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MEN d’Alex Garland : la critique du film

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Nom : Men
Père : Alex Garland
Date de naissance : 2021
Majorité : 08 juin 2022
Type : sortie en salles
Nationalité : Angleterre
Taille : 1h40 / Poids : NC
Genre : Epouvante

Livret de Famille : Jessie BuckleyRory KinnearPaapa Essiedu

Signes particuliers : Du tout bon… pendant les 3/4 du film. 

Synopsis : Après avoir vécu un drame personnel, Harper décide de s’isoler dans la campagne anglaise, en espérant pouvoir s’y reconstruire. Mais une étrange présence dans les bois environnants semble la traquer. Ce qui n’est au départ qu’une crainte latente se transforme en cauchemar total, nourri par ses souvenirs et ses peurs les plus sombres.

 

DANS LA CAMPAGNE ANGLAISE, PERSONNE NE VOUS ENTENDRA CRIER

NOTRE AVIS SUR MEN

Même s’il avait déçu avec son Annihilation, plombante fable SF emmenée par Nathalie Portman ayant atterri sur Netflix chez nous, Alex Garland demeure un nom que tout amateur de cinéma de genre suit de près. Pour son travail de scénariste (28 Jours plus tard et Sunshine de Danny Boyle ou le badass Dredd de Pete Travis) comme pour son travail de cinéaste, car personne n’a oublié l’éclat de sa première réalisation, le fascinant Ex Machina avec une Alicia Vikander robotique. Men est son troisième long-métrage, le moment idéal pour faire pencher la balance « metteur en scène » du bon côté. Malheureusement, si Garland ne se plante pas, il ne réussit pas non plus à impressionner à nouveau avec ce film d’épouvante présenté à la Quinzaine des Réalisateurs cannoise, lequel nous plonge dans un étrange cauchemar au fin fond de la campagne anglaise reculée. C’est là que Harper (Jessie Buckley) est allée se réfugier pour quelques jours afin de surmonter un traumatisme encore lourd à digérer. Mais derrière l’aspect très bucolique d’un coin aussi calme que bien « typique », la jeune femme va croiser la route de plusieurs hommes ayant tous le même visage ou presque. Des hommes qui semblent la suivre. Ou la poursuivre. Comme son trauma la poursuit depuis des semaines sans qu’elle parvienne à lui échapper.
Réussite inaboutie ou échec intéressant ? Men, c’est un peu l’éternel dilemme du verre à moitié vide ou à moitié plein. Pendant un bon 3/4 de film, Alex Garland réussi totalement son effet avec une œuvre fantastique convoquant à sa manière les belles heures de la Hammer. On baigne dans une atmosphère d’étrangeté quelque part entre Wicker Man et Suspiria, sublimée par la mise en scène extrêmement léchée d’un Garland en mode esthétisme total, conférant à la poésie mystérieuse. Mais voilà, il y a ce « final », ce dernier quart de métrage qui, sans tout gâcher, plombe une bonne partie de l’entreprise. Garland fait basculer son film dans un gore métaphorique (rappelant le cinéma de Brian Yuzna) où tout n’est que propos engagé traduit par une symbolique absconse. Et pour peu que l’on passe à côté du sens de la proposition se muant en fable féministe (sur les figures masculines toxiques qui engendre l’horreur), Men laissera avec un léger goût amer, celui d’une œuvre virtuose perdant son public à trop vouloir sur-formuler ce qu’il aurait pu illustrer de manière plus simple et efficace. Et Men de ressembler à certains égards à Annihilation, une œuvre au formalisme somptueux mais qui souligne trop son idée au point d’en venir à se résumer à elle et rien qu’à elle.

 

Par Nicolas Rieux

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