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LE TRIANGLE DU DIABLE de Sutton Roley : la critique du film [DVD]

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le_triangle_du_diable_dvdMondo-mètre :
note 2.5 -5
Carte d’identité :
Nom : Satan’s Triangle
Père : Sutton Roley
Date de naissance : 1975
Majorité : 18 octobre 2016
Type : Sortie DVD
Nationalité : États-Unis
Taille/Poids : 1h14 / Budget N.C.

Livret de famille : Kim Novak (Eva), Doug Mcclure (Haig), Alejandro Rey (Père Martin), Ed Lauter (Strickland), Jim Davis (Hal), Michael Conrad (Pagnolini)…

Signes particuliers : Le film culte pour toute une génération de spectateurs l’ayant découvert dans un contexte atypique, est enfin disponible en DVD, fort d’un nouveau master restauré !

 

LE DIABLE S’HABILLE EN BERMUDA

LA CRITIQUE DE LE TRIANGLE DU DIABLE

Résumé : Un hélicoptère de sauvetage en mer vient en aide à un voilier en difficulté. Mais une fois à bord, les secours ne trouvent que des corps. Seule une femme a survécu…

Téléfilm culte pour toute une génération, Le Triangle du Diable attise encore les passions nostalgiques aujourd’hui. Une diffusion un dimanche soir sur TF1 en 1979 (et non un dimanche après-midi comme la légende l’affirme) aura suffi à faire de cette modeste fiction à petit budget produite par ABC, un titre synonyme de terreur et cauchemar. On se demande bien, avec le recul, ce qui a pu prendre aux dirigeants de la première chaîne française, pas encore privatisée à l’époque, pour passer cette obscure péloche à une heure de grande écoute, alors que nombre de parents et enfants étaient devant leur poste de télévision. Réalisé par Sutton Roley, metteur en scène qui aura longtemps officié pour la petite lucarne entre séries et fictions, Le Triangle du Diable n’est ni plus ni moins qu’un film à suspens virant vers l’horreur, avec pour caution de luxe agrémentant sa distribution, la célèbre Kim Novak du Vertigo d’Hitchcock.

Aujourd’hui, plusieurs dizaines d’années ont passé. Redécouvrir ce Triangle du Diable a peu de chance de procurer la même sensation qu’en son temps. Les mœurs ont évolué, les codes de la frayeur aussi, et ce qui a pu passer pour un authentique choc terrifiant à l’époque, risque bien de faire l’effet d’un pétard mouillé. Et pour ceux qui ont jadis vécu le traumatisme, comme bon nombre d’enfants il y a 33 ans, mieux vaut certainement garder cette madeleine de Proust intacte dans un coin de son imaginaire plutôt que de faire tomber un mythe en prenant le risque d’une déception.

Car en fin de compte et avec le recul, Le Triangle du Diable est une piètre fiction, rappelant les sombres bien cheap des séries B italiennes d’antan. Relativement mal filmé, ce huis-clos assez court sur pattes (1h10 environ) à bord d’un voilier à la dérive, en grande majorité tenu par deux personnages dans l’attente d’un retour des secours, s’appuie essentiellement sur un script malin qui s’applique à étirer un pitch assez sommaire le plus longtemps possible, grâce à une astuce narrative légèrement frelatée consistant à revisiter les évènements passés selon deux possibilités d’interprétation. Servi par des comédiens assez désastreux, dont une Kim Novak qui n’a jamais brillé par ses formidables talents d’actrice (n’en déplaise au maître Hitchcock) et un Doug McClure au charisme de moule, la fiction de Sutton Roley meuble le plus longtemps possible. Dans l’attente de quoi ? Tout simplement de son final, l’explication au statut  « culte » de l’œuvre. Un final qui, en effet, a pu surprendre et choquer pas mal de jeunes pousses impressionnables en 1979. Un final que nous nous garderons bien de dévoiler au cas où, tant il est le seul intérêt à l’affaire. Aujourd’hui, l’impact du Triangle du Diable n’est plus le même, et ce final choc si attendu, se voit venir à des kilomètres nautiques, certainement par habitude d’années de twists foireux proposés par le cinéma de genre. Mais l’on peut aisément comprendre que le jeune public de la fin des années 70, ait pu être surpris et traumatisé, d’autant que le film s’acharnait à installer une ambiance assez poisseuse et malsaine, bien aidé par son manque de moyens évident.

