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ANNABELLE – LA MAISON DU MAL de Gary Dauberman : la critique du film

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La Mondo-Note :

Carte d’identité :
Nom : Annabelle Comes Home
Père : Gary Dauberman
Date de naissance : 2019
Majorité : 10 juillet 2019
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille
: 1h46 / Poids : NC
Genre : Epouvante

Livret de famille : Mckenna Grace, Madison Iseman, Katie Sarife, Patrick Wilson, Vera Farmiga…

Signes particuliers : Après deux premiers opus décevant, un troisième volet de bonne facture.

LE MEILLEUR OPUS DES TROIS ANNABELLE

LA CRITIQUE DE ANNABELLE – LA MAISON DU MAL

Synopsis : Déterminés à mettre Annabelle hors d’état de nuire, les démonologues Ed et Lorraine Warren enferment la poupée démoniaque dans leur « pièce des souvenirs », en prenant soin de la placer derrière une vitre sacrée et de solliciter la bénédiction d’un prêtre. Mais Annabelle réveille les esprits maléfiques qui l’entourent et qui s’intéressent désormais à de nouvelles victimes potentielles : Judy, la fille des Warren âgée de 10 ans, et ses amis. Une nouvelle nuit d’horreur se prépare…

Jamais deux sans trois. James Wan continue de faire travailler son univers étendu autour de Conjuring en produisant à tour de bras des spin-off à succès. Annabelle, La Nonne, La Malédiction de la Dame Blanche, on n’arrête plus le « Conjuring-Verse » ! Tête de gondole du projet, la poupée Annabelle en est déjà à son troisième opus et après deux premiers films pas franchement folichons, limite exécrables, autant dire qu’il était difficile d’attendre quelque chose de cette énorme suite réalisée par un certain… Gary Dauberman (scénariste des deux premiers mais aussi des reboot de Ça). Un nom pareil, ça ne s’invente pas et restait à espérer qu’il ne soit pas prémonitoire du résultat de son film.

Avec d’autres, ne lui collons pas tout sur le dos non plus, la saga Annabelle s’est érigée en fer de lance des maux d’un néo-cinéma d’épouvante paresseux qui ne s’embarrasse plus de la moindre volonté de soupçon d’imagination et qui se contente d’aligner une recette préétablie en déclinant ses codes à outrance. A croire que l’on en est revenu aux pires heures du genre dans les années 80 quand après plusieurs slashers d’excellence, ont fleuri les ersatz les plus miteux qui soient. Désormais, l’idée c’est une vague histoire prétexte, de l’horreur « entertainement » lissée, du graphique gothique pas trop craspec pour rester dans les clous du -12 ans et une épouvante qui ne repose que sur des apparitions prétextes à des jump-scare déversés par camions-citernes. L’ennui, c’est que l’on connaît tellement la recette par cœur à force de la voir identiquement réemployée d’un film à l’autre, qu’il devient désormais quasi impossible de marcher encore dans les délires pseudo-effrayant. Bilan, on s’emmerde. Et Annabelle a été symptomatique de cela après avoir surexploité le brio horrifique du premier Conjuring.

Sauf que bonne surprise, ce troisième volet dont on attendait logiquement rien est finalement plus surprenant que redouté. Non pas que Gary Dauberman révolutionne le genre où y apporte une trace indélébile mais son Annabelle – La Poupée du Mal s’avère être tout simplement le meilleur de la saga ! Un avis qui ne sera probablement pas partagé par les défenseurs du second volet qui avait su en séduire plus d’un, mais cette nouvelle suite à pas mal d’arguments pour elle en dehors d’une originalité mise à distance. Déjà, Dauberman nous épargne le sempiternel enchaînement mathématique de jump-scare chroniques. Le cinéaste s’en amuse un peu, avec parcimonie, mais s’éclate surtout à les préparer pour mieux les désamorcer et ainsi développer une peur plus ambiante que reposant sur des artifices au sensationnalisme facile. Bien entendu, le spectaculaire sera quand même au rendez-vous, notamment dans un dernier acte plus intense et frénétique où tout s’accélère, mais globalement, c’est une épouvante progressivement envahissante qu’orchestre Dauberman, associée à une écriture plus intéressante qu’à l’accoutumée. Car côté scénario (le cinéaste cumulant les postes), Gary Dauberman installe une histoire -quasi en huis clos- et des personnages intéressants et attachants, chose dont on n’a plus l’habitude dans ce genre de production d’ordinaire plus préoccupée par le frisson frénétique que par l’élaboration d’une intrigue valeureuse. Des personnages véhicules de thématiques sur la différence, le rejet ou le deuil.

Formellement et horrifiquement plus inventif que ses prédécesseurs, Annabelle – La Maison du Mal est bien plus emballant que les piteuses séries B qui l’ont précédées ces derniers temps (La Nonne et La Malédiction de la Dame Blanche étaient rude de nullité). Ce troisième volet s’offre comme un film bien ficelé, bien conduit, efficace et pas trop neuneu sur les bords, avec des idées un peu partout, de l’écriture à la mise en scène. Il lui manque juste de réussir le pari de terrifier pour s’imposer vraiment comme un must to see. Car s’il sait être angoissant, cet Annabelle 3 n’est que trop rarement tétanisant.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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