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JOHN WICK de D. Leitch et C. Stahelski
[Critique – Sortie DVD/Blu-ray]

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Spectateurs

John Wick afficheMondo-mètre
note 6.5 -10
Carte d’identité :
Nom : John Wick
Père : D. Leitch & C. Stahelski
Date de naissance : 2014
Majorité : 04 mars 2015
Type : Sortie DVD, Blu-ray
(chez Metropolitan Films)
Nationalité : USA
Taille : 1h41 / Poids : NC
Genre : Action

Livret de famille : Keanu Reeves (John Wick), Michael Nyqvist (Viggo), Alfie Allen (Oisef), Adrianne Palicki (Jenny), Bridget Moynahan (Helen), Ian McShane (Winston), John Leguizamo (Aureilo), Willem Dafoe (Marcus)…

Signes particuliers : John Wick ou l’art de l’actioner de série B simple, efficace et jubilatoire. Brut de décoffrage, un enchaînement radical de bastons et de gunfight sans prise de tête et ficelé avec un script tenant sur un coin de serviette. Que du plaisir.

DU PLAISIR, QUE DU PLAISIR, RIEN QUE DU PLAISIR !

LA CRITIQUE

Résumé : Depuis la mort de sa femme bien-aimée, John Wick passe ses journées à retaper sa Ford Mustang de 1969, avec pour seule compagnie sa chienne Daisy. Il mène une vie sans histoire, jusqu’à ce qu’un malfrat sadique nommé Iosef Tarasof remarque sa voiture. John refuse de la lui vendre. Iosef n’acceptant pas qu’on lui résiste, s’introduit chez John avec deux complices pour voler la Mustang, et tuer sauvagement Daisy… John remonte la piste de Iosef jusqu’à New York. Un ancien contact, Aurelio, lui apprend que le malfrat est le fils unique d’un grand patron de la pègre, Viggo Tarasof. La rumeur se répand rapidement dans le milieu : le légendaire tueur cherche Iosef. Viggo met à prix la tête de John : quiconque l’abattra touchera une énorme récompense. John a désormais tous les assassins de New York aux trousses.keanu-reeves-wants-revenge-on-the-set-of-john-wick_ugzt L’INTRO :

John Wick est un projet curieux de la tête aux pieds, série B d’action sur-vitaminée réunissant des talents très disparates. A la réalisation, David Leitch et Chad Stahelski sont deux cascadeurs reconnus dans le tout-Hollywood et qui tournent là leur premier film. A l’écriture, Derek Kolstad est un scénariste venu de l’univers des bisseries nanardesques de Dolph Lundgren. Devant la caméra, Keanu Reeves joue les vengeurs enragés et marche sur les plates bandes bourrines de Nicolas Cage et enfin, pour chapeauter tout ça, la Desperate Housewives Eva Longoria en est la productrice. WTF ?!John-Wick-Movie (11)L’AVIS :

Il y a Kubrick et il y a John Wick. Il y a Zach Snyder et il y a John Wick. Il y a Tarkovski et il y a John Wick. L’idée ? Tout simplement que John Wick ne cherche pas s’appuyer sur un script riche et élaboré, qu’il ne cherche pas à camoufler sa nature radicale derrière un quelconque pseudo-esthétisme supra-graphique, qu’il ne cherche pas à faire dans la poésie et la délicatesse auteurisante, pas plus qu’il ne vise un propos déguisé ou un quelconque message venant d’affabulateurs prêts à nous faire avaler des couleuvres. John Wick, c’est juste Keanu Reeves reconverti en mode badass, qui défonce du bad guys à tour de bras dans une série B aussi manichéenne et basse du front qu’elle est jouissive et distrayante ! Un exutoire à pulsions où, par surhomme interposé, on prend un pied monstrueux devant un délire entièrement dédié à la castagne nerveuse et sans concessions et au gunfight ultra-efficace. Juste du plaisir, que du plaisir, rien que du plaisir.John Wick Adrianne-Palicki

