferrell comme Tarantino nous ressort des acteurs oubliés improbables pour le clin d’oeil), Casa de mi Padre est une petite comédie parodique sympathique et réjouissante, peut-être un peu lassante sur la durée et à plus forte raison si la nostalgie du ridicule et du navet ne vous touche pas, mais sinon recommandable soit pour les fans de Ferrel qui retrouveront l’humour typique du bonhomme, soit parce qu’elle nous gratifie de la présence de cette bombasse de Genesis Rodriguez, actrice incendiaire qui avait provoqué l’affolement général cette année dans Dos au Mur avec Sam Worthington. Sans être un grand moment de cinoche, on prend quand même un certain plaisir à voir une fois de plus la sincérité et la générosité de ce bon vieux Will Ferrell qui aime tant à nous faire partager ce qui le fait marrer.

Bande-annonce :

3 thoughts on “CASA DE MI PADRE (critique)

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