Nom : Bâtiment 5
Père : Ladj Ly
Date de naissance : 17 avril 2024
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h40 / Poids : NC
Genre : Drame social
Livret de Famille : Anta Diaw, Alexis Manenti, Aristote Luyindula…
Signes particuliers : 100% Ladj Ly.
Synopsis : Haby, jeune femme très impliquée dans la vie de sa commune, découvre le nouveau plan de réaménagement du quartier dans lequel elle a grandi. Mené en catimini par Pierre Forges, un jeune pédiatre propulsé maire, il prévoit la démolition de l’immeuble où Haby a grandi. Avec les siens, elle se lance dans un bras de fer contre la municipalité et ses grandes ambitions pour empêcher la destruction du bâtiment 5.
UNE BANLIEUE QUI EXPLOSE
NOTRE AVIS SUR BÂTIMENT 5
Une nouvelle fois, c’est un drame coup de poing que livre Ladj Ly avec Bâtiment 5, lequel soulève des questions sur le mal-logement et la gestion des banlieues par des politiques trop éloignés de la réalité d’un terrain qu’ils observent avec une déshumanisation tragique. D’où l’ancien titre -plus pertinent- Les Indésirables. Fidèle à son style nerveux, Ladj Ly capte une nouvelle fois la tension qui règne dans ces microcosmes où s’affrontent des politiques qui font de la politique et des laissés-pour-compte qui ronge leur colère jusqu’à l’explosion.
Deuxième volet de ce qui sera à terme une trilogie sur la banlieue, Bâtiment 5 interpelle et interroge sur une problématique complexe. Ce nouveau long-métrage est moins spectaculaire que Les Misérables mais il est peut-être plus humain, plus mature et en prise avec des questions ambiguës. Une nouvelle fois, le cinéma de Ladj Ly peut paraître un peu démonstratif mais c’est avant tout car le cinéaste tente de sortir le cinéma social de sa torpeur auteurisante pour l’aborder « à l’américaine », avec ce sens du spectacle intense qui n’empêche pas le propos de passer en force. D’autant qu’avant de prendre des accents de thriller, Bâtiment 5 est avant toute chose, un pamphlet politique dénonçant la non-maîtrise des uns et la détresse des autres. Entre des politiques qui agissent à vue et des victimes de ces actions inégalitaires ou injustes, comment éviter l’embrasement ? En témoigne une séquence finale certes très théâtrale mais pleine de rage et de puissance, comme un écho à une scène d’ouverture toute aussi poignante, dans un autre style. Un cercueil qui descend les étages au début et une rage qui explose à la fin, tout est dit. De tristesse à la colère, chronique d’une banlieue qui évolue.
Par Nicolas Rieux