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LES ENFANTS DES AUTRES de Rebecca Zlotowski : la critique du film

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Nom : Les Enfants des Autres
Père : Rebecca Zlotowski
Date de naissance : 2021
Majorité : 21 septembre 2022
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h43 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de Famille :  Virginie EfiraRoschdy ZemChiara Mastroianni

Signes particuliers : Un beau film, plus fort que son seul sujet. 

Synopsis : Rachel a 40 ans, pas d’enfant. Elle aime sa vie : ses élèves du lycée, ses amis, ses ex, ses cours de guitare. En tombant amoureuse d’Ali, elle s’attache à Leila, sa fille de 4 ans. Elle la borde, la soigne, et l’aime comme la sienne. Mais aimer les enfants des autres, c’est un risque à prendre

 

VIRGINIE EFIRA EST UNE BELLE MERE

NOTRE AVIS SUR LES ENFANTS DES AUTRES

Lentement mais sûrement, Rebecca Zlotowski se construit une filmographie intéressante en donnant l’impression que chaque film est meilleur que le précédent. Son dernier en date avait été salué (Une Fille Facile avec la curiosité Zahia en comédienne), son petit nouveau est son plus abouti à ce jour. Incarné par une Virginie Efira que l’on retrouve trois semaines après Revoir Paris et Roschdy Zem (que l’on retrouvera prochainement derrière la caméra avec Les Miens), Les Enfants des Autres dresse le portrait d’une quadragénaire épanouie tombant amoureuse d’un homme divorcé ayant une fille. Et le film d’observer cette position délicate d’être « comme une mère » mais avec ce « comme » faisant toute la différence. A plus forte raison quand on a 40 ans et que l’on n’a soi-même pas eu d’enfant.
Rebecca Zlotowski plonge son regard dans des concepts que l’on a bien souvent rencontré tantôt dans le drame tantôt dans la comédie. Pourtant, la cinéaste donne l’impression d’écrire quelque chose de nouveau autour de la parentalité, du couple recomposé et de la difficulté à trouver sa place dans cet équilibre fragile. Pour parler plus trivialement, Rachel (Virginie Efira) se retrouve dans la position de la « belle-mère ». Une position complexe tant vis-à-vis de l’enfant que du partenaire, de la mère biologique ou de la famille en général. On est mère pour toujours. On peut être une belle-mère éphémère. Trouver sa juste place, prendre le risque de la perdre, s’attacher ou se méfier, tels sont les questionnements légitimes que se posent Rachel et qui la renvoient à sa propre réalité de quarantenaire qui n’aura probablement jamais d’enfant « à elle ». Beaucoup de guillemets au final quand on en parle, car Les Enfants des Autres est un film fait de subtilités, de positionnements glissants.
Rebecca Zlotowski décrit une situation très spécifique qui pourrait en exclure plus d’un sur le papier, parce que le sujet ne leur parlerait pas. Et pourtant. C’est bien là le tour de force de la metteur en scène qui parvient au contraire à intéresser tout le monde tant la justesse de son regard pousse vers une empathie jamais fabriquée, juste naturelle et saisissable. Une empathie formidablement générée par la sensibilité de la mise en scène, par la finesse d’écriture du personnage et surtout par l’interprétation bouleversante d’une Virginie Efira (encore) immense. D’une situation presque banale (une relation amoureuse, une famille recomposée), Rebecca Zlotowski tire une chronique qui interroge sur les rapports entre liens de sang et liens de cœur. Magnifique.

 

Par Nicolas Rieux

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