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FURIE d’Olivier Abbou : la critique du film

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Spectateurs

La Mondo-Note :

Carte d’identité :
Nom : Furie
Père : Olivier Abbou
Date de naissance : 2019
Majorité : 06 novembre 2019
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h38 / Poids : NC
Genre : Thriller

Livret de famille : Adama Niane, Stéphane Caillard, Paul Hamy…

Signes particuliers : Un thriller à consonance horrifique qui n’a rien d’original à proposer.

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NOTRE AVIS SUR FURIE

Synopsis : Inspiré de faits réels. Le temps des vacances d’été, Chloé et Paul Diallo prêtent leur maison à la nounou de leur fils. À son retour de voyage, la famille Diallo trouve porte close : les serrures ont été changées et les occupants déclarent être chez eux. Pour Paul, c’est le début d’un combat qui va faire vaciller son couple, ses valeurs, son humanité. 

2010. Un jeune réalisateur du nom d’Olivier Abbou fait une entrée fracassante dans le club des dingues qui osent s’essayer au cinéma de genre français. Coproduit avec le Canada (et tourné en langue anglaise), Territoires était un premier long-métrage rentre-dedans, qui errait quelque part entre le torture porn psychologique, le survival politisé et le thriller jusqu’au-boutiste. Pour un résultat malheureusement mitigé et pas complètement convaincant. Fort d’une première partie ambitieuse, nerveuse et efficace, Territoires s’effondrait dans sa deuxième moitié, poussive, pompeuse, incapable de monter en puissance. Reste que malgré ses énormes défauts, Territoires marquait la naissance d’un cinéaste que l’on avait envie de suivre. Ce cinéaste, on le retrouve aujourd’hui avec Furie. En neuf ans, Abbou a réalisé pas mal de petites choses, notamment pour Arte (Yes We Can, la série Maroni). On espérait que cette expérience emmagasinée lui permettrait de revenir au cinéma encore plus fort. Raté, c’est tout le contraire.

Inspiré d’une histoire vraie (comme d’habitude), Furie suit le cauchemar à devenir fou d’un couple qui a prêté sa maison à la nounou de leur fils pendant leurs vacances et qui ne parvient pas à la récupérer une fois de retour. L’histoire vraie en question, c’est celle d’un véritable couple de Port-Leucate qui avait prêté sa maison à des amis en difficulté, avant de la retrouver transformée en camp retranché pour les empêcher d’y accéder. Le postulat de départ a un petit quelque chose de presque drôle tellement l’anecdote est cocasse, et le tandem Olivier Abbou/Aurélien Molas (son scénariste) ne se prive d’ailleurs pas de le souligner avec un ton qui s’invite parfois du côté de l’humour noir, tournant en dérision sa situation insensée. Pour le reste, on n’est pas dans une comédie mais dans un pur film de genre, et le même duo d’auteurs d’évoquer des références telles que Les Chiens de Paille, Les Nerfs à Vif, le cinéma de Brian De Palma ou encore Fight Club… Des références écrasantes, mais qui n’auront finalement pas grand-chose à écraser tant Furie se sabote tout seul comme un grand, de la première à la dernière minute.

D’emblée, le postulat du film d’Olivier Abbou est tellement lunaire d’absurdité kafkaïenne que l’on peine à croire à l’histoire que l’on cherche à nous raconter. Comment un couple peut-il se faire ainsi rembarrer par la justice alors qu’il cherche à récupérer sa propre maison des mains de squatteurs ?! Improbable. Même le fait que ladite histoire soit inspirée de faits réels ne suffit toujours pas à la crédibiliser. Parfois la réalité serait-elle trop incroyable pour être racontée de façon crédible au cinéma ? Disons plutôt qu’elle est peut-être tout simplement très mal racontée, ce qui expliquerait bien des choses. Car outre le fait qu’il n’arrive jamais à nous faire gober son récit, Furie avait pour but de recycler pour la énième fois le coup du gars passif qui, poussé à bout, va finir par laisser exploser la violence tapie en lui. On vous le donne en mille, Olivier Abbou de sortir l’éternelle rengaine du film « qui veut interroger sur la violence primitive qui sommeille en chacun de nous ». Soit. Mais pour la carte psychologique, on repassera car Furie est finalement assez bête, limité à des poncifs qui traversent des portes grandes ouvertes. En essayant d’évacuer sa pseudo-tentative de propos gênante afin de lui rendre service, on ne retrouve même pas devant un film efficace et distrayant. Furie est mou, aussi passif que son anti-héros insupportable, incapable de proposer quelque chose que l’on n’aurait pas déjà vu 2000 fois. Et puis à un moment quand un film est aussi mal joué (le malheureux Adama Niane est catastrophique), il devient compliqué de s’identifier à quoi que ce soit et de trembler pour des personnages.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

2 thoughts on “FURIE d’Olivier Abbou : la critique du film

  1. D’une part, l’intrigue est tout à fait crédible et fréquente de nos jours. Si l’auteur de cette critique aussi pénible que laborieuse s’était renseigné sur les faits originels, il ne vautrerait pas dans le ridicule. Les cas de squattage sont légions et rares sont les simples d’esprit à en ignorer les complexités administratives afférentes.
    On lit se film à plusieurs niveaux : celui de la polarisation genrée au sein d’un couple face au stress, le décalage lent mais irrémédiable des valeurs sociétale, la représentation de la virilité et ses écueils. Le film bascule insidieusement vers le thriller en libérant toute la violence contenue par les personnages de ce récit. Un excellent film français avec un tout petit bémol pour la fin.

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