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MEURS, MONSTRE, MEURS d’Alejandro Fadel : la critique du film

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La Mondo-Note :

Carte d’identité :
Nom : Muere Monstro Muere
Père : Alejandro Fadel
Date de naissance : 2018
Majorité : 15 mai 2019
Type : Sortie en salles
Nationalité : Argentine, France
Taille : 1h439 / Poids : NC
Genre : Thriller, Epouvante

Livret de famille : Victor Lopez, Esteban Bigliardi, Tania Casciani…

Signes particuliers : Un OFNI de genre autant capable de fasciner, que d’ennuyer ou de faire rire.

UNE EXPÉRIENCE DÉSTABILISANTE

LA CRITIQUE DE MEURS, MONSTRE, MEURS

Synopsis : ans une région reculée de la Cordillère des Andes, le corps d’une femme est retrouvé décapité. L’officier de police rurale Cruz mène l’enquête. David, le mari de Francisca, amante de Cruz, est vite le principal suspect. Envoyé en hôpital psychiatrique, il y incrimine sans cesse les apparitions brutales et inexplicables d’un Monstre. Dès lors, Cruz s’entête sur une mystérieuse théorie impliquant des notions géométriques, les déplacements d’une bande de motards, et une voix intérieure, obsédante, qui répète comme un mantra : “Meurs, Monstre, Meurs”… 

Que ce soit à Gérardmer ou au PIFF, les passages en festival de Meurs, Monstre, Meurs ne sont pas passés inaperçus. Entre fascination pour un OFNI étrange, bâillements d’ennui ou éclats de rire désemparés, le film de l’argentin Alejandro Fadel (coproduit par Julie Gayet) a provoqué des réactions positives ou négatives mais n’a que très rarement laissé indifférent. D’autant que le cinéaste a des intentions franchement ambitieuses avec cette entreprise à cheval sur plusieurs genres, qui suit l’enquête d’un officier de police rural essayant de comprendre confronté au cadavre d’une femme décapitée. Le principal suspect, envoyé en hôpital psychiatrique, incrimine les apparitions inexplicables d’un monstre entêtant. Avec Meurs, Monstre, Meurs, Alejandro Fadel entendait renouveler un peu le cinéma traditionnel. Rien que ça.

Grand amoureux du cinéma de genre, lui qui cite en modèles l’expressionnisme allemand, Tourner, Carpenter ou Argento, Alejandro Fadel plonge le spectateur dans un thriller fantastique aux allures d’expérience cinématographique déstabilisante. Le moins que l’on puisse lui reconnaître, c’est qu’il y parvient à déstabiliser. Meurs, Monstre, Meurs tente de piéger son public en le soumettant à un voyage biscornu, singulier, malaisant, furetant autant du côté de Cronenberg que de David Lynch alors que le film est capable d’images ultra-graphique comme d’une ambiance lancinante dont la lenteur n’est que a traduction d’une exploration intérieure des mécanismes de la peur. Comme une sorte de long cauchemar obsédant mis en scène au diapason d’images esthétiquement très soignées, Meurs, Monstre, Meurs déploie une toile horrifique qui tente de captiver non pas à grands coups de sensationnalisme facile mais en enfermant le badaud tombé sur cette bizarrerie dans une cathédrale érigé à cheval entre l’auteurisme ténébreux et le surnaturel macabre et monstrueux. Le pari aurait pu fonctionner si la mécanique avait su trouver la bonne formule pour s’exprimer. Mais à vouloir jouer avec le feu, Fadel se brûle. En cherchant inlassablement le non-conventionnel, le cinéaste prend des chemins de traverse dans lesquels il finit par se perdre, et par nous perdre au passage. Au fur et à mesure du déploiement de son atmosphère lugubre, Meurs, Monstre, Meurs glisse lentement mais sûrement dans l’ennui et s’auto-piège dans sa parabole sur l’humanité terrifiante. Mais au moins, il réveillera tout le monde quand, sur la fin, il nous sort de son chapeau sa créature longtemps tapis dans l’imaginaire. C’est là que les éclats de rire ne manqueront pas de résonner. Quand dans un élan de ridicule impayable, le film se tire une balle dans le pied en nous lâchant cette espèce de créature surréaliste semblable à un Barbapapa à visage de vagin denté. Vraiment, fallait pas.

BANDE-ANNONCE :

Par David Huxley

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