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DREAM SCENARIO de Kristoffer Borgli : la critique du film

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Nom : Dream Scenario
Père : Kristoffer Borgli
Date de naissance : 27 décembre 2023
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h41 / Poids : NC
Genre : Comédie dramatique, Fantastique

Livret de Famille : Nicolas CageJulianne NicholsonMichael Cera

Signes particuliers : Un petit film bourré de génie !

Synopsis : Paul Matthews, un banal professeur, voit sa vie bouleversée lorsqu’il commence à apparaître dans les rêves de millions de personnes. Paul devient alors une sorte de phénomène médiatique, mais sa toute nouvelle célébrité va rapidement prendre une tournure inattendue…

L’HOMME DE VOS REVES

NOTRE AVIS SUR DREAM SCENARIO

Vous vous souvenez de ce mème qui a fait l’hilarité des réseaux sociaux il y a quelques années, à base de John Travolta dans Pulp Fiction qui traversait des scènes diverses et variées en déambulant l’air hébété ? C’est plus ou moins à lui que l’on doit Dream Scenario, l’histoire kafkaienne d’un simple professeur d’université qui devient célèbre dans le monde entier du jour au lendemain. Paul Matthews est un monsieur tout-le-monde dont la vie bascule le jour où il se met à passer dans les rêves de tout un tas de gens. Il n’y fait rien, il est juste là, il traverse les scènes tranquillement au second plan. Le phénomène inexplicable fait le buzz et bien malgré lui, Paul devient la « personne la plus intéressante du monde à l’heure actuelle ». Une histoire bizarre, ubuesque, quelque part entre The Truman Show et Freddy, mais quoi de plus normal quand on sait que le film est produit par ce grand amoureux de l’étrange qu’est Ari Aster (Hérédité, Midsommar).

Entre deux DTV pourris ou réjouissances sympathiques (Un talent en or massif, Renfield), Nicolas Cage trouve encore le temps de surprendre et de rappeler l’immense comédien qu’il est. Et si Dream Scenario lui offrait l’occasion de rafler un second Oscar 27 ans après Leaving Las Vegas ? Ce serait mérité tant l’acteur iconique porte à bout de bras le petit chef-d’œuvre de l’inconnu Kristoffer Borgli (Sick of Myself). Oui, n’ayons pas peur des mots, Dream Scenario est un petit chef-d’œuvre, ou du moins une grande pièce de cinéma dont l’originalité n’a d’égale que l’intelligence et les passions qu’elle déclenche.

A travers le portrait de cet homme soudainement connu, Borgli signe un « immense petit film » qui parle de célébrité éphémère, de cancel culture, du règne des modes grisantes et/ou destructrices. Car comme on s’en doute bien vite, cette starification grandiloquente d’un quidam ordinaire ne sera pas sans conséquences. Bien au contraire, dans toute une ascension fulgurante, il y a le risque d’une chute vertigineuse à la démesure de la montée, et celle de Paul Matthews sera amère. Déstabilisant, Dream Scenario est une fable insaisissable qui traverse les genres avec aisance en direction de son propos fascinant. La situation ubuesque de départ prête aux rires les plus francs tant on nage dans un univers croisant le burlesque et Kafka. Puis vient le temps de la terreur, du suffocant, du drame déchirant… Dream Scenario change continuellement d’enveloppe, comédie, drame, épouvante, thriller… De même qu’il navigue entre le portrait intimiste et l’intensité d’un roller coaster de genre. Et tout cela avec une maîtrise impressionnante tant de son scénario que de sa mise en scène ou du regard sur son sujet.

Véritable pépite qui méritera de figurer en bonne place dans les tops de cette année 2023 si toutefois elle parvient à apparaître sur les radars malgré une date de sortie périlleuse (27 décembre – soit entre Noël et le Jour de l’An), Dream Scenario est une impressionnante farce très noire, moquant avec acidité nos sociétés schizophrènes qui aime se créer des tendances avec passion et les détruire avec tout autant de folie. Tout au long de cette fable au génie modeste, on passe du rire à la terreur, des larmes à l’inquiétude, avec une lancinante introspection d’à quoi ressemble nos vies et nos sociétés tarées. Et bordel, on se répète mais qu’on file cette fichue statuette à Nicolas Cage !

 

Par Nicolas Rieux

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