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THALE (critique)

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thale-2012Mondo-mètre :
note 6
Carte d’identité :
Nom : Thale
Père : Aleksander Nordaas
Livret de famille : Erlend Nervold (Elvis), Jon Sigve Skard (Leo), Silje Reinåmo (Thale), Morten Andresen (Hvittkledd)…
Date de naissance : 2012
Nationalité : Norvège
Taille/Poids : 1h16 – Budget NC

Signes particuliers (+) : Une belle légende du folklore nordique passée à la moulinette du film fantastique/d’épouvante. Le résultat a beaucoup de charme et captive sur sa courte durée.

Signes particuliers (-) : Un peu limité par son étroit budget, le film ne peut déployer toute sa thématique et reste cantonné à un niveau très (trop) modeste pour emporter totalement l’adhésion.

 

LA LÉGENDE DU GRAND NORD

Résumé : Deux nettoyeurs de scènes de crime ont pour mission de cleaner un cabanon au fond des bois. Ils y découvrent par hasard un sous-sol, le début des ennuis…

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Décidément, la Norvège ne s’arrête plus ! Nouvelle terre d’accueil européenne du cinéma de genre très productive (souvenez-vous de ces bijoux qu’étaient Troll Hunter ou Rare Export mais aussi le récent Exit Humanity, les moins récents Cold Prey ou Dead Sno…), le pays scandinave ne fait seulement parler de lui pour ses tristes tueries effroyablement spectaculaires mais également pour la vitalité de sa production cinématographique d’horreur. Nouvel exemple avec Thale, un film bien sympathique encore une fois fondé sur les mythes et légendes étranges du folklore du pays du grand froid. Cette fois, pas de Troll ou de Père Noël mais des « Huldres », sorte de fées des bois revêtant l’apparence de belles femmes au charme indéniable mais dotées d’une queue semblable à celle d’une vache. Et encore une fois, c’est sur un ton mi-décalé comique mi-fantastique que le film va narrer l’histoire de deux nettoyeurs de scènes de crime confrontés à une découverte surprenante dans un vieux cabanon au fin fond des bois où un double meurtre vient d’être commis. Inspectant un sous-sol qu’ils viennent de trouver, Elvis et Leo vont tomber sur une pièce sordide, sorte de laboratoire de recherche craspec. Et d’une baignoire remplie d’un liquide blanc immaculé où se plongent quelques tuyaux, va sortir une belle femme blonde nue, étrangement mutique et visiblement perdue.

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Thale est le premier long-métrage film du réalisateur Aleksander Nordaas qui jusque-là, s’était illustré essentiellement dans le registre du court-métrage (ainsi qu’un téléfilm). Avec un budget minuscule, ce qui se ressent notamment dans la qualité très vidéo de l’image et la durée sensiblement courte du film (1h17 générique compris), Nordaas arrive à néanmoins accoucher d’un film, certes pas impérissable, mais pas désagréable non plus, qui a pour lui un petit quelque chose d’attirant à l’image de sa « créature » (la troublante Silje Reinàmo).

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On ne gardera pas en mémoire ce premier essai de long-métrage mineur, handicapé par de nombreux défauts qui ne lui permettent jamais de se hisser au niveau d’un plus maîtrisé Troll Hunter ou Rare Export, pour rester dans le domaine du folklore fantastique norvégien. La narration est assez expéditive, le film dévoile ses coutures très (trop) rapidement et n’a pas le temps de ménager son suspens fantastique pas plus qu’il n’a le temps de se nourrir d’ambitions très élevées, se contentant d’en rester au niveau de la petite série B anecdotique. D’autant que Thale n’entre jamais de plein pied dans le terrifiant, freinant ses velléités de suspens pour privilégier un ton jouant sur la sensiblerie qui lui fait perdre pas mal en force. On notera également une mécanique globale s’articulant sur un arc dramatique assez limité dans son développement et dans ses enjeux, quand ceci sont compréhensibles, ce qui n’est pas toujours le cas malheureusement.

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Thale manque cruellement de beaucoup choses mais essentiellement d’ambitions pour le faire dépasser le stade de l’anecdote mineure. Mais là où nombre de films chutent dès le départ par leur banalité formelle et narrative inintéressante, l’effort de Nordaas parvient à se sauver grâce à des qualités qui, à défaut d’en faire un grand film tutoyant l’excellence, le rendent au moins plutôt agréable et sympathique, un soir de disette. Nordaas nous fait entrer, maladroitement mais entrer quand même, dans un univers comico-féérique et même si le film ne va pas bien loin dans son exercice, il agrémente sans peine sa courte durée sans jamais ennuyer. Il nous réserve quelques petites montées de tension, prévisibles mais plutôt efficaces et arrive à nous intéresser sans trop de peine à ses personnages (la belle Huldre comme les deux pieds nickelés qui servent de héros) et à son histoire, entre amusement et légende mystique que Nordaas essaie de matérialiser en images. Dommage qu’il soit un peu trop bâclé dans l’écriture, n’approfondissant pas assez sa thématique, pour convaincre sans partage. Mais ce thriller fantastique fantaisiste nous convie néanmoins dans un univers régulé par son atmosphère pour nous proposer au final un moment dépaysant pour peu que l’on accepte de se laisser guider par ce film si modeste qu’il essaie de compenser avec un peu d’ingéniosité et de poésie. C’est mignon mais ça aurait mérité plus.

Bande-annonce :

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