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MIRACLE de Egle Vertelyte : la critique du film

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Carte d’identité :
Nom : Stebuklas
Mère : Egle Vertelyte
Date de naissance : 2018
Majorité : 09 mai 2018
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h31 / Poids : NC
Genre
: Comédie dramatique

Livret de famille : Eglè Mikulionyté, Vyto Ruginis, Andrius Bialobzeskis…

Signes particuliers : Un regard pertinent sur la Lituanie post-communisme.

A LA DÉCOUVERTE DU CINÉMA LITUANIEN

LA CRITIQUE DE MIRACLE

Résumé : 1992. Quelques part en Lituanie. Peu de temps après la chute du communisme, Irena, gérante d’une ferme porcine modèle de l’époque soviétique fait tous ses efforts pour l’adapter au nouveau système capitaliste. L’arrivée très démonstrative de Bernardas, businessman américain à la chevelure orangée, est perçue par Irena, comme la réponse à toutes ses prières. Sauveteur aux poches remplies de dollars, animé par les meilleures intentions, il dévoile progressivement des intérêts beaucoup moins nobles. 

On ne va pas se mentir, Lituanie et Cinéma n’ont jamais vraiment rimé ensemble. Si la patrie de Vladislav Starevitch et Jonas Mekas fait parler d’elle de temps à autre au détour de festivals pointus (grâce à des cinéastes tels que Šarūnas Bartas), le cinéma lituanien n’a jamais été le plus remarqué du monde. Avec Miracle, la réalisatrice Egle Vertelyte réussit à lui offrir un joli coup de projecteur en se penchant sur l’arrivée du capitalisme dans la Lituanie post-communiste de 1992. Le tout à travers le magnifique portrait d’une femme qui dirige une ferme porcine collective.

Oscillant entre le drame social-historique et la comédie teintée d’un doux esprit burlesque, Miracle est une petite curiosité à la tonalité très singulière, sorte de fable que n’aurait pas renié un Kusturica assagi, ou un Kaurismäki en plus affable. Fort d’un regard aussi subtil qu’intelligent sur le choc du passage du fonctionnement collectif à l’idéologie égoïste de l’économie mondiale, et surtout fort d’un personnage de femme à la fois vaillant et fragile, dont l’apparence un peu rustre vient s’opposer à ce « gugusse » excentrique venu des Etats-Unis dans une représentation humaine de l’asymétrie géopolitique Est-Ouest, Miracle ouvre une parenthèse sur un chapitre méconnu de l’histoire de l’ex-URSS, lorsqu’il a fallu à réapprendre à vivre dans un monde radicalement différent. Un petit film remarquable de sensibilité, qui utilise bien le passé pour parler de manière générale de la mondialisation.

Par Nicolas Rieux

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