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LA COMMUNION de Jan Komasa : la critique du film

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Spectateurs

La Mondo-Note :

Carte d’identité :
Nom : Corpus Christi
Père : Jan Komasa
Date de naissance : 2019
Majorité : 04 mars 2020
Type : Sortie en salles
Nationalité : Pologne
Taille : 1h58 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de famille : Bartosz Bielenia, Eliza Rycembel, Aleksandra Konieczna…

Signes particuliers : Un personnage fascinant au service d’un film malin et pertinent.

HONNÊTE REPENTI OU MANIPULATEUR PROVOCATEUR ?

NOTRE AVIS SUR LA COMMUNION

Synopsis : Daniel, 20 ans, se découvre une vocation spirituelle dans un centre de détention pour la jeunesse mais le crime qu’il a commis l’empêche d’accéder aux études de séminariste. Envoyé dans une petite ville pour travailler dans un atelier de menuiserie, il se fait passer pour un prêtre et prend la tête de la paroisse.

En lice pour l’Oscar du Meilleur Film Étranger face au rouleau compresseur coréen Parasite, La Communion est le nouveau long-métrage du réalisateur polonais Jan Komasa (La Chambre des Suicidés, Insurrection). Passé par Berlin, Toronto et de nombreux autres festivals, le film s’attache aux pas de Daniel, un petit délinquant d’un centre de détention pour jeunes qui rêve de devenir suivre des études de séminariste pour devenir un jour prêtre. Mais son passé lui barre la route. Envoyé dans une ville voisine pour travailler dans une menuiserie, il va se faire passer pour un prêtre à la suite d’une mauvaise plaisanterie qui va tourner au quiproquo quand il se retrouvera à prendre la tête de la paroisse locale. Très investi dans son nouveau rôle, Daniel va découvrir les petits et gros secrets des habitants de la commune…

Les principales forces motrices du nouveau film de Jan Komasa sont, d’une part, son extraordinaire personnage à la profondeur insondable, et d’autre part la subtilité avec laquelle le cinéaste observe ce microcosme dans lequel il plonge son « élément » narratif. Ce faux prêtre auto-proclamé qu’est Daniel relève du génie d’écriture. D’un bout à l’autre, Komasa prend soin de sa part de trouble, il nous attache à lui pour le meilleur et pour le pire. Car on ne sait jamais vraiment si ce jeune délinquant devient un repenti passionné par cette cause dont il hérite malgré lui ou s’il est un manipulateur qui se régale à jouer avec ces ouailles qu’il berne. Résultat, on a autant envie de le voir réussir cette noble reconversion que de le voir chuter pour payer son sacrilège, on est sans cesse partagé entre l’émotion et une forme de petit sadisme amusé. Sera t-il un jour trahi ou démarrera t-il une nouvelle vie, c’est l’un des enjeux portés par ce fascinant protagoniste aux 1001 nuances. Autour de et à travers lui, Komasa scrute ensuite une petite communauté rongée par les secrets et les jalousies. Lui-même menteur trouble, Daniel devient comme un œilleton braqué sur des conflits de classe sociales, sur une acerbe vision politisée de l’état comme de la religion. Car en creux, La Communion dit beaucoup sur tous les étages de la société polonaise actuelle. Une société schizophrénique personnifiée par le jeune homme et ceux qu’il va croiser, alors que se mélangent sincérité et mensonge, traditionalisme et provocation, douceur et violence, pardon et rancune… A l’écran, il fallait un acteur d’exception pour incarner autant de choses. Bartosz Bielenia se révèle être l’homme de la situation. Littéralement habité par son rôle, le jeune comédien vampirise l’écran et porte à bout de bras ce brûlot aussi fin par le fond que radical par la forme.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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