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RRR de S.S. Rajamouli : la critique du film

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Nom : RRR
Père : S.S. Rajamouli
Date de naissance : 2022
Majorité : 22 mars 2022
Type : sortie en salles
Nationalité : Inde
Taille : 3h07 / Poids : 72 M$
Genre : Historique, Action

Livret de Famille : N. T. Rama Rao Jr.Ram CharanAlia Bhatt

Signes particuliers : Epiquement fou !

Synopsis : À l’époque coloniale, en Inde, les anglais enlèvent une jeune fille d’une communauté tribale. Mais ce qu’ils ignorent, c’est que cette tribu a un protecteur : Bheem. Peut-être que soleil ne se couche jamais sur l’empire britannique. Mais la force est du coté des justes.

BLOCKBUSTER A L’INDIENNE

NOTRE AVIS SUR RRR

C’est peut-être LE film phénomène du cinéma indien de ces dernières années, du moins l’un de ceux qui aura le plus fait parler. Étrangement, RRR est sorti en France dans une discrétion absolue. A tel point que beaucoup n’ont même pas remarqué son passage par la case « salles obscures » dans l’hexagone en mars 2022. Derrière, Hollywood lui a décerné un Oscar pour Natu Natu, sa chanson hyper entraînante à la danse enflammée. Depuis, le film a fait un carton sur Netflix… mais pas chez nous. Pour cause, s’il est disponible dans plusieurs pays voisins comme la suisse ou la Belgique, son passage en salles en France lui est barré par sa sortie en salles. Chronologie des médias oblige. Quand on dit qu’il est urgent de revoir les choses…
Pour ceux qui seraient donc passés à côté du truc, RRR est un film complètement taré. Tout aussi trivial qu’il soit, le terme est sans nul doute celui qui résume le mieux ce blockbuster hindi hors-normes, qui entremêle non sans une forme de génie allumé, le film historique, l’épopée épique, la bromance comique, l’actioner énervé voire le fantastique mythologique. Dans l’Inde britannique colonisée, une petite fille est arrachée aux siens dans une petite communauté tribale, car la femme d’un puissant officier anglais aime bien sa voix quand elle chante. Mais comme d’autres, cette communauté paisible avait un « protecteur », un homme doté d’une force quasi sur-humaine qui veille sur eux et rapplique en cas de besoin. Bheem va tout faire pour retrouver l’enfant, quitte à affronter tout l’Empire britannique. Dans sa quête, il croisera la route de Raju, un militaire fort, combattif et courageux, qui espère que son dévouement envers l’armée britannique paiera un jour. Jusqu’à ce qu’il réalise qu’il n’est « qu’un indien ».
Et c’est parti pour quasi trois heures de folie digne d’un trip sous champix. Comme souvent avec le cinéma indien, l’avantage de RRR c’est qu’il n’a pas vraiment de limites. Après tout, pourquoi s’en imposer ? Et le film de Rajamouli de se transformer en gigantesque pugilat jouissif où les acrobaties répondent aux bastonnades homériques, où l’humour et l’émotion se mêlent à du chant et de la danse. Pause. Quitte à parler « chant et danse », impossible de ne pas évoquer Natu Natu, monument musical bollywoodien qui s’est invité jusqu’aux Oscars pour une performance d’anthologie sur la scène du Dolby Theater. Natu Natu, c’est une chanson qui reste en tête, au rythme fringant et portée par une danse à la chorégraphie hallucinante. Pour ceux qui savent, on l’attend dès la première minute et on exulte quand elle déboule telle une tornade survitaminée. Mais si ce morceau de bravoure marque les esprits, il est loin d’être le seul. La mort violente d’un personnage au début, L’énorme combat acharné qui suit guère après à 1 contre 100.00, un sauvetage héroïque sous un pont, un final explosif… ne sont que quelques-uns des nombreux autres moments intenses proposés par l’odyssée épique de Rajmouli.
Alors oui Rajamouli compile tous les clichés parfois moqués du cinéma bollywoodien. Une exagération constante de toutes les émotions, un manichéisme ultra-appuyé, un style souligneur, un côté gagesque parfois à la lisière du cartoon, un patriotisme fièrement revendiqué (cette scène où le héros survit à des flammes protégé par le drapeau indien), un mélange des genres un brin bordélique, une extrême théatralisation constante… Mais tout cela est formulé avec une sincérité renversante. Et au fond, Bollywood ne fait que faire franchement ce qu’Hollywood fait plus insidieusement depuis toujours. Au moins la méthodologie est honnête et le résultat est un gros plaisir régressif très généreux en spectacle et en spectaculaire.

 

Par Nicolas Rieux

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