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ADIEU LES CONS d’Albert Dupontel : la critique du film

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Carte d’identité :
Nom : Adieu les cons
Père : Albert Dupontel
Date de naissance : 2019
Majorité : 21 octobre 2020
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h27 / Poids : NC
Genre : Comédie dramatique

Livret de Famille : Virginie Efira, Albert Dupontel, Nicolas Marié…

Signes particuliers : Une tragicomédie bancale.

LA BALADE DES GENS MALHEUREUX

NOTRE AVIS SUR ADIEU LES CONS

Synopsis : Lorsque Suze Trappet apprend à 43 ans qu’elle est sérieusement malade, elle décide de partir à la recherche de l’enfant qu’elle a été forcée d’abandonner quand elle avait 15 ans. Sa quête administrative va lui faire croiser JB, quinquagénaire en plein burn out, et M. Blin, archiviste aveugle d’un enthousiasme impressionnant. À eux trois, ils se lancent dans une quête aussi spectaculaire qu’improbable.

Adieu les Cons, en voilà un titre franc du collier, un titre qui a de la gueule. En voilà une expression qu’on aimerait employer tout azimut quand le monde fait chi**. En voilà aussi un appel à venir voir un bon moment de cinéma qui dézingue la société. Adieu les Cons, c’est le septième long-métrage de l’excellent Albert Dupontel, trois ans après le beau succès populaire est critique de Au-Revoir là-haut. Adieu les Cons, c’est une tragédie burlesque sur laquelle le cinéaste aura planché à en perdre des cheveux. Car l’écriture lui en aura été pénible et difficile pour composer cette histoire émotionnelle où Dupontel explique avoir voulu réunir deux combles, « quelqu’un qui veut vivre mais qui ne peut pas et quelqu’un qui pourrait vivre mais qui ne veut pas. » D’un côté de ce tandem, il y a Suze (Virginie Efira) qui apprend être condamnée par une grave maladie. De l’autre, il y a JB (Dupontel lui-même), un quinquagénaire suicidaire en plein burn-out. Leur chemin vont se croiser alors que la première plonge dans un enfer administratif pour essayer de retrouver un enfant qu’elle a été contrainte d’abandonner à la naissance.

L’humour de Dupontel a toujours été clivant mais traditionnellement apprécié des cinéphiles, petite prouesse quand on évolue dans le giron de la comédie française, trop souvent embourbée dans les carcans de ses codes télévisuels et son manque d’ambition. Adieu les cons était logiquement attendu, comme toute sortie du cinéaste-trublion qui illustre une nouvelle fois son esprit farceur épris d’une douce folie. Avec ce nouveau long-métrage, Dupontel voulait se rapprocher du cinéma social de Kena Loach et surtout de l’esprit surréaliste des contes modernes d’un Terry Gilliam (auquel il fait un clin d’œil direct via un micro-caméo). Mais ce registre d’équilibriste requiert une extrême maîtrise pour ne pas sombrer dans l’insupportablement grotesque. Et si Adieu les cons ne plonge pas, il a quand même parfois un peu de mal à garder la tête hors de l’eau.

Ici, la folie habituelle de l’univers de Dupontel a un petit quelque chose de vieillot, alors qu’il semble comme remonter le temps pour revenir 20 ans en arrière. Passée l’éblouissante fresque qu’était Au-revoir là-haut, plus ronflant sur la forme, le cinéaste revient à la fable subtilement burlesque évoquant la déshumanisation de la société moderne persécutrice. Dupontel offre un savoureux mélange de rire et d’émotion au détour d’une tragicomédie trépidante qui met un peu de temps à prendre forme après une entame quelque peu brouillonne et cacophonique. Visuellement, Adieu les cons n’est pas forcément très beau, limite mal aimable en plus d’être auditivement gueulard, avec une narration erratique et gesticuleuse. La drôlerie est là par intermittence, coincée entre deux élans de lassitude face à un pamphlet qui se dessine de manière plus lourde et laborieuse que truculente et méchamment corrosive. Puis les choses s’installent, les intentions s’affirment et le film trouve son propre rythme. Mais c’est à partir de ce moment là qu’il devient aussi plus classique, sa fantaisie se diluant dans un exercice plus appuyé et démonstratif, moins impertinent. On y retrouve néanmoins en fond tout ce qui fait Dupontel, pessimisme, noirceur, décalage. Et Virginie Efira brille (comme d’habitude) dans un rôle magnifique auquel elle apporte toutes les nuances de jeu nécessaires pour faire de son personnage, un être complexe.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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