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WHITE RIOT de Rubika Shah : la critique du film

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Carte d’identité :
Nom : White Riot
Père : Rubika Shah
Date de naissance : 2019
Majorité : 05 août 2020
Type : sortie en salles
Nationalité : Angleterre
Taille : 1h20 / Poids : NC
Genre : Documentaire musical

Signes particuliers : Un documentaire instructif et une piqure de rappel importante.

 

CONTRE LE RACISME

NOTRE AVIS SUR WHITE RIOT

Synopsis : Royaume-Uni, fin des années 70, en pleine explosion punk : face à la montée de l’extrême- droite nationaliste et raciste, un groupe de militants choisit la musique comme arme. C’est l’aventure de Rock Against Racism qui, avec The Clash en première ligne, va réconcilier sur des rythmes punk, rock ou reggae les communautés d’un pays en crise.

Éric Clapton, David Bowie, Rod Stewart. Tout le monde connaît ces trois légendes pour leur apport considérable à l’histoire de la musique. Ce que l’on sait moins, c’est à quel point ils ont pu dire « de la merde » (pour citer White Riot) à une époque où la Grande-Bretagne vacillait socialement et lorgnait dangereusement vers un nationalisme populiste, pour ne pas dire fasciste. Pour David Bowie, l’Angleterre des années 70 était prête pour « accueillir un leader fasciste ». Pour Éric Clapton, il fallait bouter les immigrés hors du pays avant que le pays ne devienne « une colonie noire ». Pas mieux du côté de Rod Stewart qui, comme Clapton, soutenait ouvertement Enoch Powell, dont les idéaux proches du nazisme, prônaient une race blanche supérieure à préserver. Si certains se sont excusés, mettant ça sur le compte de la prise de drogue excessive (Bowie notamment), il n’empêche que la montée fragrante du racisme dans le pays a inquiété, au point de donner naissance au mouvement Rock Against Racism, campagne anti-racisme marquée par un concert légendaire emmené notamment par les Clash et par un fanzine ultra-engagé.

White Riot revient sur l’histoire du mouvement en dressant un portrait terrible de la Grande-Bretagne des années 70. A grand renfort d’archives et d’interview, le film de Rubika Shah retrace une rébellion artistique qui s’est prolongée en une rébellion sociale d’ampleur, façonnant le visage de l’Angleterre à venir. Formellement, White Riot est pensé et construit à l’image de l’univers dans lequel il nous immerge, énergique, engagé, voire punk. Instructif, le documentaire de Rubika Shah nous rappelle et nous interpelle sur ces heures sombres de la Grande-Bretagne en faisant écho au présent alors qu’un peu partout en Europe (et dans le monde), la progression des nationalismes extrêmes se répand comme de la gangrène. Et l’alerte de résonner encore et encore, le combat d’hier n’est pas terminé, la lutte contre toute forme de racisme continue.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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