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LE PETIT PRINCE de Mark Osborne : la critique du film [Cannes 2015]

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note 5.5 -10
Carte d’identité :
Nom : Le Petit Prince
Père : Mark Osborne
Date de naissance : 2015
Majorité : 29 juillet 2015
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h48 / Poids : 60 M€
Genre : Animation

Livret de famille : Andrea Santamaria (le petit prince), Clara Poincaré (la petite fille), Florence Foresti (la mère), Marion Cotillard (la rose), Laurent Lafitte (le vaniteux), Vincent Cassel (le renard), André Dussolier (l’aviateur), Guillaume Galienne (le serpent), Pascal Légitimus (le policier), Vincent Lindon (le businessman)…

Signes particuliers : Dix ans de travail, un budget colossal, un casting voix exceptionnel et un conte de légende. Vivez ou revivez les aventures du Petit Prince (enfin presque) au cinéma, en 2D ou en 3D…

DESSINE MOI UN FILM D’ANIMATION…

LA CRITIQUE

Résumé : C’est l’histoire d’une histoire.
C’est l’histoire d’une petite fille, intrépide et curieuse, qui vit dans un monde d’adultes.
C’est l’histoire d’un aviateur, excentrique et facétieux, qui n’a jamais vraiment grandi.
C’est l’histoire du Petit Prince qui va les réunir dans une aventure extraordinaire. le_petit_prince_2
L’INTRO :

Présenté hors-compétition au dernier Festival de Cannes, Le Petit Prince est la dernière grosse démonstration de force de l’animation à la française qui n’a rien à envier aux meilleures dans le monde et dont on connaît pertinemment le talent et la qualité. Projet ambitieux confié aux bons soins de l’américain Mark Osborne (Bob L’Eponge, Kung-Fu Panda) et fruit d’un long travail de dix ans, Le Petit Prince, contrairement à son titre légèrement trompeur, n’ambitionnait pas de porter à l’écran fidèlement l’illustre conte poétique de Saint-Exupéry, mais de raconter une nouvelle histoire originale, dans laquelle viendraient harmonieusement s’insérer les éléments du récit qui a bercé toutes les jeunesses à travers le monde. En même temps, quel autre choix pouvait-il y avoir compte tenu du fait que la nouvelle est très courte à la base ? « Adapter » sans dénaturer en somme, voilà le défi. Et à l’audace narrative, répond une autre audace, formelle cette fois, le film d’animation français tentant le pari stylistique de mélanger stop-Motion et numérique pour différencier ses deux univers évoluant parallèlement tout en se rejoignant forcément à un moment où à un autre.le_petit_prince_3L’AVIS :

Le Petit Prince a laissé derrière lui une impression très mitigée du côté de la Croisette, partagée entre les louanges à la réussite magnifiquement rêveuse et les critiques les plus acerbes sur la refonte du matériau originel dans une histoire originale très discutée. Une chose est sûre, si Mark Osborne dit ne pas craindre la concurrence de Pixar, force est de constater que le travail du réalisateur s’est rangé sous forte influence d’un film emblématique du studio américain, le superbe Là-Haut (2009). Au point qu’on pourra voir clairement dans cette adaptation, un croisement évident entre le chef d’œuvre de Pete Docter et la tentative de transposition du livre de Saint-Exupéry. Une mauvaise chose ? Oui et non.le_petit_prince_4Avec son animation stupéfiante, son regard enfantin plein de douceur, son récit initiatique aventureux et son ode à la fertilité de l’imagination et à l’appréciation de la vie quitte à marcher hors des clous pour mieux la croquer à pleines dents, Le Petit Prince est une belle et tendre distraction globalement réjouissante et appréciable. Musiques mélodieuses qui restent en tête, personnages relativement attachants, formalisme splendide, récit trépidant et teinté d’humour, Le Petit Prince cumule une petite ribambelle de qualités indéniables. Dommage qu’elles se déploient conjointement à des défauts qui ont vite fait de ramener le film sur terre, le laissant contempler les étoiles (où se trouvent Là-Haut justement) d’un peu trop loin pour les saisir à pleines mains. Trop sage, trop lisse, curieusement trop enfantin aussi, le film de Mark Osborne se contente d’observer de loin les thématiques universelles développées dans le conte originel aux multiples niveaux de lecture sans vraiment s’y frotter dans les faits. Et si visuellement, il faut lui reconnaître une plastique formellement très belle, son univers demeure quant à lui un peu pauvre en terme d’imaginaire. Un comble pour une œuvre basée sur un conte cultivant le pouvoir de l’imagination ! Le Petit Prince n’arrive donc pas à reprendre à son compte, toute l’essence et la substance de fond du chef d’œuvre de Saint-Exupéry. Il parvient seulement à joliment brasser sa surface dans une histoire agréable mais un peu terne et à la poésie intermittente. C’est déjà pas mal et suffisant pour plaire aux plus jeunes mais contrairement au classique de la littérature, le film ne pourra prétendre à viser le statut d’œuvre intemporelle.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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