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TOP GUN MAVERICK de Joseph Kosinski : la critique du film

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Nom : Top Gun Maverick
Père : Joseph Kosinski
Date de naissance : 2018
Majorité : 25 mai 2022
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 2h11 / Poids : NC
Genre : Action, Aventure

Livret de Famille : Tom CruiseMiles TellerJennifer Connelly, Jon Hamm, Glen Powell, Lewis Pullman, Ed Harris, Val Kilmer…

Signes particuliers : Une bonne suite, carrée, calibrée, fun. 

Synopsis : Après avoir été l’un des meilleurs pilotes de chasse de la Marine américaine pendant plus de trente ans, Pete “Maverick » Mitchell continue à repousser ses limites en tant que pilote d’essai. Il refuse de monter en grade, car cela l’obligerait à renoncer à voler. Il est chargé de former un détachement de jeunes diplômés de l’école Top Gun pour une mission spéciale qu’aucun pilote n’aurait jamais imaginée. Lors de cette mission, Maverick rencontre le lieutenant Bradley “Rooster” Bradshaw, le fils de son défunt ami, le navigateur Nick “Goose” Bradshaw. Face à un avenir incertain, hanté par ses fantômes, Maverick va devoir affronter ses pires cauchemars au cours d’une mission qui exigera les plus grands des sacrifices.

 

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NOTRE AVIS SUR TOP GUN MAVERICK

L’immortel Tom Cruise renfile son blouson de cuir, enfourche sa moto et fonce à toute berzingue vers la base de Top Gun pour reprendre du service aux manettes d’avion de chasse supersoniques ! 36 ans après le classique de Tony Scott qui avait fait « décoller » sa carrière, Tom Cruise s’envoie de nouveau en l’air (on va tous les faire, vous êtes prévenus !) dans une suite attendue depuis des lustres (le tournage a eu lieu en 2018). Une suite dirigée par un Joseph Kosinski qui retrouve Tom Cruise après leur collaboration sur le mésestimé Oblivion. Adepte des sensations fortes après avoir accompli pelletée de prouesses, l’acteur amateur de sensations fortes pilote cette fois un vrai F-18. Un exploit de plus à son tableau de chasse.
On pourrait passer une heure à raconter les coulisses d’un tournage physiquement et logistiquement hallucinant. Mais que vaut le film qui s’apprête à être présenté en grande pompe au festival de Cannes ? Ressortir comme ça de vieilles madeleines des années 80 a toujours été un exercice périlleux. A cela s’ajoute un développement laborieux qui s’est étiré en longueur entre 2010 et 2018. L’attente valait-elle la peine ? Vu le capital fun du résultat, on va dire que oui.
Au fond, Top Gun Maverick est le blockbuster programmatique par excellence. On sait ce que l’on vient chercher, on sait ce que l’on va voir, on sait comment tout sera raconté, on connaît les intentions. Et c’est peut-être pour ça que ça marche au final, parce que le film s’applique à bien faire ce qu’il souhaitait faire, ni plus ni moins. Tom Cruise est la star, la nostalgie du premier est poussée à Mach 10, la musique culte d’Harold Faltermeyer lance d’emblée les festivités, le scénario tricote une histoire calquée sur un original réactualisé juste ce qu’il faut et puis des avions, des avions et encore des avions au milieu d’un iconisme total dévoué à la gloire de la superstar qui porte l’engin sur ses épaules. Connaissant le perfectionnisme cruisien (acteur et producteur), on se doutait bien qu’il ne laisserait pas son bébé se crasher comme un bleu à flanc de montagne. Tout a donc été étudié, ficelé, peaufiné, pour confectionner une suite au fuselage solide.
Côté scénario, certes ça ne vole pas haut (on va tous les faire qu’on vous dit !) mais dans le même temps, l’original ne volait déjà pas bien haut de base avec son allure de série B semi-nanardesque (c’est d’ailleurs ce visage qui a motivé la parodie Hot Shot). Qu’importe cela dit, Top Gun Maverick ne cherche pas à se vendre comme un monument d’intelligence, il s’efforce simplement d’être suffisamment carré et calibré pour que l’envol fonctionne et procure l’intensité requise, dans l’action comme dans l’émotion. Une action qui se traduit par des images aériennes toujours aussi spectaculaires, filmées avec panache par un Kosinski en bon exécutant des désirs cruisien. Une émotion qui s’incarne, elle, dans deux choses, la présence de Val Kilmer d’abord (gravement marqué par son cancer de la gorge et à qui Cruise a offert une apparition digne et émouvante) et le ton doucement crépusculaire du film, par ailleurs. Car au fond, il est un peu question de transmission là-dedans. Si Tom Cruise n’est pas encore un Stallone prêt à raccrocher son costume d’action guy, le film fleure bon ce parfum de temps qui passe et chaque jour dirige l’acteur plus proche de la fin que du début. II en est fortement question aux recoins du scénario coécrit à plusieurs mains (dont celles d’Ehren Kruger et Christopher McQuarrie). Rock star prometteuse en 1986, Maverick est aujourd’hui un homme du passé, en pleine transition. La fin approche mais… « not today » comme il dit. Derrière ces mots, ceux de Tom Cruise. Oui, un jour viendra où il ne pourra plus accomplir des exploits retentissants… mais « pas aujourd’hui », pas encore. Et le film de Kosinski de s’imposer ainsi comme une statue cinématographique glorifiant la star messianique qu’il est, vieillissante peut-être mais encore plus vaillante que tous les petits bleus qui débarquent pour tenter de prendre sa place.
Côté mise en scène, Top Gun Maverick est un savant mélange de modernité et de nostalgie. Modernité du spectacle, nostalgie de l’iconisme d’un premier film devenu culte avec le temps. Le film de Kosinski balance pas mal de moments de bravoure assez dingues, il réussit à garder l’esprit de l’original (à tous les points de vue) et l’on a parfois plus l’impression d’être dans un prolongement du film de Scott que dans une suite opportuniste des décennies plus tard. Et dire qu’il débutait avec un gigantesque faux raccord inquiétant (oh il fait nuit, mais il faisait jour il y a deux minutes ?!). Pardonné. Pardonné car Top Gun Maverick est vraiment un chouette revival, une sorte de blockbuster à l’ancienne comme on en fait plus des masses aujourd’hui. Oui c’est pas finaud, mais il est porté par cette sorte de plaisir du cinéma-spectacle adoubé par une sincérité totale. Ce petit détail qui fait qu’il passe d’un simple vol de reconnaissance à une ébouriffante virée supersonique.

Par Nicolas Rieux

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