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HUNGER GAMES : LA RÉVOLTE Part. 1 de Francis Lawrence [Critique – Sortie DVD/Blu-ray]

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Spectateurs

438452.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxMondo-mètre
note 7.5 -10
Carte d’identité :
Nom : The Hunger Games : Mockingjay – Part 1
Père : Francis Lawrence
Date de naissance : 2014
Majorité : 19 mars 2015
Type : Sortie DVD & Blu-ray
(chez Metropolitan Films)
Nationalité : USA
Taille : 2h03 / Poids : 250 M$
Genre : SF, Action

Livret de famille : Jennifer Lawrence (Katniss), Josh Hutcherson (Peeta), Liam Hemsworth (Gale), Philip Seymour Hoffman (Plutarch), Julianne Moore (Coin), Woody Harrelson (Haymitch), Elizabeth Banks (Trinket), Donald Sutherland (Snow), Jeffrey Wright (Beetee), Stanley Tucci (Caeser), Natalie Dormer (Cressida), Jena Malone (Johanna), Willow Shields (Prim), Paula Malcomson (mère de Katniss)…

Signes particuliers : Scindé en deux chapitres, le dénouement de la saga Hunger Games commence avec ce troisième volet. Troisième et meilleur chapitre depuis le début !

HUNGER GAMES : L’EMBRASEMENT DE LA RÉVOLTE

LA CRITIQUE

Résumé : Katniss Everdeen s’est réfugiée dans le District 13 après avoir détruit à jamais l’arène et les Jeux. Sous le commandement de la Présidente Coin, chef du district, et suivant les conseils de ses amis en qui elle a toute confiance, Katniss déploie ses ailes pour devenir le symbole de la rébellion. Elle va se battre pour sauver Peeta et libérer le pays tout entier, à qui son courage a redonné espoir.hunger-games-3-la-revolte-partie-1-photo-5417fc543dad0 L’INTRO :

On avait été un peu déçu à l’automne dernier par Hunger Games 2 : L’Embrasement, épisode de transition entre le blockbuster initiateur plus « intimiste » et la suite d’une franchise souhaitant s’imposer comme une grande fresque SF dystopique riche en ambitions, mais qui au final n’embrasait pas grand-chose, nous encore moins. Ronronnant voire limite ennuyeux, manquant autant de rythme que d’énergie à tous les niveaux, Hunger Games 2 boitait par son incapacité à déployer adroitement la direction de son univers tout en affichant intensité et générosité du spectacle proposé. Nombre de chapitres dits « du milieu » dans ce type de saga ont connu ce problème, même si certains ont su faire démentir l’adage (L’Empire Contre-Attaque restant le meilleur exemple connu). Francis Lawrence, qui rempile pour la troisième fois, avait fort à faire pour corriger le tir et ce n’était pas mince à faire puisque La Révolte, chapitre final censé clore l’aventure, se voit scindé en deux longs-métrages, grande mode actuelle pour faire durer le plaisir (et prolonger le remplissage des tiroirs-caisses). Le cinéaste se devait donc de trouver le juste milieu pour équilibrer ce diptyque final sans que le meilleur ne soit uniquement l’apanage du prochain épisode. Tourné d’une traite pendant cinq mois avec le même casting et annoncé par une campagne promo, l’heure est venue d’entamer le dénouement des aventures de « Katniss le Mockinjay ».unger-games-la-revolte-partie-1L’AVIS :

