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L’ÎLE AUX CHIENS de Wes Anderson : la critique du film

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Carte d’identité :
Nom : Island of Dogs
Père : Wes Anderson
Date de naissance : 2018
Majorité : 11 avril 2018
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h41 / Poids : NC
Genre
: Animation

Livret de famille : Avec les voix de Vincent Lindon, Romain Duris, Isabelle Huppert, Léa Seydoux, Louis Garrel, Yvan Attal, Matthieu Amalric…

Signes particuliers : Un film d’animation assez radical dans l’approche.

THE FANTASTIC Mr. ANDERSON

LA CRITIQUE DE L’ÎLE AUX CHIENS

Résumé : En raison d’une épidémie de grippe canine, le maire de Megasaki ordonne la mise en quarantaine de tous les chiens de la ville, envoyés sur une île qui devient alors l’Ile aux Chiens. Le jeune Atari, 12 ans, vole un avion et se rend sur l’île pour rechercher son fidèle compagnon, Spots. Aidé par une bande de cinq chiens intrépides et attachants, il découvre une conspiration qui menace la ville. 

Pour son nouveau long-métrage après le triomphe de The Grand Budapest Hotel, le singulier Wes Anderson revient à l’animation, huit ans après Fantastic Mr. Fox. Le cinéaste plonge le spectateur dans une île-déchet où ont été parqués les chiens par le gouvernement japonais, à la suite d’une épidémie de grippe canine. Un jeune garçon va voler un avion pour tenter d’aller retrouver son canidé. Qui dit film d’animation, dit « voix ». Et pour L’île aux Chiens, Wes Anderson a vu les choses en grand, réunissant l’un des plus grands casting vocal jamais vu avec rien de moins que Bryan Cranston, Edward Norton, Bill Murray, Jeff Goldblum, Scarlett Johansson, F. Murray Abraham, Greta Gerwig, Frances McDormand, Harvey Keitel, Liev Schreiber, Tilda Swinton ou encore Ken Watanabe. Du rêve. En France, le public hexagonal retrouvera Vincent Lindon, Romain Duris, Isabelle Huppert, Léa Seydoux, Louis Garrel, Yvan Attal ou encore Matthieu Amalric.

De film en film, Wes Anderson semble aller de plus en plus vers un cinéma radical, délicieusement poétique pour les uns, impénétrable pour les autres. Plus que jamais avec L’île aux Chiens, le réalisateur va au bout de quelque chose, vers l’extrémité d’un style qui sonnera fabuleux pour certains, très agaçant et hermétique pour les moins réceptifs. Et c’est tout le problème de ce nouvel effort d’animation. Si l’on n’adhère pas à la proposition dès les toutes premières minutes, l’affaire est foutue. L’île aux chiens démarre et la porte se referme immédiatement derrière son univers sans laisser la moindre chance au public, d’appréhender ce qu’il orchestre. Les chanceux qui seront montés à bord du train déjà en marche, se régaleront d’un film dense, fourmillant d’idées tout en épousant la pureté ascétique du conte à la japonaise. Pour les autres, restés à quai ou pris au piège d’un univers avec lequel ils ont du mal, la séance sera un authentique calvaire, car il n’y aura plus d’autres portes d’entrée pour pénétrer dans le film. Clairement, il sera difficile de trouver un juste milieu devant ce nouveau Wes Anderson, que l’on adore ou que l’on déteste, que l’on accepte ou que l’on rejette. L’île aux chiens est une pure question d’affinités, une œuvre presque incritiquable tant elle relève de la simple relation personnelle que l’on aura avec cet ofni mêlant le conte, la fable politique, la comédie absurde, le drame à émotion ou encore la réflexion sur le cursus où se définit la notion d’humanité.

Pur film de Wes Anderson dans l’âme, dont on retrouve le style de conteur unique, les thématiques et l’essence du cinéma dans cette proposition quasi-expérimentale, L’île aux Chiens est une curiosité qui élabore une cathédrale vertigineuse, avec le risque de s’y perdre dedans. Cohérence totale ou confusion coupable, à chacun de choisir ce qu’il y verra. Mais au-delà de tout ce que l’on pourrait écrire sur le film, il est clair que les aficionados du cinéaste partiront avec une longueur d’avance. Pour ceux qui ont du mal habituellement, qui n’auraient pas eu de connexions particulières avec Fantastic Mr. Fox ou The Grand Budapest Hotel dont ce nouveau film est comme la somme, autant oublier tout de suite l’élan vers cette Ile aux Chiens car ce sera comme se condamner soi-même à être spectateur d’un long délire replié sur lui-même, et qui se déroule sans nous.

Réalisé en stop-motion avec douze idées de mise en scène à la minute, et sorte d’hommage à la culture nippone et au théâtre kabuki, L’île aux chiens est un film humaniste, doublé d’une déclaration d’amour à l’enfance, qu’il faut préserver des dangers du cynisme de l’âge adulte. C’est en substance ce que dit le film, partagé entre humour décalé et émotion frontale. Reste à pénétrer dans cette rêverie, pas évidente à approcher et qui traîne un peu en longueur.

BANDE-ANNONCE :


Par Nicolas Rieux

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