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CAPTAIN AMERICA : LE SOLDAT DE L’HIVER
d’Anthony et Joe Russo
Critique – en salles (action)

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Spectateurs

486036.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxMondo-mètre
note 5
Carte d’identité :
Nom : Captain America : The Winter Soldier
Père : Anthony et Joe Russo
Livret de famille : Chris Evans (Steve Rogers), Scarlett Johansson (Veuve Noire), Sebastian Stan (Bucky Barnes), Samuel L. Jackson (Nick Fury), Anthony Mackie (Sam Wilson), Robert Redford (Alexander Pierce), Cobie Smulders (Maria Hill), Frank Grillo (Rumlow), Georges Saint-Pierre (Batroc), Dominic Cooper (Howard Stark)…
Date de naissance : 2014
Majorité : 26 mars 2014 (en salles)
Nationalité : USA
Taille : 2h08 / Poids : Budget de 170 M$

 

Signes particuliers (+) : Meilleur que le premier, sur bien des points ce second volet l’est. Le Soldat de l’hiver est un gros blockbuster ultra-spectaculaire et généreux en action épique là où son prédécesseur était un peu terne et ennuyeux, s’appuyant sur un scénario à l’intrigue conspirationniste intéressant dans l’idée. Calibré pour l’entertainment de masse, une grosse machine rondement menée et sans temps morts et avec humour, recelant au passage quelques séquences fun et efficaces. 

Signes particuliers (-) : A trop jouer la carte de la surenchère de démonstration de force dans une course effrénée à quel sera le blockbuster le plus spectaculaire, Captain America 2 se noie dans son propre remue-ménage bruyant, devenant ni plus ni moins qu’une superproduction lisse et sans âme, un actioner bourrin à la mise en scène aussi impersonnelle que fatigante. Trop commun et artificiel pour impressionner.

 

CAPTAIN AMERICA GONFLE LES MUSCLES

LA CRITIQUE

Résumé : Après les événements cataclysmiques de New York de The Avengers, Steve Rogers aka Captain America vit tranquillement à Washington, D.C. et essaye de s’adapter au monde moderne. Mais quand un collègue du S.H.I.E.L.D. est attaqué, Steve se retrouve impliqué dans un réseau d’intrigues qui met le monde en danger. S’associant à Black Widow, Captain America lutte pour dénoncer une conspiration grandissante, tout en repoussant des tueurs professionnels envoyés pour le faire taire. Quand l’étendue du plan maléfique est révélée, Captain America et Black Widow sollicite l’aide d’un nouvel allié, le Faucon. Cependant, ils se retrouvent bientôt face à un inattendu et redoutable ennemi – le Soldat de l’Hiver.captain america 1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxL’INTRO :

On prend les mêmes et on recommence mais cette fois-ci sous l’œil de la caméra du duo Anthony et Joe Russo, les auteurs de Bienvenue à Collinwood ou Toi et Moi… et Dupree, qui héritent de la place de Joe Johnston, réalisateur d’un premier Captain America qui a connu un grand succès. Le tandem avait fort à faire pour ce retour du « Cap » dans ce nouveau Marvel dit de « Phase 2 » participant à conduire le public en direction du prochain Avengers : Age of Ultron. Chris Evans rempile dans le rôle du super héros en pyjama aux couleurs de l’Amérique, Scarlett Johansson est toujours cette Veuve Noire qui ne peut avoir son propre film faute de notoriété forte, Samuel L. Jackson est un Nick Fury qui prend de l’ampleur et on notera l’intégration du célèbre Faucon, campé par l’excellent Anthony Mackie, qui rejoint (intelligemment) l’univers de Captain America, histoire de trouver un moyen de l’associer à l’aventure Marvel, en prévision toujours du prochain Avengers. Et puis il y a la guest, la caution classe, avec la venue à bord du blockbuster de l’illustre Robert Redford en sénateur.351347.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

L’AVIS :

