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STITCHES (critique – horreur)

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Spectateurs

Stitches-2012-Movie-Poster-600x888Mondo-mètre :
note 5.5
Carte d’identité :
Nom : Stitches
Père : Conor McMahon
Livret de famille : Thomas Knight (Tom), Ross Noble (Stitches), Shane Murray Corcoran (Vinny), Gemma-Leah Devereux (Kate), Thommas Kane Byrnes (Bulger), Eoghan McQuinn (Richie), Roisin Barron (Sarah), Hugh Mulhern (Paul)…
Date de naissance : 2012 / Nationalité : Irlande
Taille/Poids : 1h26 – Petit budget

Signes particuliers (+) : L’humour noir de ce clown donne au film un ton à mi-chemin entre le slasher très gore et la comédie très second degré. Quelques séquences improbables sont assez éclatantes.

Signes particuliers (-) : Plus bisserie cheap que série B efficace, Stitches a les défauts de ses qualités, lorgnant tellement vers la comédie sanglante déjantée aux effets gores cartoonesques, qu’il perd de vue ce qu’il aurait pu être, un slasher bien brutal.

 

« IL » EST REVENU !

Résumé : Un clown amoral meurt accidentellement lors d’une fête d’anniversaire, glissant et s’empalant sur un couteau dans une cuisine posé dans le lave-vaisselle laissé ouvert, sous les yeux d’enfants turbulents qui l’avaient quelque peu chahuté. Six ans plus tard, alors que Tom, qui n’a plus jamais fêté son anniversaire depuis le drame, organise une fête, le clown énervé revient d’entre les morts avec la ferme intention de se venger et de les massacrer un à un…

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Le clin d’œil au classique de Stephen King, devenu un téléfilm à succès qui a traumatisé toute une génération d’adolescents sous la direction de Tommy Lee Wallace, ne pourra pas être manqué. Car pour cette même génération, le cauchemar recommence. Conor McMahon y fait ouvertement référence pour son troisième long-métrage (après Dead Meat en 2004 et The Disturbed en 2009) avec cette histoire de clown revenant d’entre les morts pour massacrer du gamin devenu ado. Et encore, massacrer est presque un euphémisme. Présenté en France au PIFFF, Stitches, du surnom du clown dépeceur en question, a eu un joli succès au festival parisien, nommé dans plusieurs catégories comme celles du Prix du Jury de la compétition internationale, du Prix du Public ou du Prix Ciné + Frisson. Et même s’il repartira bredouille, battu par le Citadel de Ciaran Foy ou l’espagnol The Body d’Orio Paulo, Stitches s’y sera fait un nom pour les amateurs français de gore qui tâche.

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Venu d’Irlande, Stitches est une curiosité complètement déglinguée, assumant son postulat de grosse bisserie bien baveuse en plus d’être un slasher assez efficace. En fait, le film de Conor McMahon débute comme un slasher aux accents fantastiques avant de vriller vers la comédie ultra-gore complètement loufoque, injectée d’humour noir décalé et d’effets résolument cartoonesques et improbables. Loin d’un Vendredi 13 ou autre slasher plus classique, Stitches fait dans l’humour décapant dopée aux punchlines balancées par un clown en pétard et remonté à bloc, qui n’hésite pas à arracher des têtes, des bras et tout autre membre qui dépasserait un peu trop. Clairement, on est parfois à la limite du film Troma, le visuel en un peu plus soigné et encore que. Car Stitches alterne plans assez cinématographiques et effets gores rendus cheap par leur extrême second degré recherchant plus la marrade que l’horreur viscérale et brutale. Pour résumer, le film de McMahon ne se prend pas une seule seconde au sérieux et avance sur un ton justement clownesque, décalé et marginal, cherchant en permanence le rire dans le tragique et l’horreur comme lorsqu’une peste débile se reçoit un parapluie à travers la tronche, lui traversant le crâne de part en part gardant son œil au bout de sa pointe. Une séquence plus drôle qu’horrible d’autant qu’elle est agrémentée d’un bon « je t’ai pris par derrière » lâché par notre clown à l’humour bien à lui qui au passage, fait un joli pouet pouet avec un ballon gonflable sortant de sa braguette ! Tout le film de Conor McMahon pourrait être résumé avec cette séquence. Stitches fait sans cesse dans le gore irréel et absurde, poussé à l’extrême et avec une forte dérision cynique, ce qui lui donne un style plutôt sympathique quand il n’énerve pas.

Stitches

Car à force de trop jouer sur le ton de la comédie gore déglingo-potache, Stitches nous prive, même si cela ne semblait pas être dans ses intentions, d’un potentiel bon gros slasher efficace comme on manque un peu trop. Conor McMahon aurait peut-être pu essayer de canaliser ses fantasques accès de débordements humoristiques pour équilibrer son film bien à cheval sur deux registres, d’un côté le slasher sérieux qui dépote et de l’autre, la comédie gore qui tempère. Mais le cinéaste a clairement choisi son camp, le second, et ôte tout sérieux à son film dont le côté cartoonesque peut au final agacer, rendant les meurtres plus hilarants qu’efficaces. Un choix comme un autre mais qui afflige aussi au film un côté très cheap dommageable par moments.

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On est sans cesse tiraillé en tant que spectateur devant Stitches, entre l’acceptation d’une comédie horrifique complètement barrée refusant tout sérieux et toute tension pour se livrer comme une vaste blague régressive, et la frustration de voir le potentiel horrifique étouffé par les excès comiques tuant dans l’œuf la terreur et l’effraiement. Série B au budget assez faible, et ça se ressent dans des effets sanglants pas toujours aux petits oignons, Stitches est une surprise intéressante qui pourra autant ravir que rebuter. Le plus important est de savoir dans quoi l’on s’embarque pour ne pas être surpris par l’absence d’un ton ouvertement terrifiant, ce que le film n’est pas. Sitches recherche lui le fun décomplexé complètement con et le pastiche où le rire est roi par des gags gores aussi débiles qu’irréaliste-ment comiques. Nanar pathétique ou loufoquerie très chouette, à vous de voir comment appréhender cet objet extrême faisant tellement dans la surenchère que l’horreur y est remplacée par des éclats de rire. Assez lent à démarrer (il ne se passe pas grand-chose dans la première demi-heure) et loin d’être parfait, voilà en tout cas un film décalé qui propose une alternative aux communs slashers codifiés. C’est un style qui n’est pas sans nous rappeler quelque-chose… Très gore, cartonnesque et drôle… Conor McMahon nous souffle la réponse. Sa référence ultime pour Stitches ? Evil Dead ! Bon de là à les comparer, n’exagérons pas non plus mais c’est vrai qu’il y a l’idée dans cette virée sur un fleuve rouge orné de gags trash et irrévérencieux.

Bande-annonce :

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