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SOLEIL DE PLOMB de Dalibor Matanic : la critique du film

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soleil_de_plombnote 2 -5
Nom : Zvizdan
Père : Dalibor Matanic
Date de naissance : 2015
Majorité : 30 mars 2016
Type : Sortie en salles
Nationalité : Serbie, Croatie
Taille : 2h03 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de famille : Tihana Lazovic, Goran Markovic, Nives Ivankovic…

Signes particuliers : Un fond intéressant, égratigné par une forme qui laisse dubitatif.

L’HORREUR DE LA HAINE vs LA BEAUTÉ DE L’AMOUR

LA CRITIQUE

Résumé : Soleil de Plomb met en lumière trois histoires d’amour, à travers trois décennies consécutives, dans deux villages voisins des Balkans marqués par une longue histoire de haine inter-ethnique. Soleil de Plomb est un film sur la fragilité – et l’intensité – de l’amour interdit.soleil_de_plomb_5L’INTRO :

Trois chapitres pour trois histoires d’amour étalées sur trois décennies distinctes, avec comme dénominateurs communs, les haines inter-ethniques dans les Balkans et les mêmes comédiens qui interprètent à chaque fois des rôles différents. L’idée derrière Soleil de Plomb, drame serbo-croate lauréat du Prix du Jury dans la sélection Un Certain Regard au dernier festival de Cannes, était pour le moins surprenante. Ce premier film d’une trilogie à venir pour le réalisateur Dalibor Matanic, puise son cœur dans un vécu personnel, lui qui aura été confronté aux mentalités fermées face aux unions entre serbes et croates, avant, pendant et au lendemain d’une guerre dont les stigmates demeurent encore très présents dans les esprits.soleil_de_plomb_4L’AVIS :

1991, deux jeunes s’aiment passionnément et veulent fuir ensemble vers la ville pour échapper aux préjugés des campagnes contrariant leur amour. Le tort de ces deux tourtereaux est d’être serbe et croate, alors que les tensions et la haine inter-ethnique prennent une ampleur annonciatrice de la guerre. 2001, le pays est en reconstruction. Une histoire d’amour naît entre une jeune fille de retour dans la maison familiale ravagée par le conflit et un ouvrier du coin venu faire des travaux pour la remettre en état. La guerre a beau être terminée, leur appartenance ethnique reste un problème. 2011, les temps sombres semblent être loin désormais et la nouvelle génération veut oublier l’époque des affrontements. L’amour va t-il pouvoir enfin se sublimer au grand jour entre deux jeunes incarnant le renouveau ou le souvenir de la haine demeurera encore et toujours un poids ?soleil_de_plomb_2La démarche de Dalibor Matanic avait beau être très intéressante sur le papier dans sa volonté de scruter l’évolution de la société face aux problèmes ethniques, elle souffre des éternels défauts propres aux « films à sketches », à savoir les dangers du déséquilibre entre les segments. Et ce qui fera le plus de tort à Soleil de Plomb, c’est que ce déséquilibre sera progressif au fur et à mesure de l’avancée du film. En clair, un premier segment poignant et percutant, à n’en pas douter le meilleur du long-métrage. Mais derrière, le film ne sera qu’un déclin émotionnel permanent, nous laissant au final sur une mauvaise impression alors que sa partie la plus passionnante, est aussi la plus lointaine une fois l’arrivée du générique de fin. Le second segment, disproportionné et passablement plus long que les autres, peine à trouver son bon dynamisme et se traîne en longueur et en répétition. Le troisième, plus léger, ne présente un intérêt que de fond, alors que sur la forme, il n’a pas grand-chose à raconter et se révèle vite anecdotique. Le ressenti final ne rend finalement pas justice à Soleil de Plomb, qui se sera ouvert avec force mais se referme dans l’ennui. On retiendra tout de même de cet effort maladroit (toutefois à la mise en scène splendide), la pertinence de son propos sur l’absurdité de la guerre, de la vindicte et de la haine tueuse d’espoir et de lumière. Une absurdité qui, tant qu’elle ne sera pas dépassée, restera éternellement une épine dans le pied de toute société cherchant à marcher vers l’avenir.

LA BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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