Nom : Les Femmes au Balcon
Mère : Noémie Merlant
Date de naissance : 11 décembre 2024
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h43 / Poids : NC
Genre : Comédie noire
Livret de Famille : Souheila Yacoub, Sanda Codreanu, Noémie Merlant…
Signes particuliers : D’amusant à agaçant.
Synopsis : Trois femmes, dans un appartement à Marseille en pleine canicule. En face, leur mystérieux voisin, objet de tous les fantasmes. Elles se retrouvent coincées dans une affaire terrifiante et délirante avec comme seule quête, leur liberté.
NOÉMIE MERLANT PASSE DERRIÈRE LA CAMÉRA
NOTRE AVIS SUR LES FEMMES AU BALCON
Tout commençait pas si mal. Comme si le cinéma pétillant d’Almodovar avait rencontré la folie décalée d’Alex de la Iglesia, et qu’ensemble ils soient allés trouver la verve féministe d’une Emerald Fennell en mode Promising Young Woman. Mélangeant les genres, jouant avec un univers mi-fou mi-hystérique, mordant avec une verve féministe bien enragée dans le steak d’un patriarcat soudainement émasculé, Noémie Merlant signait une farce drôlissime au propos évident. Marre des hommes castrateurs, marre des hommes violents, marre des hommes qui n’écoutent pas, marre des hommes égoïstes, l’heure de la révolte des femmes contre les violences physiques, sexuelles ou sexistes a sonné. C’était piquant, libre, extraverti, jouissif, déjanté, engagé. Et puis patatras. Plus Noémie Merlant déroule son scénario (coeécrit avec Céline Sciamma) et plus Les Femmes du Balcon part dans tous les sens pour s’abîmer dans un gros bordel cacophonique à la fois amusant et barré dans l’idée mais laborieux et confus à l’écran.
Dans ce foutoir aussi organisé qu’une chambre d’ado mal rangée, il y a de la comédie romantique, de la comédie horrifique, du thriller, du drame psychologique, du fantastique, du féminisme, de l’érotisme, de la satire, de la farce, du burlesque, du rocambolesque, de la gaudriole et même des pointes de gore… Et le film de devenir un bazar entassant des tas d’idées intéressantes mais qui se diluent dans ce jeu frondeur à demi-maitrisé. Son female gaze exprime beaucoup de choses qu’il est encore nécessaire d’exprimer car même si les temps changent, certaines visions dominantes ont encore la vie dure. Sur les femmes, sur le corps de la femme, sur la parole des femmes, sur le regard sur les femmes… Tout un tas de scènes sont bien senties, tout un tas de scènes sentent éminemment le vécu, tout un tas de scènes ont des choses à dire (et de bonnes choses). Et on aime la manière rageuse, ironique ou crue avec laquelle Noémie Merlant les exprime dans sa diatribe féroce, on aime l’énergie bouillonnante qu’elle injecte dans ce geste de colère bourré de dérision. Et on aime ce trio de comédiennes qui se régalent et se fédèrent dans cette satire nourrie à la solidarité féminine. Dommage que tout ça se perde dans un scénario qui n’est pas à la hauteur de ce qu’il veut contenir et qui finit par se crasher contre le mur du grotesque quand le train lancé trop vite en vient à dérailler. Il serait de bon ton de saluer le discours car il est dans l’air du temps… mais cinématographiquement, ça passe à côté. Les idées exprimées restent, le film trépasse.
Par Nicolas Rieux