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LA CHUTE DE LONDRES de Babak Najafi : la critique du film

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note 2.5 -5
Carte d’identité :
Nom : London has fallen
Père : Babak Najafi
Date de naissance : 2014
Majorité : 02 mars 2016
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h39 / Poids : 60 M$
Genre : Action

Livret de famille : Gerard Butler, Aaron Eckhart, Morgan Freeman, Angela Bassett, Robert Foster, Radha Mitchell, Alon Aboutboul, Melissa Leo, Jackie Earle Haley, Walid Zuaiter…

Signes particuliers : Très bête, très fun, mais globalement moins bon que le précédent.

LONDON IS CALLING

LA CRITIQUE

Résumé : Les plus grands leaders du monde occidental sont attendus à Londres aux funérailles du Premier ministre britannique, mort dans des circonstances plus que douteuses. Mais ce qui avait commencé comme l’évènement le plus sécurisé de la planète tourne rapidement au désastre. Cible d’un complot terroriste, la capitale anglaise est mise à feu et à sang et la plupart des chefs d’état faits prisonniers. Seuls ont pu s’échapper le président américain et l’agent secret Mike Banning, qui vont devoir à la fois combattre pour survivre et mettre fin aux agissements des terroristes.la_chute_de_londres_5L’INTRO :

Il y a trois ans de cela, notre fibre geek amatrice de petits plaisirs coupables avait sacrément vibré devant la bonne vieille série B de derrière les fagots qu’était La Chute de la Maison Blanche, actioner ultra-bourrin devant lequel on avait pris un pied monstre à voir un Gerard Butler superpuissant, fracasser à tout-va du terroriste venu attaquer la Maison Blanche dans une opération attentat gigantesque. Le film, tout en efficacité signé du bien rôdé Antoine Fuqua, s’était alors imposé comme un beau succès au box office, engrangeant plus de 160 M$ pour un budget de seulement 70. De quoi donner de la suite dans les idées de producteurs bien décidés à faire fructifier l’affaire avec une suite lancée sur le mode du « encore plus spectaculaire ». Un peu comme 24 Heures Chrono et son Jack Bauer employé à plein temps pour contrer les sombres agissements terroristes ambitionnant de faire vaciller la toute-puissante Amérique, La Chute de Londres ressort son castagneur surentrainé Mike Banning (Gerard Butler toujours), qui lui aussi à fort à faire, puisque le voici de nouveau au cœur d’une nouvelle attaque visant cette fois-ci la capitale anglaise, victime d’une « agression » de très grande ampleur alors que tous les grands chefs d’Etats de la planète sont réunis pour les obsèques du Premier Ministre britannique récemment trépassé. Aaron Eckart et son regard d’endive ahurie renfile le costard du Président ricain, Morgan Freeman, Angela Bassett, Robert Foster, Radha Mitchell ou Melissa Leo viennent à nouveau récupérer leur chèque à la compta, et c’est parti mon kiki pour une bonne heure et demi d’action non-stop…la_chute_de_londres_6L’AVIS :

La Chute ou Londres, ou le syndrome Bad Boys 2 qui refait surface. En gros, un sequel placé sous la volonté de faire plus bourrin, plus spectaculaire, plus fun, plus drôle, plus tout en fait. Seule nuance dans le tableau, là où Michael Bay repoussait les limites du vulgaire après avoir empoché un budget de 130 M$ contre seulement 20 pour le premier, La Chute de Londres voit la crise légèrement érodé ses moyens financiers, cet acte II ne pouvant s’appuyer que sur 60 pétrodollars contre 70 pour son prédécesseur. Et ça se sent. Comme faire plus énorme avec moins d’argent ? Une équation économique insoluble qui touche aujourd’hui le monde entier, et à peu près tous les corps de métiers.

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Fidèle à la philosophie fondatrice de La Chute de la Maison Blanche avant lui, La Chute de Londres ambitionnait de proposer un nouveau concentré de générosité survitaminée avec un actioner tout aussi bisseux que son modèle, mais décuplant son impact spectaculaire à travers des explosions encore plus dévastatrices, des fusillades encore plus dantesques et des empoignades viriles encore plus sèches et bandantes. Et le réalisateur iranien Babak Najafi (qui a notamment officié sur la série Banshee) d’y parvenir dans une certaine mesure. Car La Chute de Londres s’avère aussi sympathique pour ses qualités que complètement débile à cause de ses mêmes qualités en question. Monument de connerie comme on les aime, qui appuie très fort sur tous les bons points de son aîné, La Chute de Londres dérape sur le tapis de ses intentions, cherchant à toujours « plus » au risque de basculer dans l’overdose.

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De l’action, il y a beaucoup beaucoup beaucoup dans La Chute de Londres. Plus, c’eut même été difficile voire indécent. Des punchlines déclamées avec un aplomb sans faille dans des situations où le Menen anti-transpirant est mis à rude épreuve, il y en également. Du spectacle fendard qui envoie le bois, tout pareil. De l’héroïsme à la vie à la mort, aussi, tout comme un bon petit vent d’air frais de patriotisme aussi fin qu’une blague de Jean-Marie Bigard. L’ennui, c’est que La Chute de Londres sert son fan-service avec un excès à la lisière de l’indigeste. On prend son pied comme un repas chez Flunch et son buffet à volonté avec frites à gogo, mais on en ressort avec un mal de ventre terrible, pour cause d’estomac prêt à nous ressortir du bide par quelque-part (on vous laisse le choix de l’endroit) tellement il n’a plus de place pour promouvoir son expansion. Entre un patriotisme risible tant il frise l’over-nationalisme douteux adossé sur les pires clichés possibles, un humour tellement productif qu’il en devient parfois balourd, des comédiens qui en font des caisses (mention à Eckhart, notre ahuri préféré), une mise en scène qui veut tellement déployer des couches de spectacle qu’elle en oublie toute dignité et tout son sens du montage (le chaos n’est finalement pas que dans l’histoire, il est aussi dans la mauvaise utilisation des plans-séquences ou dans les plans d’une seconde douze) et des incohérences à foison pour étaler lesdites couches de spectacle, La Chute de Londres finit par s’embourber dans un no man’s land séparant le camp du génialement fun et celui du nanar terrifiant de bêtise, à faire passer Michael Youn pour un prix Nobel littéraire.la_chute_de_londres_3Au final, La Chute de Londres reste néanmoins une sympathique distraction sur-efficace, à l’encéphalogramme plat. On s’amuse devant les montagnes de cadavres empilés, on rit de sa surréaliste invraisemblance générale (le film tente de se payer un léger appel du pied à l’actualité avec son histoire d’attentat orchestré dans l’ombre contre une capitale européenne), rien ne tient debout mais c’est pas grave, au diable la qualité, tant que la quantité est au rendez-vous. Une idéologie très (très très très) limitée mais qui continue de faire ses preuves. En revanche, difficile de cautionner les effets spéciaux affichant clairement le manque de moyens du long-métrage, et qui se payent sans aucun doute, la palme des pires SFX pour un « blockbuster » de cinéma de l’année ! C’est pas du DTV produit par Asylum mais franchement pas loin. Bref, une série B qui assume pleinement ses envolées de stupidité, bien lourdement réac, mais quand même décomplexée et rigolote aux encornures.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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