Mondociné

JACK REACHER (critique)

Partagez cet article
Spectateurs

Mondo-mètre :

Carte d’identité :
Nom : Jack Reacher
Père : Christopher McQuarrie
Livret de famille : Tom Cruise (Reacher), Rosamund Pike (Hélène), Robert Duvall (Cash), Werner Herzog (Le Zec), Richard Jenkins (Alex Rodin), David Oyelowo (Emerson), Jai Courtney (Charlie), Alexia Fast (Sandy)…
Date de naissance : 2012
Nationalité : États-Unis
Taille/Poids : 2h11 – 60 millions $

Signes particuliers (+) : Un vrai thriller à l’ancienne, assemblant le meilleur des polar des années 70 et des films d’action des années 80. Efficace, percutant et maîtrisé.

Signes particuliers (-) : Le personnage de Reacher n’évite pas certains clichés un peu trop appuyés.

 

MY NAME IS REACHER… JACK REACHER…

Résumé : En pleine journée, en pleine ville. Un sniper tire dans la foule. Bilan : cinq morts. Lors de son interrogatoire, le suspect reste muet et ne livrera qu’une phrase : « Trouvez Jack Reacher ». C’est le début d’une enquête haletante.

Christopher McQuarrie, scénariste émérite qui nous aura tous foutu parterre avec son fameux et redoutable script d’Usual Suspect il y a plus de quinze ans, avait délaissé la mise en scène depuis maintenant une douzaine d’années et Way of Gun en 2000. 2012 marque donc son retour derrière la caméra et ses retrouvailles avec la star Tom Cuise puisque McQuarrie était également derrière le scénario du dernier Mission Impossible : Protocole Fantôme. Et pour un second long-métrage seulement, on peut affirmer qu’il a déjà atteint un niveau que beaucoup de ses confrères du microcosme hollywoodien n’atteindront jamais.

L’auteur-réalisateur ajoute une nouvelle branche à l’arbre généalogique des grands thrillers policiers à enquête américains en adaptant un tome de la saga littéraire des Jack Reacher, ex-enquêteur de la police militaire et fantôme solitaire sillonnant l’Amérique en résolvant quelques cas difficiles. Il fallait un acteur à la virilité confirmé pour immortaliser sur grand écran ce héros de best-seller et les fans de la saga auront droit à Tom Cruise, également producteur de l’affaire bouclée pour un budget étonnant de seulement 60 millions de dollars, là où bien d’autres auraient eu besoin du double pour faire la même chose voire moins bien.

Car bon sang, McQuarrie ne fait pas souvent des films mais quand il s’y colle, on s’en souvient ! Son adaptation de Jack Reacher est une réussite incontestable, l’un des meilleurs films de cette fin d’année et même prétendant aux divers tops annuels qui pullulent en cette fin de mois de décembre. Polar sec et viril à souhait, Jack Reacher déploie avant tout un script brillant, basé sur le neuvième tome de la franchise littéraire de Lee Child, qui parvient sans cesse à se renouveler pour nous surprendre au rythme de ses twists et temps forts. Un film tissé comme une toile machiavélique se refermant sur nous, proie de l’intelligence de son auteur, maîtrisant à merveille l’art des temps forts rythmant une enquête millimétrée, menée de main d’expert. Haletant, palpitant et prenant, Jack Reacher fascine par sa conduite alors que l’on percevait mal (pour les non initiés au roman originel évidemment) comment le film allait pouvoir tenir la route sur son simple postulat de départ étonnant en prime dans sa logique de vraisemblance (les bases de l’enquête). Mais c’est avant que la mécanique parfaitement huilée ne se mette en route et que McQuarrie fasse ce qu’il sait faire le mieux, un redoutable film policier ingénieux monté comme un puzzle complexe.

Sur un sujet à l’actualité brûlante (un tireur embusqué en ville ouvre le feu sur des gens et tue cinq personnes) alors que l’Amérique est encore traumatisée par plusieurs faits divers de ce genre survenus cette année noire, Jack Reacher s’inspire des polars des années 70 réglés comme du papier à musique en cela qu’il ne cherche pas à précipiter son efficacité en sacrifiant son rythme sur l’autel du spectaculaire et du remuant. McQuarrie préfère s’inscrire dans la droite lignée des classiques façon Les Hommes du Président, La Théorie des Dominos, JFK, Presidio, Bullitt (clin d’œil au détour d’une course-poursuite en voiture impressionnante) et autres Année du Dragon ou LA Confidential. Son policier, qui n’est pas sans rappeler parfois la roublardise magistrale de son Usual Suspect, prend son temps pour nous immerger dans une enquête haletante, orchestrée à grands coups de stéréotype du genre judicieusement utilisés et qui se ménage quelques sorties impressionnantes et brutales en forme de vigilante movie à l’efficacité sèche et hargneuse, renforçant leur impact. Oui, Jack Reacher n’est pas un film d’action, c’est un pur policier mais qui s’autorise quelques séquences d’action dont le nombre limité accroît leur empreinte sur un œuvre magistrale.

Tom Cruise en forme, McQuarrie en cinéaste solide livrant une copie qui fonctionne, Jack Reacher est un beau cadeau de fin d’année de la part d’un cinéma américain qui finalement, on l’aura eu dit à plusieurs reprises, a connu une pas si mauvais année que cela qualitativement. Certes, on n’est pas là devant le film parfait, en cause les allures de chevalier sauveur héroïque un peu trop appuyées du coté du personnage principal campé par le cinquantenaire Cruise qui décidément aura tout fait cette année (voir la critique de Rock Forever) mais quand bien même ce petit cliché qui n’a rien de bien neuf, cette série B gonfle autant le cerveau que les muscles et fait travailler tout le corps humain. Du bon cinoche comme on en réclame servi par un casting impeccable, de la poumonée Rosamund Pike en équipière en détresse du héros, à un Robert Duvall en vieux papi aux bons restes, du cinéaste Werner Herzog en grand méchant charismatique au jeune Jay Courtney, sorte de nouveau Tom Hardy au physique de colosse impressionnant.

Bande-annonce :

2 thoughts on “JACK REACHER (critique)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Close
Première visite ?
Retrouvez Mondocine sur les réseaux sociaux