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OPEN GRAVE de Gonzalo Lopez-Gallego [Critique – Sortie DVD/Blu-ray]

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Spectateurs

21054539_20131101145627774.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxMondo-mètre
note 5.5 -10
Nom : Open Grave
Père : Gonzalo Lopez-Gallego
Date de naissance : 2013
Majorité au : 03 mars 2015
Type : Sortie DVD, Blu-ray
Nationalité : USA
Taille : 1h42
Poids : 10 millions $
Genre : Horreur

Livret de famille : Sharlto Copley (John), Erin Richards (Sharon), Joseph Morgan (Nathan), Thomas Kretschmann (Lukas), Josie Ho (Brown Eyes), Max Wrottesley (Michael), Marta Szabo (Crone)…

 

Signes particuliers (+) : Thriller d’épouvante roublard, Open Grave s’amuse avec le spectateur en entretenant un parfum de mystère permanent sur ce qu’il raconte. Correct et efficace, il laisse néanmoins sur sa faim. On se demande quand même où est passé le talent de metteur en scène de Gallego entraperçu dans Les Proies

 

DES PROMESSES, TOUJOURS DES PROMESSES…

LA CRITIQUE

Résumé : Un homme se réveille dans un puits rempli de cadavres. Il se demande si ses sauveteurs sont responsables de ce massacre ou s’il est lui-même le meurtrier.352249.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxL’INTRO :

Cinéaste prometteur qui avait su nous séduire et surtout nous faire trembler de stress avec le thriller montagneux Les Proies en 2007, l’ibérique Gonzalo Lopez-Gallego n’a pas su derrière confirmer tout son potentiel et les attentes placées en lui. Son found footage spatial Appolo 18 s’est notamment fait retoqué par les amateurs de genre, globalement descendu en flèche alors qu’au final, il nous avait paru tout sauf honteux. Son tort était probablement de débarquer dans un contexte saturé en films évoluant sur le même registre. Deux ans plus tard, nouvelle démonstration, toujours dans le cinéma de genre, pour un metteur en scène qui semble fermement décidé à s’imposer sur la durée dans le paysage horrifique à l’instar d’un Eli Roth, Ti West et consorts. Parce qu’il a déjà touché au survival, parce qu’il a déjà touché au found footage à entité mystérieuse, Lopez-Gallego décide de se confronter à un autre registre et difficile de vous dire lequel…open grave

L’AVIS :

Pour être même plus précis, il est difficile de parler tout court de ce Open Grave, petit budget en huis clos ouvert sur une sorte d’île quasi-abandonnée et emmenée par un groupe réduit de personnages se réveillant étrangement dans ces contrées bizarres sans le moindre souvenirs. Quelque-chose semble clocher au-delà de ce black-out mais quoi ? Open Grave va alors dérouler son récit dans une dynamique inversée. Au lieu de partir d’un point A pour se diriger vers un point B, le film va effectuer le chemin inverse et au final, nous raconter une histoire que l’on a vu des centaines de fois mais d’une façon plus ou moins nouvelle. Ne dit-on pas souvent que le propre du cinéma est de raconter éternellement les mêmes histoires mais différemment ? Lopez-Gellago illustre en tout cas parfaitement l’adage. L’angle adopté fait que l’on suit avec un certain intérêt aiguisé ce suspens étrange qui ne dessinera que tardivement son sujet après avoir disséminé tout un tas d’indices dans une sorte de parcours à la Hansel et Gretel où il s’agit de remonter caillou par caillou un sentier nous menant vers sa révélation/explication. Car autant on a cette impression de ne rien comprendre à ce qui se trame sous nos yeux, autant c’est là tout l’intérêt de la chose. De la même manière que ses protagonistes qui se réveillent vierge de tout souvenir, le spectateur débute le film comme une page blanche qui va progressivement se remplir de mots sans cohérence ou lien apparent dans un premier temps, avant que l’accumulation finisse par nous aiguiller vers une voie que l’on comprendra plus ou moins vite selon la perspicacité de chacun à saisir de quoi il en retourne. Connectés les uns aux autres, ces indices nous amèneront à la lumière…open grave

Oui, mais de quoi parle donc Open Grave ?! Concrètement, on préfèrera ne rien vous dire de manière à vous ménager au maximum un suspens intact. Le simple fait de dire à quel registre appartient le film, reviendrait à lui couper l’herbe sous le pied en dévoilant son déroulement comme son dénouement. C’est un pari audacieux d’ailleurs tenté par Lopez-Gallego car pour qui saura déjà plus ou moins à quelle veine s’attache Open Grave, le film perdra d’emblée une majeure partie de son intérêt. Et soyons honnêtes, la seule véritable qualité de ce thriller à suspens horrifique est dans la façon dont il ré-agence une trame archi-rebattue. Pour le reste, cette œuvre mineure souffre de trop de défauts pour exister en dehors de son postulat narratif. Si l’espagnol nous avait plutôt impressionné par la maîtrise affichée par Les Proies, la mise en scène d’Open Grave est quant à elle nettement moins emballante. Confuse, peu agréable ou sans réel point de vue artistique, elle est quelque part à l’image d’un film qui lui-même a bien du mal à soutenir sa gageure. Open Grave n’ennuie jamais vraiment mais tarde cruellement à intéresser pleinement une fois sa présentation passée et son suspens installé. Son tronçon central semble tourner en rond à l’image de ses personnages et le cinéaste ne parviendra pas à convaincre totalement par une entame mystérieuse, un milieu efficacement tendu et un final révélateur inspiré. Si les deux extrémités du film passent l’épreuve, le reste se retrouve au rattrapage ou en clair, jamais catastrophique mais insuffisant. Open Grave appartient ainsi à cette catégorie largement fournie des films qui démarrent bien, qui finissent bien pour peu que l’on n’ait pas tout vu venir à des kilomètres, mais qui peine à alimenter et à faire tourner son noyau central, ici marqué par un festival d’incohérences, de facilités et d’illogismes. Une série B néanmoins correcte à défaut de confirmer le génie et la malice qu’elle semblait être partie pour afficher.

Bande-annonce :

Par Nicolas Rieux

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