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WILD MEN de Thomas Daneskov : la critique du film

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Nom : Vildmænd
Père : Thomas Daneskov
Date de naissance : 2021
Majorité : 24 août 2022
Type : sortie en salles
Nationalité : Danemark
Taille : 1h42 / Poids : NC
Genre : Comédie, Thriller

Livret de Famille : Rasmus BjergZaki YoussefBjørn Sundquist

Signes particuliers : Entre humour et thriller, une farce haletante sur le monde moderne.

Synopsis : Martin, en route pour un séminaire, décide dans un moment de folie de tout quitter et d’aller vivre comme ses ancêtres il y a des milliers d’années, avant que les supermarchés et smartphones ne viennent tout gâcher. Sa route croisera celle de Musa, un fugitif blessé, recherché par les autorités mais aussi par ses anciens complices. Leur odyssée les mènera aux confins de la forêt norvégienne, à la rencontre de policiers désœuvrés, de vikings, d’un lapin épris de liberté, et de truands éclopés.

 

RETOUR A L’ETAT SAUVAGE… OU PRESQUE

NOTRE AVIS SUR WILD MEN

Des films sur la crise de la quarantaine, on en a vu beaucoup, tous genres confondus. Mais des comme Wild Men, pas tant que ça finalement. Sorte de croisement farfelu entre Fargo et The Revenant en terres nordiques, le deuxième film de Thomas Daneskov (Eliten en 2015) s’ancre dans un ton typique du cinéma scandinave avec son humour diffus et caustique.
Tout commence avec Martin, peau d’ours sur le dos, arc en bandoulière, hache à la main et tente plantée au milieu de la forêt. En route pour un séminaire, Martin a décidé de faire volte-face pour plaquer sa vie formatée et aller vivre dans les bois comme ses ancêtres vikings. Sauf que se passer du confort moderne des supermarchés et autres gadgets technologiques n’est pas si facile. Non loin de là, un groupe de truands a un accident et Martin récupère l’un d’eux blessé et en fuite, car recherché tant par la police que par ses anciens acolytes désireux de récupérer leur pognon. Ensemble, ils se lancent dans un cocasse voyage.

 

Wild Men, c’est un anti Jeremiah Johnson. Dans le chef-d’œuvre de Sydney Pollack, Robert Redford fuyait la civilisation des hommes et sa violence dans un élan de courageuse conviction pour se confronter à la rudesse des montagnes. Dans Wild Men, Martin fuit surtout ses responsabilités de père et de mari, un peu plus par lâcheté. Car son courage s’effondre vite devant la faim ou devant sa femme à laquelle il ment au téléphone sur ce qu’il est en train de faire. Martin voudrait vivre comme ses ancêtres, mais l’évidence veut qu’il n’en a pas vraiment les capacités. Ce décalage offre quelques situations comiques séduisantes en début de film, comme quand notre pseudo ermite foireux se pointe à la station-service du coin pour faire quelques emplettes car la faim le tiraille. Quand il se trouve un acolyte imprévu, Wild Men dérive doucement vers le buddy movie forestier. Un peu dommage car l’on a cette impression de ne pas avoir assez profité de cette entame au savoureux charme comique. Dommage aussi car le film va alors pister les traces du thriller et rendre friable son apprécié postulat loufoque. Friable mais pas pour autant complètement abandonné.
Wild Men va alors évoluer entre l’aventure haletante et la drôlerie cocasse avec un équilibre pas toujours optimal mais néanmoins défendable. L’ensemble manque clairement de maîtrise et s’abîme parfois dans le grand n’importe quoi, mais il garde pour lui un certain charme. Comme quand le film raille l’omniprésence de la technologie (exemple le « village viking » sur lequel notre héros finira par tomber). Au final, Wild Men est un récit tour à tour amusant, aventureux et rythmé. Au détour de ce mélange des genres censé servir un propos sur l’homme occidental moderne via cette figure incapable d’exprimer son mal-être à sa femme et dont le soudain idéalisme est plus une fuite aux problèmes, qu’une profonde conviction, Daneskov mélange beaucoup de choses, plusieurs tons et un propos existentialiste. Tout ne fonctionne pas, Wild Men est un foutraque car trop de choses s’y téléscopent (et certaines sont moins bien traitées que d’autres) mais l’effort reste quand même iconoclaste, ludique et rieur.

 

Par Nicolas Rieux

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