Intelligent et spectaculaire, Hunger Games 3 relève bel et bien le défi de faire oublier la monotonie de son prédécesseur. Cet avant-dernier acte retrouve la rage du premier, conserve la noirceur et le désenchantement dystopique du second, et même s’il n’est pas (encore) un feu d’artifice côté spectacle, on sent la saga monter en régime en direction d’un dénouement s’annonçant fabuleusement épique et dense. Intelligent dans la construction des ficelles de son canevas politico-dramatique (des qualités que l’on prêtait faussement à un Captain America 2 il y a quelques mois et qui là, sont réelles et notables), HG3 prend des allures d’échiquier terrifiant où les forces en présence placent leurs pions par quelques coups de maître, tout en exaltant un souffle que l’on pressent dévastateur. Attention, on n’ira pas jusqu’à dire que le film est une brillante parabole fascinante de profondeur analytique, décryptant avec finesse les rouages d’une révolution. Il reste un divertissement assujetti à des codes de divertissement et se veut didactique, manichéen, et vise le grand public. Toutefois, ce troisième chapitre s’efforce de se calquer sur un arc narratif soutenant des enjeux passionnants et soudainement revigorés soumis à une soupape tenue par une noirceur cruellement réaliste, même s’il ne les assume pas tous et même s’il ne va pas toujours au bout de leurs possibilités dramaturgiques.unger-games-la-revolte-part 1On sent une puissance continue et contenue qui ne demande qu’à exploser et Hunger Games 3 se veut tout en tension grandissante. En tension mais aussi en émotion (outre celle de la présence importante d’un Philip Seymour Hoffman à qui l’on dit officiellement adieu à l’écran et auquel le film est dédié), le film comblant à ce niveau là, les lacunes de son prédécesseur. Structurellement construit avec beaucoup de discernement, HG3 est une introduction parfaite vers le final désormais très attendu. Sensationnellement haletant, visuellement somptueux, narrativement plein, émotionnellement plus grave et sérieux, ce nouveau chapitre propose un bel enchevêtrement entre adrénaline et récit initiatique, portrait politisé, tiraillements dramatiques et histoire intimiste, habilement insérée dans un univers global dépassant les seuls enjeux personnels. Tout cela pour peindre avec richesse, une insurrection montante et prête à collapser, en brossant au passage des thématiques allant de la mise en scène d’une propagande aux actes de provocation jalonnant le parcours vers la guerre civile, en passant par la conditionnement idéologique ou les difficultés à se positionner et à assumer des responsabilités acquises malgré soi. Hunger Games 3 : La Révolte s’impose comme un divertissement trois étoiles et mâture, s’illustrant par la pertinence de son écriture, par son absence de déchet, par sa réalisation propre, par ses nombreuses séquences pleine d’emphase et parfois même capables de poésie touchante, par son excellente et riche distribution, par sa BO élégante… Bref, par beaucoup de choses le plaçant dans le haut du panier de la dystopie sachant s’élever bien plus haut que le simple blockbuster couillon.

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LE TEST BLU-RAY

Fans de Hunger Games et amateurs de suppléments pour tout connaître de l’envers du décor d’un film, vous allez servi avec l’édition Blu-ray concoctée par Metropolitan, qui a réservé un bel accueil à l’arrivée en vidéo de ce troisième chapitre de la saga culte. Une édition truffée de bonus, tellement pléthoriques qu’il aura fallu deux galettes Blu-ray pour les faire tenir ! Des personnages à l’arc narratif, de chaque poste ou aspect de la réalisation et de la production à du contenu inédit, les nombreuses heures de suppléments autour de Hunger Games 3 proposent un panorama très complet des coulisses du film.

Le premier disque, où se trouve le film, sera davantage tourné vers les à-côtés inclassables, laissant toute la partie « making of » à la seconde galette. On y retrouve donc la version du film avec les commentaires audio du réalisateur Francis Lawrence, les bandes annonces en français et en anglais sous-titré, l’un des grands temps forts de la bande originale avec le clip de la chanteuse Lorde Yellow Flicker Beat, et enfin douze minutes de scènes coupées en vost. Globalement, des séquences à l’intérêt très limité et peu utiles au film et à la narration, si ce n’est une scène pertinente dans une serre avec une analogie guerrière entre les oiseaux et les hommes, ou une courte séance de maquillage drolatique où l’on pratique des essais sur Katniss avant qu’Effie ne vienne mettre un peu d’ordre dans tout cela.mockingjay-behind-the-scenes-3

