Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : Julieta
Père : Pedro Almodovar
Date de naissance : 2016
Majorité : 18 mai 2016
Type : Sortie en salles
Nationalité : Espagne
Taille : 1h39 / Poids : NC
Genre : Drame
Livret de famille : Emma Suárez, Adriana Ugarte, Daniel Grao, Inma Cuesta, Dario Grandinetti, Michelle Jenner, Rossy de Palma…
Signes particuliers : Pedro Almodovar en mode pilotage automatique.
ALMODOVAR À RECHERCHE DE SES FONDAMENTAUX
LA CRITIQUE
Résumé : Julieta s’apprête à quitter Madrid définitivement lorsqu’une rencontre fortuite avec Bea, l’amie d’enfance de sa fille Antía la pousse à changer ses projets. Bea lui apprend qu’elle a croisé Antía une semaine plus tôt. Julieta se met alors à nourrir l’espoir de retrouvailles avec sa fille qu’elle n’a pas vu depuis des années. Elle décide de lui écrire tout ce qu’elle a gardé secret depuis toujours. Julieta parle du destin, de la culpabilité, de la lutte d’une mère pour survivre à l’incertitude, et de ce mystère insondable qui nous pousse à abandonner les êtres que nous aimons en les effaçant de notre vie comme s’ils n’avaient jamais existé.L’INTRO :
Il est décidément maudit ! Encore une fois, Pedro Almodovar était à Cannes pour y défendre son nouveau film, présenté en compétition officielle. Encore une fois, il est reparti sans la très convoitée Palme d’Or, après laquelle il court depuis si longtemps, et qu’il aurait tant mérité pour Parle avec Elle ou Volver. Cette année, l’espagnol est même reparti totalement bredouille de la Croisette et ce malgré un accueil chaleureux, à l’inverse de celui rencontré dans son pays, où Julieta a été égratigné par la critique. Julieta, l’histoire d’une mère qui décide d’écrire à sa fille qu’elle n’a plus vu depuis douze ans, pour lui faire le récit des secrets qu’elle a toujours gardé pour elle…L’AVIS :
Avec Julieta, Almodovar renoue avec les portraits de femmes qui ont fait sa gloire. Peut-être un moyen pour lui, de renouer aussi avec une gloire qui semble avoir été un peu ternie ces dernières années, par des œuvres jugées en demi-teinte. Malheureusement, en se replongeant dans les racines de son cinéma, Pedro Almodovar ne parvient pas à retrouver son lustre d’antan. Si Julieta se regarde sans déplaisir, le cinéaste se met en échec lui-même dans sa volonté de tirer l’émotion à tout prix, par une construction trop mécanique, par une artificialité narrative et visuelle permanente, et pire, par une certaine fadeur qui habite ce nouvel effort manquant d’âme, de caractère, d’inspiration. Pourtant, l’espagnol rameute tout son univers et les motifs qui l’ont défini jadis. Les couleurs, la musique, la beauté de ses figures féminines, un mélange de drame tragique et de thriller inquiétant (avec même des pointes discrètes de giallo), les thématiques de la culpabilité, de l’amour maternel, ou du poids des non-dits. Mais ce mélo parfois fainéant et souvent poussif, reste empêtré dans l’anecdotique et ne brille que trop rarement pour convaincre. Un petit Almodovar, dont la lumière clignote sur courant alternatif, et qui transpire la sur-écriture forcée et une faiblesse de fond.
BANDE ANNONCE :
Par Nicolas Rieux