Mondociné

VICE VERSA de Pete Docter : la critique du film [Sortie Ciné]

Partagez cet article
Spectateurs

Vice_versa_affichenote 7.5 -10
Nom : Inside Out
Père : Pete Docter
Date de naissance : 2015
Majorité : 17 juin 2015
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h34 / Poids : NC
Genre : Animation

Livret de famille : Avec les voix (en VO) de Amy Poehler, Bill Hader, Mindy Kaling, Lewis Black, Phyllis Smith, Kaitlyn Dias, Diane Lane, Kyle MacLachlan…

Signes particuliers : Probablement l’un des meilleurs Pixar. En tout cas, l’un des plus intelligents jamais fait !

DÉCOUVREZ CE QU’IL SE PASSE À L’INTÉRIEUR DE VOTRE CERVEAU !

LA CRITIQUE

Résumé : Au Quartier Général, le centre de contrôle situé dans la tête de la petite Riley, 11 ans, cinq Émotions sont au travail. À leur tête, Joie, débordante d’optimisme et de bonne humeur, veille à ce que Riley soit heureuse. Peur se charge de la sécurité,  Colère s’assure que la justice règne, et Dégoût empêche Riley de se faire empoisonner la vie – au sens propre comme au figuré. Quant à Tristesse, elle n’est pas très sûre de son rôle. Les autres non plus, d’ailleurs… Lorsque la famille de Riley emménage dans une grande ville, avec tout ce que cela peut avoir d’effrayant, les Émotions ont fort à faire pour guider la jeune fille durant cette difficile transition. Mais quand Joie et Tristesse se perdent accidentellement dans les recoins les plus éloignés de l’esprit de Riley, emportant avec elles certains souvenirs essentiels, Peur, Colère et Dégoût sont bien obligés de prendre le relais. Joie et Tristesse vont devoir s’aventurer dans des endroits très inhabituels comme la Mémoire à long terme, le Pays de l’Imagination, la Pensée Abstraite, ou la Production des Rêves, pour tenter de retrouver le chemin du Quartier Général afin que Riley puisse passer ce cap et avancer dans la vie… vice_versaL’INTRO :

Chaque nouveau Pixar est un petit événement pour les amateurs d’animation et pour le cinéma en général. La qualité du travail du studio affilié à Disney n’est plus à démontrer, comme en attestent les nombreux chefs d’œuvre pondus par les artistes de la maison, qu’ils s’appellent John Lasseter, Brad Bird ou Pete Docter. Au point que depuis la création de l’Oscar du Meilleur Film d’Animation en 2002, pas moins de huit longs-métrages ont été nommés et sept d’entre eux, ont remporté la précieuse statuette. C’est justement l’un de ces artistes là que l’on retrouve en cet été 2015. Pete Docter, coréalisateur du somptueux Là-Haut en 2009, est de retour avec le très attendu Vice Versa, projet au concept délirant, plongeant le spectateur directement dans la tête d’une petite fille de 11 ans pour nous laisser entrevoir ce qu’il s’y passe et nous emmener à la rencontre de Joie, Tristesse, Colère, Dégoût et Peur, le quintet d’émotions qui régit le cerveau d’une pré-adolescente, en l’occurrence Riley, gamine pleine de vie mais qui dont la jeune existence vient d’être chamboulée par un bouleversement majeur : un déménagement qui l’a cruellement arraché à sa terre natale adorée. 28 ans après Le Voyage Intérieur de Joe Dante qui nous entraînait dans une exploration fantastique de notre corps à travers une odyssée SF, préparez à nouveau voyage plus… tête à terre !

vice_versa_2L’AVIS :

Si Pixar nous a habitué à la crème de la crème en matière de films d’animation, disons-le d’emblée, Vice Versa est sans aucun doute le film le plus créatif vu depuis fort longtemps. Pete Docter et ses équipes font étalage d’un imaginaire incroyable de richesse pour mettre en images un scénario brillant d’inventivité, apportant enfin quelque-chose de neuf sur l’existentialisme adolescent et pré-adolescent, tant labouré par le cinéma indépendant, anglo-saxon notamment. Une fraîcheur que seule l’animation pouvait visualiser de la sorte, puisque pénétrant littéralement dans la tête d’une enfant et décryptant avec brio et intelligence les mécanismes qui l’animent. Pur régal à la fois drôle, vivant et touchant, Vice Versa parvient à s’affranchir des limites de son idée conceptuelle pour proposer un spectacle trépidant, symbolisant à merveille tout le champ des possibles auquel peut ouvrir le cinéma d’animation.VICE_VERSA_4Fable magnifique et subtile sur l’évolution d’un enfant à travers la vie, naviguant entre humour, drame et aventure, Vice Versa épate de finesse et d’acuité sur son propos. Pete Docter serait le John Hugues de l’animation ? En tout cas, il retrouve cette justesse qui étreignait le cinéma de l’emblématique vétéran des eighties. Son petit bijou fourmille d’idées narratives et formelles qui joignent leurs forces pour peindre un portrait universel d’une rare profondeur, loin des productions d’animation naïves ne dépassant pas leur condition de conte. A la fois intellectuel, existentiel et philosophique, Vice Versa répond avec génie à son défi figuratif de mettre en scène le cerveau humain. Mieux, il le fait par une métaphore accessible à tous, associant des images et des représentations simples et ludiques, à une substance mirifique de fond aux nombreuses sous-lectures. Intelligible et fascinant à tous les âges, les petits adoreront, les plus grands en auront à apprendre, et ce spectacle familial devrait régaler à peu près tout le monde. Car comment ne pas résister à l’énergie communicative de Joie, qui trouve toujours le positif dans tout ? Comment ne pas s’attendrir de l’état mélancolique de Tristesse et sa bouille inlassablement dépitée ? Comment ne pas rire des accès des fureurs de Colère ou du caractère précieux de Dégoût ? Comment ne pas se laisser enivrer par la représentation brillante de la zone dédiée à la création de l’imaginaire, par celle de la mémoire qui ajoute/efface, par le concept des « îles » fédérant les grands axes de notre vie ou encore par le train de la pensée ou le plateau où sont mis en scène les scripts dirigeant nos gestes ? C’est ça Vice Versa, une quantité astronomique d’idées visuelles à la minute !221368.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxSi le film peut parfois souffrir d’un léger vacillement de l’équilibre fragile et ambitieux de son appartenance méta à la comédie dramatique, cherchant à faire coexister drôlerie et émotion mais au final, ne poussant pas suffisamment le curseur dans aucune de ces deux visées (on rit rarement aux éclats, pas plus qu’on ne versera de chaudes larmes), reste que Vice Versa est probablement le plus adulte des Pixar, une démarche qui ne se fait jamais au détriment des plus petits. C’est là le tour de force de la chose. En tout cas, au cours de cette traversée errant entre le conscient, l’inconscient et le subconscient, multipliant les allers et retours entre le monde réel et l’esprit matérialisé, c’est « Bonheur » qui prend les commandes de notre psyché.

LA BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Close
Première visite ?
Retrouvez Mondocine sur les réseaux sociaux