Passées les (brèves) politesses de présentation, John Wick entre dans le vif de son sujet et devient un actioner labellisé bourrinade ultra-violente, un déchaînement furieux et halluciné sur une heure trente, qui ne s’encombre ni de détails, ni de plausibilité et encore moins de finesse de style ou de rhétorique. Un seul mot d’ordre à tout ça : barbarie rentre-dedans 100% pure éclate, qui plus est relevée d’un soupçon d’humour complètement décalé (cet hôtel à tueurs est une idée aussi géniale que terriblement drolatique). Et de fait, on lui pardonne tout. De sa linéarité à son absence d’ambition autre que le plaisir régressif en passant par le jeu d’un Keanu Reeves, qui fait preuve d’une sincérité admirable mais qui essaie trop maladroitement d’apporter un chouilla de profondeur à son personnage là où le monolithisme d’un Nic Cage aurait été le bienvenu. Bref, on s’en fiche, c’est fun et c’est l’essentiel.3D-SB-JWICK

LE TEST BLU-RAY

Ce n’est pas parce que l’on distribue un « petit film d’action sans prétention » que l’on doit se sentir obligé de traiter sa sortie vidéo pardessus la jambe. Et bien des distributeurs pourront en apprendre du traitement accordé à John Wick par son éditeur Metropolitan. S’il n’a pas été un grand succès en salles, au moins il pourrait peut-être devenir un hit vidéo. Et pour cette raison et parce qu’un bon film mérite d’être considéré, Metropolitan a soigné l’édition numérique du film d’action porté par Keanu Reeves, avec une multitude de bonus intéressants qui viennent compléter une galette présentant VF, VOSTF et piste en audio-description pour les sourds et malentendants, tout ça derrière un bon Master-HD 5.1 qui envoie le bois, en français comme en anglais. Seul petit bémol à noter, un rendu image pas toujours optimal, parfois un peu granuleux ou manquant de profondeur dans la colorimétrie. Mais on chipote, rien de nature à crier au scandale, l’ensemble restant propre et travaillé.

John-Wick-Movie (1)

Premier supplément dans la longue liste proposée, un module jouissivement baptisé « Il ne faut pas faire ch*** John Wick« . L’occasion de découvrir le travail d’entraînement intensif auquel Keanu Reeves s’est adonné, 8 heures par jour, 5 jours par semaine. Les images de répétition des chorégraphies des combats et de pratique physique des arts martiaux sont entrecoupées d’interview des réalisateurs, des coordinateurs des cascades, des coach et de Keanu Reeves lui-même qui évoque cette expérience. Tous vantent l’implication impressionnante de l’acteur et pour une fois, les images sont là pour nous permettre de nous rendre compte à quel point il ne s’agit pas de langue de bois. jw_03716-e1413979691493Vient ensuite le module « La Cavalerie Arrive », une sorte de making of de 11 minutes revenant sur la genèse du projet, proposé par l’acteur aux deux jeunes cinéastes avec lesquels il avait travaillé sur son Man of Tai Chi. Tout le processus de mise en place de l’équipe y est détaillé entre interviews et nombreuses images du tournage et de la préparation (dont les réunions de travail ou de répétitions des textes). Ce module en profite également pour brosser un portrait des différents personnages en évoquant les comédiens qui les incarnent et en leur donnant la parole, d’Adrienne Palicki à John Leguizamo, en passant par Allen Alfie. Les autres suppléments, tous de courte durée (5 à 6 minutes) mais on ne peut plus intéressants, brassent divers sujets.  « Deux Hommes, un Destin » est consacré au duo de metteurs en scène et revient essentiellement sur leur expérience dans le registre de la cascade et de la chorégraphie de film d’action. L’occasion d’en apprendre davantage sur leur façon de les concevoir et surtout de les travailler, sachant que leurs méthodes appliqués ont fait de leur société, l’une des plus importantes à Hollywood dans ce domaine. « Le Code de Conduites des Tueurs » évoque quant-à lui, le monde des tueurs à gage dessiné dans John Wick et notamment cette trouvaille d’un hôtel de luxe officiant comme repère. « Le Red Circle » est entièrement dédié au décryptage de l’un des grands moments de bravoure du film, une scène d’action très étudiée, dans une boîte de nuit, planque de la mafia russe. Enfin, « La face Obscure de New York » détaille la vision de la ville par les cinéastes, désireux de développer un mythe urbain, une sorte de réalité alternative à celle que nous connaissons, cachée dans l’ombre et où se trame des choses que l’on n’imagine même pas. Variés et condensés pour être directs et efficaces, l’ensemble des bonus de ce John Wick sont passionnants et se regardent sans le moindre ennui, bien au contraire !

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