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SEVEN SISTERS de Tommy Wirkola : la critique du film

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Carte d’identité :
Nom : Seven Sisters
Père : Tommy Wirkola
Date de naissance : 2017
Majorité : 30 août 2017
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 2h02 / Poids : 20 M$
Genre
: Action, SF

Livret de famille : Noomi Rapace, Glenn Close, Willem Dafoe, Robert Wagner, Pål Sverre Valheim Hagen, Marwan Kenzari…

Signes particuliers : Efficace, original, surprenant, et portée par une formidable Noomi Rapace !

UNE BONNE SURPRISE AVANT LA RENTRÉE

LA CRITIQUE DE SEVEN SISTERS

Résumé : 2073. La Terre est surpeuplée. Le gouvernement décide d’instaurer une politique d’enfant unique, appliquée de main de fer par le Bureau d’Allocation des Naissances, sous l’égide de Nicolette Cayman. Confronté à la naissance de septuplées, Terrence Settman décide de garder secrète l’existence de ses 7 petites-filles. Confinées dans leur appartement, prénommées d’un jour de la semaine, elles devront chacune leur tour partager une identité unique à l’extérieur, simulant l’existence d’une seule personne : Karen Settman. Si le secret demeure intact des années durant, tout s’effondre le jour où Lundi disparait mystérieusement… 

Tommy Wirkola est un sacré petit malin qui avait su nous régaler avec ses Dead Snow, délires horrifico-déjantés qui avaient soufflé un vent d’air frais sur le registre ronronnant du film de zombies avec son postulat renvoyant aux meilleures heures bisseuses du genre. S’il avait ensuite sombré avec son Hansel et Gretel : Chasseurs de Sorcières, dont la générosité débridée ne suffisait pas à compenser son allure de bouillie nanardeuse infâme, reste que le norvégien est un gaillard plein de talent, lequel ne demande qu’à être bien exploité. Bonne nouvelle, c’est le cas avec Seven Sisters, série B estivale qui avait tout du DTV sans envergure, égaré par erreur sur le chemin du grand écran. Mais cette impression première va vite être trahie par ce faux-blockbuster américano-européen au budget limité, emmené par Noomi Rapace, Glenn Close et Willem Dafoe.

Dans le futur imaginé par Seven Sisters, la population terrestre a littéralement explosé au point que le monde court à sa perte. Afin de réguler cette démographie exponentielle, un plan « à la chinoise » est mis en place, limitant le droit à enfanter à un seul et unique rejeton. Les enfants nés illégalement sont ainsi « saisis » par une police spécialisée, qui les cryogénise en attendant des jours meilleurs. Lorsque les Settman voit naître des septuplés, le grand-père (Dafoe) tente de cacher ces naissances. Les sept sœurs porteront chacune un jour de la semaine comme prénom, et ne pourront sortir que le jour correspondant. Ainsi, Lundi sortira le lundi, Mardi sortira le mardi, et ainsi de suite. A l’extérieur, elles partageront l’identité de Karen et devront ruser pour que le stratagème reste secret. Mais le jour où Lundi disparaît mystérieusement, l’équilibre familial instauré depuis 30 ans est en péril, et la panique gagne la maison.

Porté à bout de bras par une impressionnante Noomi Rapace qui compose ses sept rôles avec un talent rappelant la grande comédienne en jachère qui sommeille encore au fond d’elle malgré de récents choix de carrière hasardeux, Seven Sisters est l’une des petites surprises inattendues de l’été à venir. Un film aux prétentions hollywoodiennes qui s’écarte complètement du moule classique aux codes formatés, pour s’orchestrer sur la foi d’une liberté narrative bienvenue dont on ne peut qu’apprécier l’audace. Souvent violent, sombre, nihiliste et radical, Seven Sisters surprend plus d’une fois tout au long de son intrigue haletante à l’univers particulièrement accrocheur et original. Difficile d’en dire davantage tant le film s’applique à bien ménager ses nombreux twists mais une chose est sûre, Tommy Wirkola a réussi le pari de tenir la distance au-delà du seul concept de son pitch, emballant une dystopie d’action aux allures de thriller SF efficace et survitaminé, comme on n’a pas forcément coutume d’en voir. Malgré bien des défauts (un style un peu pompier, des facilités d’écriture ou quelques incohérences de fond), Seven Sisters fonctionne à plein régime et se regarde comme une curieuse distraction tombée de nulle part, sacrément prenante, séduisante et soutenu par un suspens savamment entretenu. Wirkola exploite parfaitement son pitch conceptuel, et s’il ne parvient pas à l’élever au rang des plus grands films d’anticipation, il pond dans tous les cas un roller coaster qui n’a rien de honteux, et qui se paye même un modeste propos sur la dictature masquée au nom du bien-être de l’humanité. L’argumentation est certes un peu simpliste et Seven Sisters n’a pas des ambitions débordantes, mais l’affaire est très bien troussée, et on ne peut que conseiller son alléchante proposition qui parvient à éviter de se péter la gueule passée son exposition, et mène habilement son entreprise jusqu’au terme de ses deux heures en naviguant entre la science-fiction effrayante et l’actioner qui dépote, le tout ponctué d’un soupçon d’émotion et d’humour.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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