Mondo-mètre :
Carte d’identité :
Nom : The Three Stooges
Père : Peter et Bobby Farrelly
Livret de famille : Will Sasso (Curly), Sean Hayes (Larry), Chris Diamantopoulos (Moe), Sofia Vergara (Lydia), Jane Lynch (Mère Supérieure), Jennifer Hudson (Rosemary), Larry David (Soeur Mary-Mengele)…
Date de naissance : 2012
Majorité au : 25 juillet 2012 (en salles) / 28 novembre 2012
Nationalité : USA
Taille : 1h32
Poids : 30 millions $
Signes particuliers (+) : Les amateurs des balourdises de l’illustre troupe rétro des Trois Stooges, apprécieront peut-être ce revival de leurs emblématiques pitreries.
Signes particuliers (-) : Humour bête et lourd, facture vintage ringarde, loufoque crétin, déluge de potache, excès permanent, gags régressifs abrutissants… C’en est trop au bout de quoi… trois minutes ?
NOUS, ON AVAIT LES CHARLOTS, EUX ILS AVAIENT LES TROIS STOOGES…
LA CRITIQUE
Résumé : Tentant de sauver leur orphelinat, les Stooges se retrouvent mêlés à une affaire de meurtre et se voient alors contraints de participer à un jeu télévisé…
L’INTRO :
S’il y a bien un genre qu’il est difficile de chroniquer, au moins autant qu’il n’est difficile à mettre en scène, c’est bien la comédie. La spécificité du registre est de se confronter à la versatilité des types d’humour qui habitent chaque spectateur. Concrètement, personne ne rira des mêmes choses, chacun ayant sa sensibilité humoristique propre et le rire est une notion somme toute très personnelle. La problématique est d’autant plus aggravée quand il s’agit d’évoquer un type d’humour évoluant sur un registre très particulier comme ça peut-être le cas avec un comique tel que Jerry Lewis par exemple, qui tordra les zygomatiques de certains autant qu’il ne laissera impassibles les moins fans de ses pitreries clownesques.
Dans la même veine, on pourra citer les Trois Stooges, illustre troupe comique américaine spécialisée dans le registre dit du « slapstick », que l’on pourrait définir par un comique bouffon et visuel, mélange de farce, d’onirisme exagéré, de vaudeville et de burlesque. Un style cher à quelques génies comme Mack Sennett ou Buster Keaton, qui lui ont donné ses lettres de noblesses au cinéma. Très productifs au milieu du siècle dans une pelletée impressionnante de court-métrages, les Trois Stooges font partie de la culture américaine. Moins de la nôtre. En 2012, les impayables frangins Farelly ont décidé de faire revivre ce trio comique au cinéma par un long-métrage baptisé de leur nom, Les Trois Stooges (un terme signifiant plus ou moins « faire-valoir ») traduit par Les Trois Corniauds en France, lors de sa sortie très discrète à l’été 2012.
Réticents à l’humour bête et à la farce grossière façon Benny Hill, on ne saura que trop vous conseiller d’éviter ce dernier méfait des Farelly Brothers. Les 3 Stooges, c’est un peu comme Jerry Lewis : il faut accrocher. Et inutile d’y aller par quatre chemins, tout est une question d’humour, inutile d’insister si l’on n’est pas réceptif. Très Dumb et Dumber dans l’âme, au point de voir un Chris Diamantopolous transformé en avatar de Jim Carey dans le film culte des mêmes Farelly, cette version cinéma rendant hommage à la célèbre troupe est un monument de débilité rétro-kitsch avoué, cherchant à retrouver la saveur de leurs courts-métrages. Certains se fendront la poire devant cet étalage d’humour idiot, potache et excessivement burlesque, les autres vivront une expérience se transformant rapidement en longue séance de torture abrutissante et régressive. Bruitages désuets, jeu exagéré, gags bêta à base de chutes, claques, maladresses et humour cartoonesque foireux, Les Trois Stooges est somme toute une aventure humoristique audacieuse en ce qu’elle propulse des décennies en arrière avec un film volontairement daté pour calquer à son sujet.
Si les irréductibles amateurs de la troupe pourront peut-être éprouver un certain plaisir nostalgique dans cet empilage de gags visuelo-loufdingues, Les 3 Stooges a quand même de grandes chances d’en insupporter un certain nombre. Car les Farelly s’applique fidèlement à restituer le même esprit vintage que leur modèle, à grand renfort de lourdeur excessive. Saoulant, incommensurablement bête, niaisement crasseux et surtout passé de mode, ce revival est aujourd’hui fastidieux de ringardise. Au moins autant que si demain quelqu’un se lançait dans la folie d’adapter Benny Hill sur grand écran en conservant le même style au détail près. C’était déjà idiot à l’époque, maintenant c’est idiot et vieillot. Le pire, c’est que dans l’abondance d’humour balourd et benêt qui se déverse sous nos yeux, on finit par sourire à certains gags amusants ou à céder à certains de ces effets de comique de répétition crétin. Mais que cet OFNI est primairement stupide… Trop pour déclencher l’hilarité.
Bande-annonce :
Par Nicolas Rieux