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LE DOSSIER ANDERSON aka LE GANG ANDERSON (critique)

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note 7.5
Carte d’identité :
Nom : The Anderson Tapes
Père : Sidney Lumet
Livret de famille : Sean Connery (Duke Anderson), Christopher Walken (The Kid), Dyan Cannon (Ingrid), Martin Balsam (Tommy), Ralph Meeker (Delaney), Val Avery (Parelli), Alan King (Angelo), Dick Anthony Williams (Spencer)…
Date de naissance : 1971
Nationalité : États-Unis
Taille/Poids : 1h39 – Budget NC

Signes particuliers (+) : Un remarquable thriller des années 70, typique de son époque : millimétré, précis, organisé, maîtrisé, concis et froidement efficace.

Signes particuliers (-) : x

 

GENTLEMAN CAMBRIOLEUR

Résumé : A peine sorti de prison, Duke Anderson monte un nouveau coup. Avec l’appui de sa maîtresse qu’il retrouve vivant dans un hôtel particulier composés d’appartement de luxe, il va remonter une nouvelle équipe pour organiser le cambriolage des richissimes appartements de l’immeuble…

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Cinéaste majeur du cinéma américain pendant plusieurs décennies, le récemment défunt Sidney Lumet a pondu chef d’œuvre sur chef d’œuvre avec une incroyable faculté à innover, à se montrer original, explorant sans cesse de nouvelles formes stylistiques, thématiques, de nouveaux horizons formels, en visionnaire et perfectionniste qu’il était, fort d’une mise en scène précise voire chirurgicale, comme de la grande horlogerie fine. Très à la mode dans les seventies, les films de « braquage » et de  » gros coups » étaient légion et nous ont offert les plus grands classiques du genre loin des récents remakes navrants style Ocean Eleven. L’inconnu de Las Vegas, L’Attaque du Métro 123, Thomas Crown… Autant de titres placés haut au panthéon du septième art.

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Avec Le Dossier Anderson (parfois titré de son appellation belge Le Gang Anderson), Sidney Lumet, cinéaste touche à tout s’étant frotté à peu près tous les genres, tente à son tour un hold-up aussi bien dans qu’en dehors de l’écran. Faisant appel pour la seconde fois après La Colline des Hommes Perdus, à l’acteur James Bondien Sean Connery, Lumet s’approprie le genre et ses codes alors en vigueur : un casse ambitieux, le recrutement d’une équipe fiable (allant du jeune fougueux avec Christopher Walken au vieux briscard avec Martin Balsam), une préparation lente, minutieuse et étudiée puis une exécution rythmée, haletante et rapide mais toujours calme et précise. Et au milieu de cette ambiance tendue comme un arc, une femme. Toujours. Son choix se portera sur la méconnue Dyan Cannon que certains reconnaîtront pour son rôle plus récent dans la série Ally Mc Beal.

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Comme on pouvait s’y attendre de la part d’un cinéaste qui a toujours su ménager un suspens terrible dans ses films, fort d’un sens inné de l’écriture, de la gestion de la tension et de la progression dramatique, Le Dossier Anderson brille par la maîtrise affichée. Récit à la dynamique calculée et millimétrée, il se veut aussi précisément huilé que l’histoire qu’il raconte. Mais en visionnaire qu’il était, Lumet ne se contente pas de la redite des classiques des années 60 (L’Inconnu de Las Vegas pour n’en citer qu’un). Le cinéaste va apporter sa touche magique pour rendre son métrage différent. Et ce sera, comme souvent chez lui, par le montage. Jouant sur une construction atypique faite d’allers et retours dans le présent et le passé, interrompant les scènes en plein milieu avant d’y revenir ensuite tels des décrochages dans le récit de quelqu’un qui raconterait les évènements, Lumet propose un film à la construction complexe et inventive. Il n’est ainsi pas loin de poser sa pierre à l’édifice des modèles intemporels du genre si son film n’était pas handicapé d’une touche un brin trop avant-gardiste à cause d’une musique, faite de sons stridents, perturbante par son extrême dissonance tranchante et sonnant aujourd’hui comme de l’expérimental dépassé. Un détail peut-être, mais qui donne un très léger retard au film sur ses « rivaux » dont la perfection aujourd’hui, reste encore indiscutable au point de devenir une matière à recyclage via des remakes inférieurs (L’Attaque du Métro 123 par Tony Scott, L’Inconnu de Las Vegas par Steven Soderbergh ou L’Affaire Thomas Crown par Mc Tiernan…).

Bande-annonce :

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