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BOHEMIAN RHAPSODY de Bryan Singer : critique et test Blu-ray

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Mondo-Note :

Carte d’identité :
Père : Bryan Singer
Date de naissance : 2018
Majorité : 06 mars 2019
Type : Sortie Blu-ray/DVD
Nationalité : USA
Taille : 2h15 / Poids : NC
Genre : Biopic

Livret de famille : Rami Malek, Lucy Boynton, Aaron McCusker, Gwilym Lee, Joseph Mazzello, Aiden Gillen, Mike Myers, Tom Hollander…

Signes particuliers : Un biopic à la (dé)mesure de Freddie Mercury.

 

QUAND LA MUSIQUE EST BONNE !

LA CRITIQUE DE BOHEMIAN RHAPSODY

Synopsis : Bohemian Rhapsody retrace le destin extraordinaire du groupe Queen et de leur chanteur emblématique Freddie Mercury, qui a défié les stéréotypes, brisé les conventions et révolutionné la musique. Du succès fulgurant de Freddie Mercury à ses excès, risquant la quasi-implosion du groupe, jusqu’à son retour triomphal sur scène lors du concert Live Aid, alors qu’il était frappé par la maladie, découvrez la vie exceptionnelle d’un homme qui continue d’inspirer les outsiders, les rêveurs et tous ceux qui aiment la musique.

Le projet de biopic sur Freddie Mercury aura été une arlésienne revenue de loin. Des négociations âpres avec l’entourage proche, un projet bien lancé avec Sasha Baron Cohen tombé à l’eau pour divergences artistiques quand il a été question de lisser le passé sulfureux du leader de Queen, plusieurs tentatives pour le remettre en route avec d’autres acteurs (ont été évoqués Dominic Cooper, Daniel Radcliffe et surtout Ben Whishaw), puis enfin une version validée, avec Rami Malek dans en vedette, mais qui a connu un changement de réalisateur à quelques semaines de la fin du tournage après le débarquement de Bryan Singer suite à ses absences répétés et sa mésentente avec son comédien. On en passe pour la faire courte mais il aura fallu au final plus de huit ans pour qu’aboutisse ce long-métrage au parcours chaotique, à l’image de celui de l’idole qu’il fait renaître à l’écran. Mais ça valait le coup. Près de 4,5 millions d’entrées en France, des records au box office mondial pour un biopic musical et un oscar pour Rami Malek, Bohemian Rhapsody aura surmonté bien des galères pour s’imposer comme l’un des grands gagnants de l’année 2018. Quel show ! Bohemian Rhapsody -du titre de l’album légendaire de Queen- est un sacré spectacle à la hauteur de son sujet. Il faut bien avouer que quand on a une B.O qui égrène un à un tous les plus grands tubes de Queen en illustrant à l’écran l’ambiance d’hystérie rock des concerts du mythique groupe britannique, difficile de se louper car l’adhésion du cœur est quasi-assurée tant on se prête vite à chantonner, à vibrer, à bouger la jambe en rythme au son des We Will Rock You, des We’re the Champions, des Somebody to Love et autres Who Wants to Live Forever ou Don’t Stop me Now. Restait juste à assurer l’attention et l’émotion. Et sur ce point, Bryan Singer et Dexter Fletcher ne se sont pas loupés. Rendu très attachant du haut de sa personnalité complexe, torturée, joyeuse, décalée ou mélancolique, leur Freddie Mercury est un bolide d’émotions qui traverse un film captivant pour foncer droit au cœur en prenant un chemin aux paysages de rires et de larmes convoquant de nombreux frissons. À l’écran, Rami Malek dissipe vite les doutes post-Sasha Baron Cohen. Époustouflant de conviction, d’abnégation, de profondeur et de présence à l’écran, le jeune comédien brille de mille feux et se dirige tout droit vers un Oscar qui serait follement mérité tant sa performance impose un respect à la hauteur du risque pris.On pourra toujours reprocher certaines choses à ce biopic passionné et passionnant. À commencer par son opération lissage pour tirer de l’histoire de Mercury, un film plutôt familial ne s’aventurant vers son côté sombre qu’avec de grosses pincettes. Sa bisexualité, son addiction à l’alcool et à la drogue sont là, mais observés avec distance et discrétion, davantage pour générer de l’empathie sans jamais écorner l’image du mythe. Qu’importe si certains reprocheront à ce biopic de manquer d’un peu de noirceur, l’affaire fonctionne quand même au-delà des attentes. Car le viscéral, Bohemian Rhapsody va le chercher ailleurs, dans le portrait d’un homme meurtri, amusement singulier, mais dont la singularité n’était que le reflet de façade d’un déchirement intérieur, d’un besoin de reconnaissance et d’être aimé. Freddie Mercury a été aimé et il l’est encore plus au sortir d’un film qui lui rend un sacré hommage, de ses débuts à Londres au concert Live Aid de 1985, recréé quasiment intégralement sur près de 20 minutes de pure folie musicale.

