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LES OLYMPIADES de Jacques Audiard : la critique du film [Cannes 2021]

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Carte d’identité :

Nom : Les Olympiades
Père : Jacques Audiard
Date de naissance : 2020
Majorité : 03 novembre 2021
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h46 / Poids : NC
Genre : Comédie dramatique

Livret de Famille : Lucie Zhang, Makita Samba, Noémie Merlant

Signes particuliers : Un petit Jacques Audiard certes, mais qui a du cœur.

 

PORTRAITS DE L’EXISTENCE

NOTRE AVIS SUR LES OLYMPIADES

Synopsis : Paris 13e, quartier des Olympiades. Emilie rencontre Camille qui est attiré par Nora qui elle-même croise le chemin de Amber. Trois filles et un garçon. Ils sont amis, parfois amants, souvent les deux. D’après trois nouvelles graphiques de l’auteur américain Adrian Tomine : Amber Sweet, Killing and dying et Hawaiian getaway.

L’horizontalité de la nature est inversée par la verticalité citadine des immeubles parisiens, le XIXeme siècle poussiéreux d’hier cède sa place à l’urbain de nos jours, les couleurs éclatantes s’effacent pour un sobre noir et blanc, les stars américaines sont remplacées par de jeunes inconnus… Après les grands espaces de l’Ouest américain (enfin, version sud de l’Espagne) durant la ruée vers l’or dans le magistral Les Frères Sisters, Jacques Audiard braque à 180º et plante ses caméras dans le 13eme arrondissement de la capitale pour Les Olympiades, du nom du quartier homonyme. Audiard laisse derrière lui les aventures à cheval endiablées et les duels au revolver haletants pour filmer en mode chronique des jeunes à pieds ou en métro qui se rencontrent, qui parlent, qui rient, qui s’aiment, qui partagent, bref qui vivent leur quotidien de jeunes d’aujourd’hui.

On ne va pas aller chercher midi à quatorze heures, la force du nouveau film d’Audiard (coécrit à six mains avec Céline Sciamma et Léa Mysius) tient dans ses personnages, formidablement écrits, magnifiquement interprétés. Ils sont les véhicules d’émotions, de drôlerie, d’une réflexion sur les turpitudes d’existences qui se cherchent. Très contemporains, très justes et modernes aussi dans le regard doux-amer qui les dépeint, ces trois portraits entrecroisés sont livrés avec une humilité qui n’a d’égale que le cœur mis à l’ouvrage pour rendre tout ça follement vivant, authentique et grisant. Mais malheureusement, passé l’effet chronique d’un instant de vie croqué avec appétit, le souci de cette parenthèse dans l’air du temps est qu’elle ne mène à pas grand-chose. Et l’on quitte cette balade dans une bulle louant l’utopisme d’une société au multiculturalisme fusionnel avec la sensation d’un certain vide, d’un exercice un peu vain et creux au-delà d’un joli instantané d’une génération capturé avec justesse mais parce que la porte était grande ouverte. Audiard avait l’habitude de marquer davantage. Son mélange de comédie, de romance et de drame générationnel n’est jamais vraiment désagréable mais la légèreté de cette plongée dans Les Olympiades laisse une sensation d’Audiard mineur, certes bien plus appréciable que son lourdingue Deephan mais loin de ses sommets, d’Un Prophète à De Battre Mon Cœur s’est arrêté. En même temps, était-ce le but ? La question se pose tant il se dégage une forme de douce humilité de cette petite virée presque timide et discrète mais dont le cœur bat la chamade alors que s’entremêlent rires, mélancolie, sensualité, tristesse ou questionnements. Tout ce qui fait que la vie est la vie en somme. Une vie qui s’incarne à merveille dans le visage de la sémillante Lucie Zhang, débutante que l’on veut revoir le plus vite possible !

Par Nicolas Rieux

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