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THE BOOKSHOP d’Isabel Coixet : la critique du film

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La Mondo-Note :

Carte d’identité :
Nom : The Bookshop
Mère : Isabel Coixet
Date de naissance : 2018
Majorité : 19 décembre 2018
Type : Sortie en salles
Nationalité : Espagne
Taille : 1h52 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de famille : Emily Mortimer, Bill Nighy, Patricia Clarkson, Frances Barber, James Lance, Honor Kneafsey…

Signes particuliers : Une petite mignardise touchante et pas si bête.

LE SUCCÈS DES « CÉSAR » ESPAGNOLS

LA CRITIQUE DE THE BOOKSHOP

Synopsis : En 1959 à Hardborough, une bourgade du nord de l’Angleterre, Florence Green, décide de racheter The Old House, une bâtisse désaffectée pour y ouvrir sa librairie. Lorsqu’elle se met à vendre le sulfureux roman de Nabokov, Lolita, la communauté sort de sa torpeur et manifeste une férocité insoupçonnée.

Lauréat de trois Goyas (l’équivalent des César en Espagne) dont celui du meilleur film et de la meilleure réalisation, The Bookshop est le nouveau long-métrage de la cinéaste catalane Isabel Coixet qui, une fois n’est pas coutume, s’entoure d’une distribution internationale pour donner vie à cette adaptation d’un roman de Penelope Fitzgerald paru en 1994. Bill Nighy, Patricia Clarkson ou encore Frances Barber accompagnent la gracieuse Emily Mortiner, dans ce drame qui va se jouer dans une fictive bourgade reculée du Suffolk, où une passionnée de littérature va ouvrir une modeste librairie dans la vieille bâtisse ancestrale qu’elle vient d’acheter. Mais si son entreprise va en séduire certains, elle va en revanche déplaire à Violet Gramart, puissante notable du coin qui ne goûte peu aux désaccords, et qui avait d’autres projets pour ces lieux incarnant l’âme et l’histoire de sa ville…

Sur le calendrier des sorties ciné, The Bookshop a tout du petit film anecdotique coincé entre deux blockbusters de fin d’année plus rutilants et plus exposés. Pourtant, du haut de sa douce et délicieuse simplicité, le film d’Isabel Coixet est un petit phare de beauté dans un paysage assombri par les sorties commerciales sans saveur de Noël. Sur la foi d’une histoire inscrite dans le microcosme d’une petite bourgade anglaise, Isabel Coixet parle d’art, de politique, de passion et surtout des êtres humains, dressant le triste constat d’un monde où la bassesse humaine a souvent raison des gens bien, et où la réelle noblesse n’est pas forcément un titre mais plutôt une question de cœur. Servi par d’excellents comédiens et animé par une tendre humanité qui répond à une belle poésie mélancolique, The Bookshop est un film humble, qui n’évite pas quelques clichés notamment dans son décorum flirtant avec le so british très carte postale, mais qui évite en revanche le ridicule dans lequel il aurait pu s’abîmer grâce à son refus de se cantonner à la jolie mignardise inoffensive. Derrière ses belles images et son étalage de bon goût, un côté sombre se dessine, lequel va accompagner le récit de bout en bout. Et c’est probablement dans ce visage que le film d’Isabel Coixet séduit le plus, parce qu’il ne cherche pas à toujours tout appuyer de façon mélodramatique à la manière d’un Cercle Littéraire de Guernesey et qu’il privilégie une certaine pudeur émotionnelle qui relègue son apparente naïveté derrière les ombrages d’une noirceur discrète mais bel et bien présente. The Bookshop n’est peut-être pas un grand film mémorable, ce qui explique les dures critiques étonnées de sa présentation à la dernière Berlinale, mais une œuvre de charme aux allures d’attachante parenthèse douce-amère.


BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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