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NO ESCAPE de John Erick Dowdle : la critique du film [Sortie Cinéma]

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note 6 -10
Nom : No Escape
Père : John Erick Dowdle
Date de naissance : 2015
Majorité : 02 septembre 2015
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h43 / Poids : 20 M$
Genre : Action, thriller

Livret de famille : Owen Wilson (Jack Dwyer), Pierce Brosnan (Hammond), Lake Bell (Annie), Sterling Jerins (Lucy), Claire Geare (Beeze), Sahajak Boonthanakit (Kenny), Spencer Garrett (le recruteur)…

Signes particuliers : Simple, efficace, la patte Dowdle Brothers !

AU MAUVAIS ENDROIT, AU MAUVAIS MOMENT…

LA CRITIQUE

Résumé : Jack, un homme d’affaires américain, s’expatrie en Asie du sud-est avec sa famille pour mener une vie de rêve dans un décor paradisiaque. Fraîchement débarqués, leur projet tourne court. Un coup d’état éclate dans le pays et la tête des expatriés se retrouve mise à prix. Aidés par un mercenaire britannique, Jack et les siens n’ont qu’une solution: fuir.No-EscapeL’INTRO :

On les connaissait jusqu’ici uniquement pour leur travail dans le cinéma de genre. Les frangins Dowdle, alias John Erick et Drew pour les intimes, n’étaient jamais sortis des sentiers balisés du cinéma d’épouvante après En Quarantaine, Catacombes, Devil ou le méconnu Poughkeepsie Tapes. Pourtant, leur prolifique collaboration les avait amenés à rédiger un script qui n’avait rien d’horrifique sur le papier, celui de No Escape. C’était en 2007. A l’époque, leur paternel avait décidé de faire un voyage en Thaïlande mais un coup d’Etat avait éclaté quelques jours avant leur départ. Partis quand même, John en est revenu avec une idée. Que se passerait-il si, une fois sur place, la situation avait dégénérée ? Que se serait-il passé s’ils s’étaient retrouvés prisonniers d’un pays en guerre avec aucun recours possible sur lequel compter ? Pour leur premier effort hors du genre, le duo livre donc un thriller d’action suivant le calvaire d’une famille emmenée par un monsieur tout-le-monde (Owen Wilson) et son épouse (Lake Bell), à la merci avec leurs deux jeunes fillettes, d’une population en plein soulèvement dans un obscur pays d’Asie du sud-est. Obscur, même si tout semble indiquer qu’il s’agit du Cambodge.960L’AVIS :

Les Frères Dowdle ont toujours témoigné de beaucoup de savoir-faire pour diriger leurs précédents efforts et l’on pouvait leur faire confiance pour emballer un thriller d’action le plus efficace possible. Et c’est le cas. Même si l’on sait pertinemment où le film, même si le suspens pourra de fait, pâtir un peu de la prévisibilité d’un scénario tenu par ses archétypes (la gentille famille américaine type, père, mère, deux enfants), No Escape réussit son pari de tenir en haleine à la force d’une immersion stressante dans cette sorte de survival en territoire hostile. Car au final, les Dowdle Brothers quittent le cinéma de genre mais pas tant que ça. Le tandem adapte les codes du cinéma horrifique en les appliquant au registre de l’actioner mâtiné de thriller géopolitique. Ils proposent ainsi non pas une folle course-poursuite meurtrière entre un boogeyman armé d’une machette ou des rednecks tueurs énervés, mais une cavale exténuante dans une ville en plein effondrement transformée en traque humaine entre une population supra-remontée contre les « occidentaux envahisseurs et asservissants » et un petit groupe qui tente de lutter pour leur survie (groupe rejoint par l’inénarrable Pierce Brosnan qui n’a pas encore envie de lâcher son costume de Mr Action).no escapeEn dépit de ses facilités et de quelques petits faux-pas (comme un petit lot de fonds verts assez moches par exemple), No Escape fonctionne à plein régime sur un tempo mené tambour battant. Pas une minute de répit, pas une minute laissée vacante pour que l’ennui s’installe, cette série B somme toute fort sympathique et distrayante, pourrait être vue comme une sorte de version plus « efficace » et « spectaculaire » (sans aucune connotation négative) du classique L’année de Tous les Dangers de Peter Weir, où Mel Gibson se retrouvait pris dans la tourmente du putsch militaire de septembre 1965 en Indonésie. No Escape n’a pas du tout les mêmes ambitions de peinture politique que son voisin salué à Cannes en 1983, même s’il se permet de glisser une petite réflexion (certes facile et expéditive) sur les viles volontés hégémoniques américaines, mais il se présente comme un solide divertissement intense et remuant, bien conduit par un duo habile, bien appliqué dans son écriture scrutant les réactions d’une famille terrifiée, bien interprété par un Owen Wilson (dans un rôle à semi-contre-emploi) impeccable en monsieur tout-le-monde effrayé puisant dans sa peur, la force pour défendre les siens. A défaut d’être un grand film qui marquera, No Escape est au moins une virée trépidante et éprouvante qui fait le job. On ne lui en demandait pas plus.

LA BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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