Vu d’aujourd’hui, Le Triangle du Diable vaut plus pour l’anecdote qui entoure sa découverte il y a 37 ans, que pour ses réelles qualités esthétiques et narratives, même si, dans le fond, la sincérité qui semble s’en dégager au-delà de la roublardise du récit, lui confère un petit quelque chose de pas déplaisant. Et puis il y a cette fin, certes prévisible pour certains, mais dont on reconnaîtra le caractère bien fichu. Enfin, Le Triangle du Diable a aussi le mérite d’appartenir à cette trop petite poignée de longs-métrages ayant traité du fameux et mystérieux Triangle des Bermudes. Les tentatives ne sont pas légion au cinéma. Étonnant vu les possibilités…

LE DVD DU FILM

Inédit en vidéo dans une immense majorité de pays du monde, Le Triangle du Diable débarque enfin en DVD en France grâce à l’éditeur Showshank Films. Une excellente initiative que bien des fans salueront. D’autant que l’éditeur ne s’est pas contenté de seulement pondre une galette contenant le film. Pour parfaire cette sortie attendue par beaucoup, un petit lot de suppléments viennent compléter le long-métrage. Jérôme Wybon (auteur de Nos Années Temps X) revient tout d’abord sur cette fameuse diffusion décriée sur TF1 en 1979, un module présente le film avant et après sa restauration et enfin, le générique d’époque vient parachever ce modestes bonus !

Bande-annonce :

20 thoughts on “LE TRIANGLE DU DIABLE de Sutton Roley : la critique du film [DVD]

  1. Il y avait dû avoir 2 diffusions, et non pas une seule – d’où les souvenirs différents des uns et des autres. Pour ma part, je m’en souviens très bien, c’était une fin d’après-midi, il faisait encore jour, mais très sombre à cause du temps. Il y avait un Grand Prix de Formule 1 sur TF1 (je n’en manquais alors aucun), lequel a été annulé en toute dernière minute à cause d’une pluie diluvienne sur le circuit. Le gars de la régie à TF1, l’endroit où l’on mettait les programmes dans la machine (appelée une LMS lorsque sont arrivées, plus tard, les K7 beta en remplacement des K7 U-Matic) a dû probablement être obligé de trouver en catastrophe un programme de remplacement pour mettre à la place du…. programme de remplacement toujours prévu (bande chiffonnée dans son boitier à cause d’une adhérence, ce qui arrivait plutôt fréquemment ?) en cas d’aléa météo de la F1 (au fait, j’oubliais, j’ai travaillé à la technique à TF1). Le chef de chaîne (titre du gars de permanence aux manettes dans la régie de diffusion) a du dire simplement en lisant l’étiquette sur la boite : « allez, donne, c’est la bonne durée, ça va le faire… »

    1. J’adore. J’ai un souvenir vague mais je crois aussi l’avoir vu en plein après-midi.
      Un trauma en bonne et due forme : mon frère a passé des années à me souhaiter bonne nuit du fameux geste de la main.

  2. A chaque fois que je vois l »acteur je repense immédiatement a ce film qui m’a marqué aussi mais pas terrorisé je devais avoir 12/13 ans, je suis bien content de ne pas être seul a m’en souvenir car dans mon entourage aucun ou aucune ne s’en souvient .Pareil que certaines personnes ici persuadé d’avoir vu le film en après midi
    Salut a tout les gens de cette génération en passant.

    1. Bonjour, j’ai 52 ans et ai vu aussi ce film en 1979(j’avais à peine 10 ans) et ai été traumatisé et certain de l’avoir vu l’après-midi aussi ! j’ai acheté le DVD il y a quelques années et l’ai visionné avec un regard différent mais il y a 33 ans j’ai vraiment flippé, surtout à la fin(scène dans l’hélicoptère!!!).

  3. J ai vu ce film avec mon frère et ma soeur , j avais 10 ans et je suis l ainé , c était un soir a 20h30 .
    Ma mère était sortie ou encore au boulot , j ai aussi été traumatisé , mais la scène la plus terrible n est pas la scène final , c est celle du mort qui flotte dans le vide dans le bateau , vos souvenirs ne vous ont pas marqué a ce point .
    J ai dormi avec les lumières allumé pendant 6 mois .
    Jamais de ma vie je n ai eu aussi peur , même avec tous les films récents genre paranormal attivity , hostel , ring , la féline , from beyond , cube , hellrazer , etc … jamais un film ne m a fais aussi peur que le triangle du diable .
    J aurai aimé être réalisateur , et faire mon film d horreur ultime , si terrifiant qu il faudrait l interdire au cardiaque , mais si moi je fais ce film , je ne serai pas terrorisé … pfff quel désespoir

  4. je souhaiterai simplement en préambule connaître celui qui en 44 lignes c’est fait plaisir en démolissant le film de Sutton Rolley de 1975. Je ne vois pas bien l’intérêt de faire de l’analyse à 2 euros pour donner l’impression d’avoir compris le 7ieme art. Certes ce film n’est peut être pas un chef d’œuvre, mais si on commence à commenter tous les films qui ont vieillis depuis 40 ans je pense que ce monsieur aurait fort à faire. D’autre part je conserve de ce film un excellent souvenir avec une idée original, du suspense et un scénario à ranger dans le rayon des films fantastiques. Aujourd’hui ceux qui écrivent pour la télé ou le cinéma ne proposent que des flics, des meurtres avec des histoires qui sont toujours les mêmes sans aucune originalité. A cette époque que se soit au cinéma ou à la télévision l’imagination des scénarios était beaucoup plus riche. je suis né en 1964 et j’avais 15 ans l’ors de sa diffusion,je conserve de ce film un souvenir agréable avec de l’angoisse, mais juste ce qu’il faut pour maintenir un spectateur en éveille. Je pense qu’ il mériterait peut être un remake mais pas une critique négative.

