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THE RIDER de Chloe Zhao : la critique du film

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Carte d’identité :
Nom : The Rider
Mère : Chloe Zhao
Date de naissance : 2018
Majorité : 28 mars 2018
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h45 / Poids : NC
Genre
: Drame

Livret de famille : Brady Jandreau, Tim Jandreau, Lilly Jandreau…

Signes particuliers : Entre le documentaire et le drame, un très beau film au parfum crépusculaire.

UN COW-BOY EN GUERRE CONTRE LA FATALITÉ

LA CRITIQUE DE THE RIDER

Résumé : Le jeune cowboy Brady, étoile montante du rodéo, apprend qu’après son tragique accident de cheval, les compétitions lui sont désormais interdites. De retour chez lui, Brady doit trouver une nouvelle raison de vivre, à présent qu’il ne peut plus s’adonner à l’équitation et la compétition qui donnaient tout son sens à sa vie. Dans ses efforts pour reprendre en main son destin, Brady se lance à la recherche d’une nouvelle identité et tente de définir ce qu’implique être un homme au coeur de l’Amérique. 

Trois ans après son remarquable (et remarqué) Les Chansons que Mes Frères m’ont Apprises, la réalisatrice Chloé Zhao revient avec The Rider, un drame naturaliste sur l’histoire d’un cowboy contraint de reconstruire sa vie après un grave accident de rodéo qui va désormais le priver du seul univers qu’il n’ait jamais connu. Présenté en compétition au festival de Deauville, The Rider s’était vu décerné le Grand Prix sous les ovations d’un public conquis par un film sous inspiration malickienne.

Quand Chloé Zhao évoque ses références cinéphiles, la cinéaste confesse volontiers son amour pour Les Moissons du Ciel, le chef-d’œuvre de Terrence Malick avec Richard Gere et Brooke Adams. À la découverte de The Rider, cette admiration transpire d’une œuvre langoureuse et solaire, sublimant les grands espaces sauvages autant que l’authenticité de son univers. À travers le portrait mélancolique de ce jeune cowboy frappé par un drame qui va le conduire sur un chemin initiatique où il va devoir reprendre le fil d’une vie brisée, Zhao plonge encore une fois dans l’Amérique profonde et sauvage, dans l’Amérique des cowboys modernes partagés entre la réalité et le mythe, dans l’Amérique des gens qui luttent pour leurs rêves et pour accomplir le destin que leur a imposé leur vie. Son modeste héros ne vivait que pour sa passion des chevaux et du rodéo. En apprenant qu’il ne doit plus enfourcher un cheval au risque de mettre sa vie en danger, il va plonger dans une réflexion existentielle sur son utilité dans ce bas monde, alors qu’il ne peut désormais plus embrasser ce qui le définissait par essence, ce qui faisait de lui l’homme qu’il est. Que deviendrait un footballeur privé de ses jambes ? Que deviendrait un chirurgien aux mains brisées ? Que deviendrait un cinéphile perdant la vue ? Et The Rider de devenir une œuvre universelle sur la perte d’une raison de vivre, sur comment surmonter un monde qui s’écroule, sur la possibilité de reconstruire sa vie sans les fondations qui la maintenaient debout jusque-là. En somme, sur comment vivre sans ce pourquoi l’on vivait.

D’une formidable puissance émotionnelle qui naît de la rencontre entre la véracité documentaire et un souffle cinématographique époustouflant, The Rider est une œuvre qui force le respect, de ces épopées humaines intimistes qui parlent à tous grâce à la force des sentiments qu’elles expriment. Et comme pour Les Chansons que Mes Frères m’ont Apprises, c’est ancré dans le vrai que jaillit The Rider puisqu’il est l’histoire d’un authentique cowboy, Brady Jandreau, qui tient là son propre rôle (tout comme le reste de sa famille) sans aucune expérience du cinéma, et pourtant avec une conviction bouleversante. Après l’avoir rencontré dans une réserve indienne peu après le tournage de son précédent film puis à l’hôpital après son accident, Chloe Zhao a voulu raconter son histoire à l’écran, avec le souhait d’évoquer l’impact psychologique que peut avoir ce genre de situation sur un homme comme ça, incapable de vivre autrement que par ce qui l’anime. Bien lui en a pris, The Rider est un voyage intimiste magnifique, parfois un peu longuet mais fascinant.

BANDE-ANNONCE :


Par Nicolas Rieux

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