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DJANGO d’Etienne Comar : la critique du film

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note 1.5 -5
Carte d’identité :
Nom : Django
Père : Etienne Comar
Date de naissance : 2016
Majorité : 26 avril 2017
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1H55 / Poids : NC
Genre : Drame, Historique, Biopic

Livret de famille : Reda Kateb, Cécile de France, Beata Palya…

Signes particuliers : Toutes les histoires vraies ne méritent pas un biopic…

DEUX AVIS POUR LE PRIX D’UN…

LES CRITIQUES DE DJANGO

Résumé : En 1943 pendant l’occupation allemande, le tsigane Django Reinhardt, véritable “guitare héros”, est au sommet de son art. Chaque soir il fait vibrer le tout Paris aux Folies Bergères avec sa musique swing alors qu’en Europe, ses frères sont pourchassés et massacrés. Lorsque la propagande allemande veut l’envoyer à Berlin pour une série de concerts, il sent le danger et décide de s’évader en Suisse aidé par une de ses admiratrices, Louise de Klerk. Pour passer, il se rend à Thonon-les-Bains, sur les bords du lac Léman, avec sa femme enceinte, Naguine et sa mère Negros. Mais l’évasion est plus compliquée que prévue, Django et ses proches se retrouvent plongés dans la guerre. Pendant cette période dramatique, il n’en demeure pas moins un musicien exceptionnel qui résiste avec sa musique, son humour, et qui cherche à approcher la perfection musicale…373881.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx

Qu’elle est belle la musique de Django Reinhardt, mais qu’il est long le film d’Etienne Comar ! Ce film qui démarre pourtant bien, ne décolle jamais. Le réalisateur aurait pu choisir de traiter du sort méconnu des Tsiganes d’Europe pendant la Deuxième Guerre Mondiale, ou bien de la personnalité mystérieuse du prodigieux guitariste de jazz manouche, ou encore de l’histoire de la partition perdue écrite par le musicien en hommage aux victimes tsiganes du régime nazi. Mais non. Etienne Comar effleure tous ces sujets sans jamais en développer aucun.

On ressort des 1h55 de projection avec une sensation de vide, de n’avoir rien appris de vraiment fondamental sur rien. Même l’histoire d’amour avec Louise de Clerk, la fictive maîtresse protectrice du chanteur inventée pour les besoins du récit, n’a malheureusement aucune profondeur et de fait, aucune vocation à donner une dimension romantique au film. Cette autopsie des deux années de guerre pendant lesquelles un Django qui paraît peu conscient de la réalité et du danger nazi alors qu’il peine à s’enfuir en Suisse, est finalement une histoire assez anecdotique dans cette terrible période. Côté distribution, Reda Kateb incarne le roi des gitans, un très bon choix puisqu’on peu dire qu’il a  « la tête de l’emploi », Cécile de France campant elle, le personnage trouble de la maîtresse-traîtresse difficile à saisir. Seulement voilà, les deux acteurs pourtant confirmés peinent à nous communiquer la moindre émotion, les dialogues et les réactions sonnant faux et laissant de marbre…Seul personnage attachant du film : Negros, la mère de Django, interprétée par Bimbam Merstein, une ancienne danseuse et musicienne tsigane, tout comme la mère de Django Reinhardt.

A part ça, le temps paraît si long, que même les acteurs semblent s’ennuyer. Pas d’enjeu, pas de suspens, le film d’Etienne Comar erre entre les genres sans jamais vraiment se positionner. Seuls les passages musicaux ont au moins le mérite de nous laisser entrevoir le style inimitable du musicien, bien qu’ils soient eux-mêmes un peu trop longs. En résumé, malgré de beaux plans et une riche bande-son, Django est peut-être l’un des rares films sur la période nazie où l’on s’ennuie.

Par Raphaëla

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Django est symptomatique d’un contre-effet rencontré par cette mode (à outrance) du biopic sur la vie, ou un épisode de la vie, de personnalités à forte notoriété. Tous les grands artistes n’ont pas forcément eu une vie à portée cinématographique. Et c’est exactement le cas du roi du jazz manouche Django Reinhardt, dont Etienne Comar narre le parcours durant la Seconde Guerre Mondiale, alors qu’il a tenté de fuir la France tenue par les nazis, dans une époque où les siens étaient traqués et déportés par le régime hitlérien. L’ennui avec Django, c’est que le film n’a pas grand-chose à raconter, car de base, il n’y avait pas matière à long-métrage dans l’épisode dramatique que Comar a choisi de cerner. La solution ? Tenter d’ouvrir le film sur des thématiques plus générales. L’art, l’intégrité artistique face aux compromis, le jazz manouche, la résistance par la musique et la résistance tout court, la chasse aux tsiganes par le régime nazi… Etienne Comar a essayé de cumuler tout cela dans une œuvre dont l’élégance répondrait à sa richesse, mais en vain. À vouloir parler de tout, son Django ne parle finalement de rien et déploie un intense ennui poli qui étreint deux heures durant, la projection d’un film au classicisme certes très beau sur la forme, mais terriblement peu captivant sur le fond.

Ainsi, Django souffre d’un terrible défaut d’intérêt et peine à embarquer le spectateur tant sa platitude le pousse rapidement à décrocher d’une histoire trop anecdotique pour convaincre. Comar aurait pu injecter de la force à son script trop effacé mais pour cela, encore eut-il fallu qu’il parvient à saisir à vif tous les éléments périphériques qui gravitent autour de la trajectoire de son héros tristement banal (en dehors de l’artiste qu’il a été, l’histoire de Django Reinhardt est comparable à celle de dizaines d’autres artistes ayant fui vers la Suisse ou les Etats-Unis). Cerise sur le gâteau de ce terne loupé, l’interprétation effrayante de Reda Kateb et surtout Cécile de France, dont chaque réplique sonne fausse. Quand on connaît le talent des deux comédiens, ce n’est pas se tromper que de pointer une direction d’acteur complètement aux fraises. Ennuyeux et sans inspiration, Django passe complètement à côté de son sujet.

Par David Huxley

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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