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HOBO WITH A SHOTGUN (critique – horreur)

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note 3.5
Carte d’identité :
Nom : Hobo with a Shotgun
Père : Jason Eisener
Livret de famille : Rutger Hauer (Clochard), Pasha Ebrahimi (Bumfight Filmmaker), Robb Wells (Logan), Brian Downey (Drake), Gregory Smith (Slick)…
Date de naissance : 2011 (sortie DVD le 05/10/11)
Nationalité : États-Unis, Canada
Taille/Poids : 1h25 – 3 millions $

Signes particuliers (+) : Un délire grindhouse complètement barré reproduisant bien l’idée de ces bisseries débiles de l’époque. Et Rutger Hauer est bien badass !

Signes particuliers (-) : Là où un Planet Terror ou un Bad Ass étaient sympa, ce Hobo with a Shotgun est bien trop nanardesque pour convaincre et d’un hommage au style grindhouse, on dérive dangereusement vers le Z à la limite du Troma bien trop excessif en tout.

 

SOS D’UN SDF EN COLÈRE

Résumé : Dans un avenir proche où le monde est en proie au chaos et à la violence, où les sociétés traditionnelles semblent s’être effondrées, un pauvre SDF est écoeuré par ce qu’il voit autour de lui, dans les rues, au quotidien. Des gens torturés et tués en plein jour et en pleine rue, des femmes et des enfants battus, violés, assassinés. La violence est devenue quelque chose de normal que personne ne se charge de contrôler. Jusqu’au jour où ce SDF, qui n’aspire qu’à la tranquillité, décide de prendre les choses en main. Armé d’un fusil à pompe, il va se lancer dans un nettoyage radical des rues, éliminant délinquant, pervers, pédophile, violeur, assassin etc.…

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L’INTRO :

A la base, Hobo with a Shotgun était l’un des délirants faux trailers entrecoupant le dytique Grindhouse des amis Tarantino et Robert Rodriguez. Pour mémoire, les deux films barrés qu’étaient Planet Terror et Boulevard de la Mort étaient séparés par une série de fausses bandes-annonces de films imaginaires et déjantés dont certaines, devant le succès rencontré et le buzz déclenchait par ces petits segments décalés, font maintenant l’objet d’adaptations réelles au cinéma. Après un Machete assez moyen qui aurait pu être bien meilleur si Rodriguez s’en était occupé sérieusement plutôt que de bâcler le film à la va-vite, voici venir Hobo with a Shotgun partant lui aussi d’un concept totalement Grindhouse aussi simple que barré : un SDF décide de faire régner la justice, à grand coups de fusil à pompe. C’est con, expéditif mais efficace. Traduction, c’est de la pure série B grindhouse qui au passage, ressuscite un acteur de légende avec cette vieille trogne burinée de Rutger Hauer !

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L’AVIS :

Le film de Jason Eisener réussit-il à transformer l’essai semi-loupé par son prédécesseur Machete ? La réponse est non, bien au contraire, le tir étant encore plus raté et le ballon encore plus loin hors des limites du terrain ! Hobo with a Shotgun est une question d’attentes. Qu’attendez-vous réellement du film ? Qu’espérez-vous voir ? Si le pitch alléchant et le fait qu’il s’inscrive dans le projet grindhouse initié il y a 4 ans, laisse présager une version trash et badass du Justicier dans la Ville, fleuron du vigilante flick avec Charles Bronson, croisé avec Machete, on est bien loin du compte. Jason Eisener y aurait justement gagné à placer son film dans un univers réaliste et sordide quitte à conserver cet aspect légèrement anticipatoire d’une société déchue et perdue. Mais en l’état, l’univers proposé par le réalisateur ressemble davantage à une caricature grossière, grotesque et outrancière d’un univers anarchique à la The Crow, Les Guerriers du Bronx ou Les Prédateurs du Futur avec des relents de Mad Max. En clair, une société qui s’est effondrée, des punks partout, la violence à tous les coins de rue qui ne se cache même plus y compris pour les pires atrocités, un truand en chef, sorte de grand manitou contrôlant la ville etc. Le plus gros défaut du film est de complètement avoir écarté tout réalisme et toute réalité badass pour tomber dans l’outrance démesurée et la caricature potache. A aucun moment Hobo with a Shotgun ne ressemble à un film hommage et référentiel au polar grindhouse des seventies. Son exagération systématique dans le gore, les personnages, les situations violentes ou les dialogues, le renvoie plus à un film de la firme Troma, bis et fauché qu’à un vrai film déjanté, hardcore, nerveux et virilement badass. Tout tombe dans le ridicule, certainement assumé, mais qui décrédibilise l’ensemble le faisant basculer dans le grotesque le plus caricatural possible. Eisener prend bien soin d’en rajouter systématiquement dans la démesure, le sanguinolent cheap et ridicule et foire complètement ce qui aurait pu être une excellente version revisitée du Justicier dans la Ville. Mais ici, point de réalisme d’anticipation dans sa description d’une société en proie au chaos. Hobo with a Shotgun enchaîne les gerbes de sang, les ventres étripés, les punks dégénérés ultra-violents torturant, violant, tuant à tout bout de champ pour le plaisir dans un grand-guignolesque affligeant de débilité.

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Le film d’Eisener aurait pu être un bis brillant et référentiel. C’est au final un Z ridicule mal filmé qui n’a de référentiel que son inspiration des films Troma. Un ratage qui semble, cela dit, être apprécié à la vue de ses notations sur IMDB ou Rotten Tomatoes. Tout doit dépendre donc de l’angle de vision avec lequel on l’aborde entre conscience du pastiche potache ou volonté d’un hommage au vigilante flick râpeux et âpre. Les premiers seront servis, les seconds seront déçus.

Bande-annonce :

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