La seconde galette est celle qui permettra une exploration totale des dessous du film, disséqué sous toutes ses coutures. Sorte de making of géant subdivisé en un amoncellement de plus petits modules spécifiques au volume variable (allant de dix à trente minutes) et brassant un peu tous les sujets, on se retrouve vite happé et captivé par une plongée approfondie et exceptionnelle dans les coulisses du film où à peu près tout le monde intervient, du réalisateur aux différents membres du casting, y compris les seconds rôles, de l’équipe de décoration aux production designer, des producteurs à la directrice de casting (l’incontournable Debra Zane), en passant par la maquilleuse, le chef costumier, le directeur de la photographie, les concepteurs des effets, les monteurs… Si ces modules pourront paraître parfois un brin confus dans leur agencement, certains associant des sujets que l’on aurait bien vu séparés par souci de fluidité et de concision (style « cascade et effets spéciaux »), ils s’avèrent en tout cas d’une incroyable exhaustivité, tenus à la faveur d’une passion évidente commune à l’ensemble de l’équipe, passion tellement bien rendue, que ce qui aurait pu être des suppléments lisses où tout le monde s’auto-congratule, devient un délicieux voyage en compagnie d’une véritable famille de cinéma constituée par un projet colossal mais fédérateur. C’est d’ailleurs ce qui ressort fréquemment des entretiens, l’esprit de famille développé sur le plateau, le plaisir des retrouvailles à chaque reprise, la complicité du casting, d’où quelques moments truculents dans les interviews, comme lorsque Jennifer Lawrence explique à quel point elle pouvait énerver ses partenaires en imaginant toujours le pire. « Et si le câble lâche là… On est morts hein !« BTS-Liam-and-Jen

Globalement, car les décrire dans le détail serait fastidieux, les différents modules estampillés « making of » et généreusement fournis en interview et en images du tournage, nous promènent dans le décryptage scénaristique de ce troisième chapitre, évoque le choix du scindage en deux parties et le choix plus délicat qu’il n’y paraît d’où marquer la coupure, partent à la rencontre des différents protagonistes impliqués, nous immiscent dans l’enregistrement de la BO ou encore, évoquent les lieux de tournage, essentiellement autour d’Atlanta. On y découvre également le travail effectué sur le design dystopique (avec des comparatifs entre les concept art et le rendu final), on part à la rencontre des maquilleurs et costumiers au travail impressionnant… Plus de 45 minutes (réparties sur deux modules) sont consacrées aux effets spéciaux, avec des illustrations en images des différentes étapes allant de la modélisation au travail de matérialisation par couches, ou la mise en avant des intentions d’un Francis Lawrence qui se refusait au tout-numérique quand une alternative pouvait se présenter. Les cascades sont également abordées (montrant la grande implication de Jennifer Lawrence), dix minutes sont dédiées à la suite de la saga. La musique, elle, fera l’objet d’un module séparé, au détour d’un entretien de 8 minutes avec la chanteuse Lorde, a qui a été confiée la direction musicale du film. Au final, il y a bien peu de questions auxquelles vous ne trouverez pas de réponse dans ces suppléments massifs, et les commentaires audio de Francis Lawrence seront là pour compléter votre curiosité sur des détails plus spécifiques.BTS-Jeffrey-and-Francis

Reste un grand absent de ce voyage autour du film et ces suppléments ne pouvaient passer à côté de l’hommage. Vous l’aurez deviné, il s’agit du grand Philip Seymour Hoffman, tristement disparu en février 2014, peu de temps après la fin du tournage. Dans un module à part, émouvant mais d’une grande dignité, l’ensemble de la distribution couvre d’éloges un acteur au talent inné, avec qui travailler était manifestement un bonheur indescriptible. Sur un peu plus d’une dizaine de minutes, s’expriment Jennifer Lawrence (aux bords des larmes), Francis Lawrence, Paula Malcomson, Jena Malone, Elizabeth Banks, Josh Hutcherson, Jeffrey Wright, les producteurs, Julianne Moore… Jamais racoleur, ce sont surtout sa façon de travailler, sa personnalité, ses qualités reconnues par tout le métier, ou les bons souvenirs qui sont mis en avant avec délicatesse et décence.Capture d’écran 2015-03-23 à 11.38.59

L’aspect technique sera en définitive, peut-être la petite faiblesse que l’on pointera du doigt dans cette édition tant attendue. On y relèvera un contraste général un peu fade, l’image à la netteté irréprochable manquant d’un peu de relief et surtout de piqué. Un faux pas que l’on retrouve également côté son, avec une carence en profondeur et en volume dans la plupart des scènes intimistes. S’il se réveille un peu lors des passages plus épiques, la puissance sonore reste en-deçà des attentes espérées, malgré un bon équilibre et une honnête répartition sur ses cinq canaux.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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