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Le saviez-vous ? : le discours le plus court de l’histoire des Oscars

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Immense acteur de l’âge d’or d’Hollywood, William Holden était l’une des stars les plus en vues et les plus respectées de son époque. Sunset Boulevard, Sabrina, La Horde Sauvage, Network… Il serait trop long de dresser la liste de tous les chefs-d’œuvre et/ou classiques qui ont bénéficié de son indiscutable talent. Mais étonnamment, au regard de sa prestigieuse filmographie, sa seule récompense notable fut un Oscar pour l’excellent Stalag 17, le film culte de Billy Wilder sorti en 1953. L’un des rares films de sa carrière… qu’il ne voulait faire !

William Holden y incarnait le sergent J. J. Sefton, un officier magouilleur plutôt cynique et égoïste, prisonnier d’un camp nazi durant la seconde Guerre Mondiale. Les autres détenus vont le suspecter d’être un mouchard. Initialement, le rôle avait été écrit pour Charlton Heston mais une fois la production lancée, on se rendît compte que l’acteur ne collait pas vraiment au personnage. Kirk Douglas fut alors sondé mais il refusa. C’est là que le nom de William Holden est arrivé sur la table. L’acteur a immédiatement émis quelques réticences, réticences qui se sont confirmées quand Billy Wilder a refusé d’adoucir le caractère du personnage pour le rendre moins « détestable » aux yeux du public. Holden est allé voir la pièce d’origine et quitta la salle au bout d’un acte. C’était un non catégorique. Il ne le ferait pas. Dans un premier temps, il s’est dit que la lecture du scénario a changé sa vision des choses. La vérité sortira quelque temps plus tard. S’il a fait le film, c’est tout simplement parce que le studio avec lequel il était sous contrat (la Paramount) l’en a forcé. Très professionnel, l’acteur s’est plié sans rechigner et a donné le meilleur. Un « meilleur » qui sera finalement oscarisé.

 

25 mars 1984, Los Angeles accueille la 26eme cérémonie des Oscars. Arrive la catégorie « Meilleur Acteur » où concourt William Holden aux côtés de Burt Lancaster et Montgomerry Clift (pour Tant qu’il y aura des hommes), Marlon Brando (pour Jules César) et Richard Burton ((pour La Tunique). Alors que Lancaster et surtout M. Clift tenaient la corde dans les pronostics, surprise, William Holden l’emporte. Le comédien s’est alors pli à la tradition. Il s’est présenté sur scène, a récupéré sa prestigieuse statuette et s’est lancé dans un long discours : « Merci« . Avant de repartir aussi vite qu’il n’était arrivé. Un mot ! Enfin deux puisqu’il le répéta une seconde fois à voix basse. William Holden aura gravé dans le marbre le record du discours le plus court de l’histoire des Oscars.

 

 

Quelque temps plus tard, William Holden pris des semi-distances avec la Paramount, travaillant à cheval entre le studio et la Columbia qui avait racheté une partie de son contrat. Un bon moyen pour lui de pouvoir alterner les projets entre deux « univers », « patrons » et artistes. En revanche, de son côté, Billy Wilder prit des distances définitives et immédiates avec la Paramount suite à Stalag 17. En effet, juste avant le tournage, les pontes du studio à la montagne enneigée eurent le culot de demander au cinéaste de changer un « petit détail » dans son scénario : le lieu de l’action. Alors que l’histoire se déroulait dans un camp nazi en Allemagne, on demanda à Wilder de déplacer l’histoire plutôt en Pologne afin « de ne pas braquer le public allemand ». Une demande très mal reçue par un Billy Wilder furieux, lui dont les parents juifs étaient morts dans un camp de concentration allemand. Le cinéaste exigea des excuses qui ne vinrent pas, il quitta immédiatement le studio malgré l’énorme succès du film.

 

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