Au final, c’est surtout un Freddie Mercury bouleversant d’humanité que nous offre à voir Bohemian Rhapsody. Avait-on vraiment envie de plonger plus profondément dans la partie noire de sa vie ? Pas vraiment se dit-on une fois les lumières rallumées et les larmes séchées. Ce visage lumineux qui nous est présenté est doux, délicat, tragique, et ses zones d’ombre sont esquissées avec une pudeur qui les rend d’autant plus fortes et évocatrices. Plus qu’un portrait fidèle sur une existence compliquée (le film fait pas mal d’entorses à l’histoire  vraie), Bohemian Rhapsody voulait proposer un spectacle haut en couleurs, une sorte de feel good movie revigorant poussé par une belle success story, par l’esprit de franche camaraderie qui anime son histoire et par une musique de génie souvent décryptée pour mieux la comprendre. Le choix est d’autant plus respectable que le résultat est abouti et porté par une belle âme. Bohemian Rhapsody est un régal, à tel point que l’on a envie d’y retourner encore et encore !

 

LE TEST BLU-RAY DE BOHEMIAN RHAPSODY

Le film envoie le pâté, le Blu-ray se devait d’en faire autant pour réussir pleinement sa mission. Et il assure à la hauteur des attentes… à condition de bien choisir et de privilégier l’édition 4k ! Difficile de cacher sa petite déception à la découverte du Blu-ray standard qui propose une image correcte mais loin de ce qui se fait de mieux aujourd’hui. En cause, un rendu finalement assez sage, trop propre, sans aspérités et clairement pas assez dynamique pour donner un vrai relief au film. Même les couleurs ne s’en trouvent pas sublimées. La comparaison avec sa cousine, l’édition 4k, souligne un gouffre abyssal. D’acceptable voire « bien fichue » pour les plus généreux, on passe carrément du côté de l’excellence avec le Blu-ray 4k qui, outre une netteté sidérante permettant à tous les détails de jaillir à l’écran, affiche un rendu coloré et dynamique et un véritable panache visuel qui défonce les mirettes. On n’est plus dans du solide mais vraiment dans l’impressionnant à tous les niveaux. Côté « son », le principe actif est le même. S’il y avait bien une édition Blu-ray qui se devait de proposer quelque chose de surpuissant et de travaillé comme jamais, c’est bien celle de Bohemian Rhapsody. Et pour le coup, c’est la claque sur le Blu-ray 4k. Parfaitement égalisées et spatialisées, les pistes s’y révèlent pleine de reflief et déclenchent les chansons de Queen avec une puissance et une densité rare. Surtout si l’on choisit la VO qui a le mérite de balancer un DTS-HD 7.1 de grande classe, voire du Atmos pour les mieux équipés. Le 5.1 de la VF fait pâle figure à côté, moins subtil et surtout moins précis, particulièrement dans les passages surchargés comme le Live Aid où musiques, bruits et clameur de la foule s’entremêlent.

On passe aux suppléments. Il y avait de quoi faire autour du film, et pas mal de choses à raconter. Au final, ce sont près de 1h20 de bonus qui attendent les amateurs. A commencer par un focus incontournable sur Rami Malek, sa transformation et son travail pour incarner Freddie Mercury (15 min.). Également au programme, « Le Look et le son de Queen » (25 min.), un long module très orienté promo, dans lequel comédiens, producteur et membres du groupe du Queen reviennent sur l’aventure que fut la fabrication de Bohemian Rhapsody. Un module rempli d’images de making of mais qui par moment, semble un peu fourre-tout et souffre de l’absence de commentaires du (ou plutôt des) réalisateurs, logiquement absents des suppléments suite aux soucis rencontrés sur le film (voire introduction de la critique). Le vrai morceau de bravoure (du film comme de ces suppléments), c’est bien entendu le Live Aid. On le retrouve sous deux formes dans les bonus, d’abord en intégralité avec 6 morceaux dont 2 chansons inédites (We Will Rock You et Crazy Little Thing Called Love). D’environ un quart d’heure dans le montage cinéma, il passe à 22 minutes. 22 minutes de pur bonheur que l’on peut prolonger en plongeant dans le second module dédié au colossal travail de reconstitution entrepris pour recréer le concert à l’écran. Une autre occasion de voir quantité d’images de making of et d’interviews de l’équipe et des anciens membres de Queen qui raconte le concert et s’émerveille de sa reconstitution. Globalement, ces suppléments font le boulot même s’ils laissent un peu sur sa faim car on aurait aimé voir davantage de choses à travers des modules plus caractérisés et pas si promotionnels.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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