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DUNE – DEUXIEME PARTIE de Denis Villeneuve : la critique du film

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Nom : Dune: Part Two
Père : Denis Villeneuve
Date de naissance : 28 février 2024
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 2h46 / Poids : 165 M$
Genre : SF

Livret de Famille : Timothée ChalametZendayaRebecca Ferguson, Javier Bardem, Josh Brolin, Stellan Skarsgard, Austin Butler, Dave Bautista, Christopher Walken, Léa Seydoux, Charlotte Rampling, Souheila Yacoub…

Signes particuliers : L’épisode du milieu. 

Synopsis : Dans DUNE : DEUXIÈME PARTIE, Paul Atreides s’unit à Chani et aux Fremen pour mener la révolte contre ceux qui ont anéanti sa famille. Hanté par de sombres prémonitions, il se trouve confronté au plus grand des dilemmes : choisir entre l’amour de sa vie et le destin de l’univers.

ARRAKIS NOUS REVOILA !

NOTRE AVIS SUR DUNE PARTIE 2

Deux ans et demi après la sortie de la partie 1, le tant attendu Dune : deuxième partie arrive enfin. Enfin car on était resté à la fois bouché bée et frustré après un premier volet à la partition exceptionnelle mais qui nous avait abandonné à une insupportable attente de la suite. Les portes du monde d’Arrakis se réouvrent donc enfin et avec elles, tout l’imaginaire de la planète sableuse à l’épice si précieuse. Les guerres intestines entre Grandes Maisons, les Fremen du désert, les gigantesques vers de sable, les Harkonnen et leur baron inquiétant, les mystérieuses Bene Gesserit, l’épopée de Paul Atreides… ENFIN !
On avait laissé Paul Atreides prêt à embrasser son destin de leader de la rébellion après le massacre des siens et l’invasion de sa planète. Dune : deuxième partie va suivre son ascension messianique pour mener la lutte inéluctable. Et Denis Villeneuve d’émerveiller à nouveau en réussissant l’impensable, porter à l’écran avec puissance, l’univers réputé « inadaptable » de Dune. A l’image du premier, cette seconde partie est une pure merveille artistique qui embarque, submerge et hypnotise. Fort de son esthétisme dingue et de sa direction artistique toujours aussi sublime, Denis Villeneuve nous plonge intensément dans son univers en conjuguant densité du récit et beauté fascinante. Au cœur de l’œuvre, se mêlent un grand spectacle haletant et une quête métaphysique sublimant tant l’imaginaire de Frank Herbert, que les thématiques incluses en creux de ses romans. Racisme, xénophobie, pouvoir du religieux et danger du fondamentalisme, méfaits des politiques stratégico-calculatrices, organisations occultes, rapports de domination et d’oppression, cupidité capitaliste, questions écologiques, naissance et destruction de civilisations… Les thèmes qui se croisent étaient nombreux dans les romans et Villeneuve parvient -non sans un certain génie d’écriture- à tous les aborder, les souligner ou au moins les évoquer. Il parvient surtout à tenir la complexité de son univers (et ça c’est une prouesse quand on connaît la richesse des romans de Herbert) sans jamais trop céder à la simplification crasse du blockbuster hollywoodien. En cela, Dune 2 est dense, presque trop copieux même si l’on voulait faire la fine bouche.
Encore une partition composée au presque-parfait ? Oui et non. Car Dune : deuxième partie à ce rôle souvent ingrat « de l’épisode du milieu », cet épisode de transition qui n’a pas matière et vocation à poser un univers (il en hérite de son prédécesseur) mais qui n’a pas non plus le rôle glorieux de conclure avec panache une saga. Il est cet épisode qui doit tenir en haleine, faire progresser l’intrigue et assurer la transition sans rien débuter ni conclure. Ça peut donner le meilleur (L’Empire Contre-Attaque ou Le Seigneur des Anneaux : Les Deux Tours) comme ça peut être un épisode de frustration jouant avec les limites de son scénario intrinsèque. C’est l’un des rares problèmes de Dune 2. Il n’a pas toujours la folle densité du premier, il souffre parfois de quelques petites longueurs. Le rythme, c’est clairement sur ce point que Dune : deuxième partie se classe un cran en-dessous de son prédécesseur. On ressent parfois les imposantes 2h46 qui composent l’odyssée de Paul Atreides et ceux qui l’entourent. Fort à parier que le troisième chapitre, idéalement programmé pour 2027, soit plus intense et moins pourvoyeur de longues scènes de questionnements existentiels parfois répétitives.

Mais en dépit de ce rythme moins adroitement équilibré entre temps d’action et temps posés, en plus de devoir gérer une improbable quantité de personnages, Dune : deuxième partie est quand même un sacré morceau de cinéma de science-fiction dans lequel Denis Villeneuve se voit toujours en artiste à la croisée de David Lean, Stanley Kubrick et George Lucas. Certains y verront le même film que le premier avec ce côté poseur qui se regarde filmer quand d’autres prendront à nouveau un pied incommensurable dans ce voyage qui nous coupe de tout repère spatio-temporel pour mieux nous immerger dans son « ailleurs ». Avec sa fin ouverte, on se retrouve dans un état d’excitation assez semblable à celui connu il y a trois ans : il va falloir s’armer d’une énorme patience pour voir la conclusion d’une saga qui, décidément, est aussi fascinante qu’intelligente, et qui repousse les limites de l’épique.

 

Par Nicolas Rieux

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