Les défis de ce nouveau Captain America étaient légion. Mais les plus importants étaient en l’occurrence, d’une part, de devoir essayer de surclasser son prédécesseur que l’on avait trouvé quelque peu rouillé de la mécanique et finalement assez terne en terme d’intensité, d’autre part de s’inscrire dans la logique de cheminement évolutive de cette Phase 2 marvelienne, et enfin et surtout, de trouver le bon compromis entre spectacle dantesque satisfaisant un public récemment séduit par l’énormité généreuse de ce qu’avait proposé Avengers tout en faisant en sorte à ce qu’ironiquement il ne soit pas trop « ultime » puisque Avengers doit garder son standing d’au-dessus du lot des films de super héros puisque réunissant tous les super héros ensemble. Concrètement, Captain America avait le séant posé entre deux chaises, devoir impressionner de manière à rivaliser en terme d’épique avec les nouveaux canons modernes du blockbusters (voir un Star Trek : Into the Darkness) mais pas trop, de sorte à laisser une latitude afin qu’Avengers puisse manœuvrer et le surpasser. Le revers de la médaille des ambitions Marvel.462929.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxBonne nouvelle, sur bien des points Captain America : le soldat de l’hiver est à l’opposé du précèdent First Avenger. Exit la mollesse en partie due au besoin de poser l’univers et les enjeux du personnage, exit la mise en scène passéiste de Joe Johnston, exit le trop de sérieux, ce nouvel opus met de l’huile de coude pour se hisser un cran au-dessus, avec un spectacle généreux question action, humour cool, effets spéciaux et souffle épique. Plus dynamique, plus rondement mené, plus intense, Le Soldat de l’hiver cherche à en foutre plein la vue et s’y applique. Le pari est réussi mais charrie avec lui son pendant négatif, avec un look de blockbuster plus impersonnel et finalement plus fade, multipliant les coups de buttoir se cognant contre le commun à sans cesse rechercher un ultra-spectaculaire bruyant et bluffant, mais qui malheureusement peine à impressionner le public rompu aux grosses machines hollywoodiennes ayant cette fâcheuse tendance à virer au similaire standardisé. Captain America : le soldat de l’hiver saura satisfaire ainsi les amateurs de blockbusters titanesques mais pas sûr qu’il réjouisse autant les purs fans de Marvel et de films de super héros.335409.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxLassant sur la durée à ne jamais lever le pied de l’accélérateur, fatiguant à sans cesse s’inscrire dans la démonstration de force permanente (et fatigant avec sa 3D peu utile et épuisante pour l’œil), Captain America : le soldat de l’hiver est de ces films qui se résume à leur seule fonctionnalité de blockbuster atomisant et m’as-tu vu, grillant les neurones en mode lobotomie. Pourtant, au détour de son intrigue conspirationniste bien élaborée, de quelques idées de mise en scène ou de quelques scènes fichtrement fun déployant une adrénaline exaltante, cette suite arrive à être la superproduction que l’on souhaitait voir. Mais les Russo finissent sans arrêt par se confronter aux limites d’un cahier des charges trop bien défini, calibré et mal pensé en terme de divertissement bling bling ôtant l’âme de leur film. Leur mise en scène manquant de souplesse et lorgnant souvent sur le style d’un Michael Bay en mode sur-découpage permanent et excessif (le risque à prendre des mecs venant de la comédie et obligés d’aller voir ailleurs pour trouver l’inspiration et la façon de faire) finit d’achever un exercice aux ambitions politiques fortes mais se noyant dans la débauche d’intentions pyrotechniques artificielles. Captain America : le soldat de l’hiver n’est sans doute pas le pire Marvel, loin de là, mais certainement pas le meilleur non plus. Un actioner trop lisse pour convaincre, trop musculeux et pas assez fantaisiste pour séduire mais aussi un spectacle boulimique au scénario pas si creux en définitive. Bilan du match : un partout balle au centre. ce que cette suite gagne en spectacle et dynamisme, elle le perd en personnalité comics pulp.

Bande-annonce :

Par Nicolas Rieux

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