    1. Ce film m à profondément marqué….car tromatise de très longues années…j avais 10/11 ans.un peut plus tard j’ai ressenti les mêmes frissons en voyant sur grand écran en plein air Le masque du démon qui est un film culte.a 14 ansc est effrayant… j’ai 47 ans et constaté aujourd’hui des mises en garde pour le jeune publique très très largement sous évalué…bien suivant un film et surtout des série déconseillé aux moins de 10 ans ou l on y voit cadavres,autopsyes

  5. Pareil pour moi : traumatisée par ce film et surtout par l’image de fin !
    J’ai fait une poussée de fièvre la nuit qui a suivi et j’ai fini tremblante dans le lit de mes parents… j’avais 8 ans et effectivement, je me demande bien ce qui a pris à une chaîne de passer ça à une heure de grande écoute.
    Je pensais moi aussi que c’était en après-midi car mes parents ne me laissaient pas regarder la TV le soir… bizarre…

    1. Bonsoir, moi aussi j’ai été traumatisé par ce film(je suis né en 1969), que mon frère et moi avions regardé à l’insu de nos parents, sans nous douter de ce qui nous attendait !!!….Pour moi, la pire image, avec mes yeux d’enfant de l’époque(qui trouvait effrayant Croquetou, le renard d’ « Aglaé et Sidonie », alors que c »était une peluche articulée, vous allez comprendre ma vision horrifiée du film « Le triangle du diable » !), a été le visage démoniaque souriant de Kim Novak, dans l’hélicoptère; dans ma mémoire, je le revois toujours plus effrayant.

    2. Il a dû y avoir 2 diffusions, car j’ai moi aussi été traumatisée par ce film et je l’avais vu un dimanche après-midi. Malgré tout le temps qui est passé depuis, je m’en souviens comme si c’était hier !

      1. Beaucoup de gens ont ce souvenir mais nous avons vérifié dans les archives de diffusion à TF1 et la première diffusion fut bien en soirée en 1975. Et aucune diffusion un dimanche après-midi ne ressort.

        1. Bonjour,

          Moi aussi j’étais persuadé d’avoir vu ce film un dimanche après_midi, car nous n’avions pas, mon frère et moi le droit de regarder la télé le soir jusqu’en classe de 6ème, excepté les s amedi et mardi soir

          1. En fait il a été diffusé également un dimanche après midi en remplacement pour je ne sais quelle raison (technique, actualité…) d’un programme annulé.

  6. Petite précision: tous les internautes situent la 1ère diffusion du « triangle du diable » un dimanche après-midi de 1979.
    Errata! Il fut diffusé sur tf1 le 11 novembre 1975 à 20h30.
    J’avais 10 ans et ,n’ayant pas la télé ( à l’époque) je l’avais vu chez mon voisin ( et copain). Sa mère nous a coupé la fin ( dans l’hélico au moment de la transformation)car nous étions vraiment impressionnés.
    Sur fr3, le même soir, était diffusé le western de john sturges ,  » fort bravo » ( william holden).

    1. Précision intéressante Gael. Voilà qui remet les choses à sa place. Merci de nous l’avoir fait partagé ainsi que ton souvenir de cette découverte.

  7. Je fais partie des gamins de cette génération née en 1970 qui ont été traumatisé par ce film.
    C’est sur qu’aujourd’hui cela doit faire rire les gamins nourris à l’ultra violence!

    1. Re !
      Lorsque j’ai appris la sortie du  » triangle du diable  » en dvd, je me suis senti tiraillé entre deux décisions: garder le souvenir indélébile d’un gosse de 10 ans et tout ce qu’il comporte de dose de frayeur ou tenter de revisiter le  » classique  » à….52 ans ( eh! oui, le temps a bien passé ). J’ai opté, non sans connaissance du risque que cela comportait, le 2ème solution et….patatras!
      Ce qui devait arriver arriva. Envolée la terreur de la 1ère fois. Par flash, je me suis ( un peu )  » téléporté  » ce soir du 11 novembre 1975 ( voir plus haut ). Quelquefois, il vaut mieux rester sur un souvenir, mais je n’ai pas pu resister à la tentation.
      Ceci dit, je ne regrette pas l’expérience.

      1. C’est souvent comme ça avec les terreurs d’enfance malheureusement. Surtout quand le côté terrifiant a plus été dû à une question d’âge de visionnage que de réelle qualité du film. C’est tout le problème du film de Rolley. Il en a terrifié plus d’un car ils étaient jeunes au moment de sa découverte mais en réalité, avec le recul, ce n’est pas un très bon film. Et en le revoyant adulte, on voit surtout ce second aspect…

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