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LES FAUSSAIRES DE MANHATTAN de Marielle Heller : la critique du film

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La Mondo-Note :

Carte d’identité :
Nom : Can you forgive me ?
Mère : Marielle Heller
Date de naissance : 2018
Majorité : 31 juillet 2019
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h40 / Poids : NC
Genre : Drame, Biopic

Livret de famille : Melissa McCarthy, Richard E. Grant, Dolly Wells…

Signes particuliers : Un biopic très lisse mais qui vaut le détour pour la performance de Melissa McCarthy dans un registre à contre-emploi.

MELISSA MCCARTHY S’INSCRIT EN FAUX

NOTRE AVIS SUR LES FAUSSAIRES DE MANHATTAN

Synopsis : Ancienne auteure à succès aujourd’hui sans le sou, Lee Israel se découvre par hasard un don exceptionnel : celui d’imiter à la perfection le style de grands romanciers. Avec l’aide de son ami Jack, elle monte une arnaque imparable: rédiger de fausses correspondances entre auteurs célèbres, que Jack revend à prix d’or aux collectionneurs new-yorkais. Grisés par le succès, les deux faussaires ne voient pas que le FBI commence à s’intéresser à eux…    

Trois ans après The Diary of a Teenage Girl, son premier long-métrage dont la notoriété avait été boostée par un prix glané à la Berlinale, la réalisatrice Marielle Heller passe la seconde avec Les Faussaires de Manhattan, un drame qui évoque l’histoire vraie de l’auteure Lee Israel, ancienne biographe à succès tombée dans le marasme du désintérêt. Seule, fauchée comme les blés et à la faveur d’un concours de circonstances, Lee Israel avait eu une idée « de génie » pour se sortir de sa mauvaise passe, rédiger de fausses lettres d’écrivains célèbres, qu’elle revendait à des libraires spécialisés qui les revendaient eux-mêmes à des collectionneurs fortunés. L’arnaque a plutôt bien fonctionné pendant un temps puisqu’on lui attribue quelques 400 faux dont certains étaient si bien faits qu’ils se sont retrouvés dans des biographies officielles et autres bibliothèques voire musées.

A l’origine, cette Lee Israel de cinéma devait être campée par Julianne Moore, impliquée dès les prémices du projet. Mais l’immense et classieuse comédienne a tout simplement été virée par la scénariste en place à l’époque (Nicole Holofcener) car elles ne partageaient pas la même vision sur le personnage. Exit Moore, bienvenue Melissa McCarthy soit un changement très… radical. Un revirement de casting qui va valoir au film son seul et unique véritable intérêt. Non pas que cette éviction eut été une brillante idée en soi, mais tout simplement parce que Melissa McCarthy, habituée des comédies potaches, s’y révèle excellente sur une gamme inattendue. Peu coutumière du drame, Melissa McCarthy est clairement la caution qui donne à ces Faussaires de Manhattan un semblant d’intérêt. Sa performance dans un registre à contre-emploi est la curiosité qui peut pousser à s’intéresser à ce portrait mélancolique d’un personnage à la dualité intéressante, femme cynique et aigrie errant entre le repoussoir à empathie et le tendrement attachant.

Malheureusement, en dehors de cet exercice de jeu qui a valu à McCarthy une nomination aux Oscars, Les Faussaires de Manhattan (au pluriel car elle va former un tandem avec le très bon Richard E. Grant) manque terriblement d’envergure et surtout de cinéma, se reposant essentiellement sur la personnalité multidimensionnelle de sa protagoniste. Marielle Haller signe un exercice aux ambitions de téléfilm, que l’on regarde d’un œil semi-séduit semi-distant, sans jamais être vraiment impliqué par un récit qui manque d’étoffe, de profondeur et d’enjeux palpitants, un récit qui se contente de faire dans le passe-plat fonctionnel et assez sage, relevant plus de l’anecdote illustrée que d’une réelle volonté de raconter quelque chose de supérieur.

Par Nicolas Rieux

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